- Qu’est-ce que le taux plein ?
- Solution n°1 : Attendre le taux plein automatique à 67 ans
- Solution n°2 : Effectuer un rachat de trimestres
- Solution n°3 : Les départs anticipés pour handicap, incapacité ou inaptitude
- Solution n°4 : poursuivre son activité pendant quelques mois
- Anticipez le calcul de vos trimestres manquants
Trimestres manquants : 4 conseils pour partir à taux plein sans perdre d’argent

Vous approchez de l’âge légal de départ à la retraite mais vous n’avez pas tous vos trimestres ? Dans ce cas, votre future pension est susceptible de subir une décote. Pourtant, quelques solutions existent pour retrouver votre taux plein et garantir l’intégralité de vos droits. Voici lesquelles et comment les mettre en place.
Sommaire :
Qu’est-ce que le taux plein ?
Avant d’entrer dans le vif du sujet, une piqûre de rappel bienvenue consiste à rappeler ce qu’est le « taux plein ». Partir avec une retraite à taux plein signifie qu’aucune décote (ou minoration) n’est appliquée sur le montant de votre pension. Si, en revanche, vous partez à la retraite sans avoir atteint le nombre de trimestres suffisant, le montant de votre retraite sera réduit de 1,25 % par trimestre manquant.
Pour rappel, le taux plein s’obtient normalement si deux conditions sont réunies :
- Avoir au moins l’âge légal de la retraite (62 ans et 9 mois jusqu’au 1er janvier 2028 si la réforme des retraites de 2023 reste suspendue).
- Avoir réuni un nombre suffisant de trimestres, variable entre 167 et 170 selon votre année de naissance.
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Année de naissance |
Nouvel âge légal |
Nombre de trimestres requis |
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1964 |
62 ans et 9 mois (- 3 mois) |
170 trimestres (- 1 trimestre) |
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1965 |
63 ans (-3 mois) |
171 trimestres (- 1 trimestre) |
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1966 |
63 ans et 3 mois (- 3 mois) |
172 trimestres |
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1967 |
63 ans et 6 mois (- 3 mois) |
172 trimestres |
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1968 |
63 ans et 9 mois (- 3 mois) |
172 trimestres |
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1969 |
64 ans |
172 trimestres |
En dehors de ces deux critères, certaines exceptions permettent d’obtenir le taux plein même sans tous les trimestres, et donc de profiter d’une retraite sans décote. Nous vous présentons ci-dessous quatre solutions pour y parvenir et sécuriser votre pension.
Solution n°1 : Attendre le taux plein automatique à 67 ans
Il existe un âge pivot qui sécurise le taux plein, même lorsque l’on n’a pas validé tous ses trimestres : l’âge du taux plein automatique, fixé à 67 ans. À partir de cet âge, votre pension de retraite de base est calculée sans aucune décote, quel que soit le nombre de trimestres que vous avez cotisés au cours de votre carrière.
Concrètement, cela signifie que si vous n’avez pas réussi à combler vos trimestres manquants ou si certaines périodes n’ont pas pu être prises en compte, votre taux de calcul sera tout de même porté au maximum. C’est une forme de « filet de sécurité », qui évite qu’une carrière atypique, incomplète ou morcelée ne se traduise par une pénalité permanente.
En revanche, il faut avoir en tête que l’absence de décote ne compense pas le manque de trimestres. Votre pension sera bien calculée à taux plein, mais la durée d’assurance retenue restera inférieure, ce qui peut réduire le montant final versé. Autrement dit, le taux n’est pas diminué, mais la base de calcul peut l’être.
Pour certains, notamment ceux qui envisagent déjà de prolonger leur activité ou qui ont connu des carrières en pointillés, attendre 67 ans peut être une option pragmatique. Pour d’autres, c’est une solution « de dernier recours », utile uniquement si trois autres leviers présentés ci-dessous ne sont pas envisageables.
Solution n°2 : Effectuer un rachat de trimestres
Le rachat de trimestres vous permet de compléter les années où vous n’avez pas suffisamment cotisé. Vous pouvez racheter jusqu’à 12 trimestres, notamment pour des années d’études supérieures, des périodes incomplètes, des interruptions d’activité, un service militaire, ou encore certaines périodes non cotisées qui n’ouvrent pas de droits.
L’intérêt du rachat est de réduire ou éviter une minoration (la fameuse décote donc) qui pourrait s’appliquer sur votre future pension si vous partez sans avoir réuni le nombre de trimestres requis. Dans certains cas, cela peut même vous permettre de partir plus tôt tout en conservant le taux plein.
Pour savoir si cette option est réellement pertinente pour vous, consultez régulièrement votre relevé de carrière. Cela vous permet d’identifier précisément les périodes manquantes ou mal reportées. Une analyse de carrière personnalisée, réalisée par un professionnel ou un conseiller retraite, peut également être utile pour repérer les « trous » et mesurer l’impact financier d’un éventuel rachat.
Idéalement, commencez ces vérifications dès 45 ans. Cet âge marque souvent le début de la période où l’on peut estimer avec précision le nombre de trimestres qu’il vous manquera au moment de la liquidation de vos droits.
Écoutez l'épisode de notre podcast dédié au rachat de trimestre !
Solution n°3 : Les départs anticipés pour handicap, incapacité ou inaptitude
Certaines situations très particulières permettent de partir à la retraite sans avoir validé tous ses trimestres, tout en évitant la décote. C’est le cas notamment dans les situations suivantes :
- Handicap : si vous avez été reconnu en situation de handicap avec un taux d’incapacité permanente d’au moins 50 %, vous pouvez partir dès 55 ans, sous réserve de remplir les conditions de durée d’assurance et de cotisation nécessaires.
- Incapacité permanente : la retraite pour incapacité permanente permet, sous certaines conditions, de partir dès 60 ans, soit jusqu’à deux ans avant l’âge légal. Si vous remplissez les critères, votre pension sera calculée au taux maximum, quel que soit le nombre de trimestres validés.
- Inaptitude: la retraite pour inaptitude est calculée au taux maximum de 50 %, quelle que soit la durée d'assurance ou de périodes équivalentes acquise, et ce dès 62 ans. Rappelons cependant que l’inaptitude au travail doit être reconnue par le médecin-conseil de la caisse qui attribue la retraite.
Solution n°4 : poursuivre son activité pendant quelques mois
Il vous manque seulement quelques trimestres pour atteindre le taux plein ? Dans bien des situations, la solution la plus simple - et la moins coûteuse - consiste alors à prolonger votre activité professionnelle pendant quelques mois. Si vous vous en sentez physiquement et moralement capable, vous pouvez continuer à travailler à temps plein. Autre solution : opter pour la retraite progressive, qui vous permet de percevoir une partie de votre pension tout en continuant à cotiser et à acquérir des trimestres en travaillant sur des horaires réduits.
Petite précision qui a son importance : beaucoup de personnes imaginent encore qu’un trimestre est automatiquement acquis pour trois mois travaillés. En réalité, ce n’est pas la durée vraiment d’activité qui compte : c’est le montant des revenus soumis à cotisations.
Pour valider un trimestre, il suffit de cotiser sur un revenu équivalent à 150 heures de SMIC, soit 1 782 € en 2025. Ce seuil peut être atteint rapidement, même en travaillant à temps partiel ou sur une courte période.
Pour valider quatre trimestres sur une même année, votre revenu doit donc être au moins égal à 600 heures de SMIC. C’est pourquoi une année complète ne garantit pas toujours quatre trimestres validés si les revenus sont modestes ou irréguliers.
Prolonger légèrement votre activité vous permet donc :
- D’atteindre plus facilement la durée d’assurance requise,
- D’éviter la décote sur votre pension
À LIRE :
Anticipez le calcul de vos trimestres manquants
Même si les marges de manœuvre se sont réduites ces dernières années, plusieurs solutions existent pour partir à la retraite à taux plein sans avoir validé tous vos trimestres.
Entre le taux plein automatique à 67 ans, le rachat ciblé, les dispositifs de départ anticipé (carrières longues, handicap), ou encore la poursuite d’activité sur quelques mois, chaque situation peut trouver une réponse adaptée. Retenez cependant que la clé reste toujours la même : anticiper !
Votre relevé de carrière est votre meilleur allié. Le consulter régulièrement permet de repérer les oublis, les anomalies ou les « trous » d’activité qui pourraient peser dans le calcul de votre retraite. Pour aller plus loin, un bilan retraite professionnel - réalisé par un cabinet expert - peut vous aider à éclaircir votre trajectoire, à identifier les trimestres manquants et à choisir la stratégie la plus adaptée pour sécuriser votre départ. Parfois, cette analyse suffit à révéler des trimestres oubliés par l’administration, vous réservant ainsi de belles surprises que vous ne soupçonniez même pas !