- Notification de retraite : qu’est-ce que c’est exactement ?
- Pourquoi contrôler sa notification de retraite est essentiel ?
- Les 5 points à contrôler avant d’accepter votre notification de retraite
- Comment contester la notification de retraite ?
- Pourquoi se faire accompagner pour vérifier sa notification de retraite ?
Notification de retraite : 5 points à contrôler absolument avant de l’accepter

La notification de retraite est bien plus qu’un simple courrier administratif : c’est le document officiel qui fixe le montant de votre future pension. C’est à partir de ses informations que votre retraite sera versée chaque mois et pour le reste de votre vie.
Mais attention : une fois acceptée, elle devient définitive. En cas d’erreur, vous ne disposez que deux mois pour la contester. Passé ce délai, il sera très difficile – voire impossible – de corriger le montant de votre pension.
D’où l’importance de vérifier chaque information avec soin et, si besoin, de vous faire accompagner par un expert retraite avant de la valider.
Sommaire :
Notification de retraite : qu’est-ce que c’est exactement ?
Une fois votre demande de retraite déposée, vous recevez votre notification d’attribution de retraite.
Ce document reprend tous les éléments utilisés pour calculer votre pension, notamment :
- La date de départ à la retraite ;
- Le salaire annuel moyen servant de base au calcul ;
- Le taux appliqué (taux plein, décote ou surcote) ;
- Les majorations éventuelles (enfants, inaptitude, etc.) ;
- Les prélèvements sociaux prévus.
Cette notification vous servira aussi à justifier de votre statut de retraité auprès d’organismes comme l’Assurance maladie ou votre mutuelle.

Pourquoi contrôler sa notification de retraite est essentiel ?
Selon la Cour des comptes, 1 retraité sur 7 serait concerné par une erreur sur le montant de sa pension.
Ces erreurs, souvent liées à des anomalies dans le relevé de carrière, peuvent coûter cher : plusieurs centaines d’euros de moins chaque mois.
Elles concernent bien souvent :
- Des trimestres manquants dans le calcul des droits;
- La retraite complémentaire non intégrée : parfois, les droits accumulés dans les régimes complémentaires ne sont pas inclus dans la notification ;
- Des erreurs sur la dernière année travaillée : le calcul peut ne pas inclure correctement les revenus ou périodes de fin de carrière. Exemple : si votre dernier salaire annuel moyen est sous-estimé, votre pension de base sera automatiquement plus faible.
Les 5 points à contrôler avant d’accepter votre notification de retraite
Avant d’accepter votre notification de retraite, il est essentiel de vérifier certains éléments clés.
Une erreur, même minime, peut avoir un impact durable sur le montant de votre pension. Pour vous guider, voici 5 points essentiels à contrôler pour vous assurer que vos droits sont correctement calculés.
Vérifier vos informations personnelles
Une simple erreur sur votre état civil, votre date de naissance ou encore le nombre de vos enfants peut avoir un impact direct sur vos droits ou vos versements.
Exemples courants :
- Une erreur de prénom ou de nom : qui ne correspond pas à vos documents officiels, empêchant la reconnaissance de certaines périodes de carrière ;
- Une date de naissance incorrecte : qui peut modifier le calcul de votre âge légal de départ à la retraite ou le montant de certaines majorations ;
- Un nombre d’enfants mal renseigné : qui peut entraîner l’absence ou une erreur dans le calcul des majorations pour enfants ;
- Des erreurs de situation matrimoniale : qui peuvent affecter certaines prestations ou droits dérivés pour votre conjoint (pension de réversion).
Prenez donc le temps de comparer la notification à votre relevé de carrière et à vos pièces d’état civil. Pour cette étape, pensez à préparer : pièce d’identité, livret de famille, actes de naissance ou de mariage récents.
Vérifier votre revenu de base
Le revenu de base correspond généralement au salaire annuel moyen (pour le régime général) ou à l’équivalent dans votre régime.
Il sert à calculer votre pension de base selon le nombre de trimestres validés et le taux de liquidation ;
Des erreurs peuvent survenir dans les bulletins ou relevés de carrière, certains salaires étant parfois mal enregistrés ou mal reportés.
Une erreur sur ce revenu peut faire varier votre pension de plusieurs centaines d’euros par mois, et l’effet se cumule sur toute la retraite.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Le salaire de l’année du départ n’est jamais inclus dans le calcul du salaire annuel moyen. Pour que la dernière année soit prise en compte, elle doit être travaillée du 1er janvier au 31 décembre. Choisir le jour de départ à la retraite peut donc augmenter votre pension si cette dernière année est élevée.
Exemple pour un salarié du régime général : partir le 1er janvier 2022 au lieu du 1er décembre 2021 permet d’intégrer le salaire de 2021 dans le calcul si c’est l’une de ses 25 meilleures années.
Contrôler les trimestres et périodes validées
Le nombre de trimestres validés est la base du calcul de votre retraite. C’est donc un point très important à contrôler.
S’il manque des trimestres (chômage, maternité, maladie, service militaire, travail à l’étranger), votre pension peut être fortement réduite.
Par exemple : un manque de 4 trimestres peut, dans certains cas, diminuer votre pension d’une centaine d’euros par mois.
Pour réaliser ce contrôle, comparez le total de trimestres à celui figurant sur votre relevé de carrière.
Pour vous faciliter la tâche, pensez à rassembler en amont vos fiches de paie, attestations Pôle emploi, certificats médicaux ou de service militaire.
Vérifier le taux et les majorations
Le taux de liquidation (taux plein, décote, surcote) détermine directement le montant de votre retraite. Une erreur ici, même minime, peut avoir un effet durable.
Par exemple, une différence de 100 € par mois, c’est 1 200 € par an et 24 000 € sur 20 ans.
Il est donc essentiel de vérifier le nombre de trimestres requis pour le taux plein selon votre génération.
Si vous êtes parent, veillez aussi à vérifier que la majoration pour enfants mentionnée correspond bien au nombre réel d’enfants pris en compte.
De même, si vous êtes concerné par une retraite anticipée pour incapacité permanente, pour handicap, pour pénibilité ou une carrière longue, il est essentiel de contrôler que toutes les périodes et conditions spécifiques ont bien été intégrées dans le calcul de votre pension.
À LIRE :
S’assurer de la prise en compte de tous vos régimes
Si vous avez exercé sous plusieurs statuts (salarié, indépendant, fonctionnaire, exploitant agricole, etc.), votre parcours professionnel relève de plusieurs régimes de retraite (régime général, SSI, fonction publique, MSA etc.). Ces carrières dites mixtes peuvent parfois entraîner des oublis ou des erreurs dans la prise en compte de certaines périodes.
Chaque régime est responsable du calcul des droits qui le concernent et vous adresse sa propre notification de retraite. C’est pourquoi les personnes polypensionnées reçoivent plusieurs documents distincts.
Pour avoir une vision d’ensemble, il est important de consulter la synthèse inter-régimes. Ce document récapitule, sur une seule page, l’ensemble de vos pensions versées par les différents régimes et vous permet de vérifier que toutes vos périodes d’activité ont bien été intégrées.
La synthèse est transmise une fois la liquidation de tous vos régimes finalisée. Elle est généralement disponible automatiquement dans votre espace personnel sur le site info-retraite.fr, rubrique « Mes documents ». Si elle n’apparaît pas, vous pouvez en faire la demande auprès de l’un de vos régimes.
Comment contester la notification de retraite ?
Vous disposez de deux mois à compter de la réception de votre notification pour contester le calcul de votre pension. Passé ce délai, la décision devient quasi définitive.
À NOTER
Ce délai est en principe indiqué sur la notification de liquidation. Si cette mention n’apparaît pas, le délai ne peut pas vous être opposé, ce qui vous permet de contester légalement même après deux mois. Quoi qu’il en soit, il est conseillé d’agir dès que possible pour faciliter le traitement de votre dossier.
Avant d’envoyer votre contestation, identifiez précisément les éléments contestés et préparez les preuves correspondantes (bulletins de salaire, attestations, relevés Pôle emploi, etc.).
Rédigez ensuite votre lettre de contestation et adressez-la au service retraite correspondant au régime qui a émis la notification. Il est recommandé de l’envoyer en recommandé avec accusé de réception pour conserver une trace officielle.
Le service retraite doit vous répondre dans un délai défini, qui peut varier selon le régime.
Si votre contestation est refusée ou que vous êtes en désaccord, vous pouvez :
- Saisir la commission de recours amiable (CRA) du régime ;
- En dernier recours, engager une procédure devant le tribunal administratif.
Pourquoi se faire accompagner pour vérifier sa notification de retraite ?
La lecture d’une notification de retraite demande une bonne connaissance des règles de calcul et des interactions entre régimes.
Vous faire accompagner par un professionnel dans cette étape vous permet de :
- Repérer des erreurs ou omissions invisibles au premier regard ;
- Mesurer leur impact financier à long terme ;
- Rédiger, au besoin, une contestation solide et argumentée avec les preuves nécessaires.
En résumé, la notification de retraite fixe votre pension pour la vie. La relire attentivement, c’est protéger vos droits et vos revenus futurs.
Un contrôle rigoureux et un accompagnement adapté peuvent vous éviter des pertes financières importantes et garantir une retraite calculée à sa juste valeur. Sachant que pour éviter d’être pris par le temps, il est conseillé de reconstituer sa carrière plusieurs mois avant la réception de la notification de retraite.