À quel moment faut-il demander la liquidation de sa retraite ? Le bon timing pour éviter les mauvaises surprises

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CONCERNE : Agriculteur | Artisan-Commerçant | Micro-entrepreneur | Travailleur indépendant | Assimilé salarié | Etudiant | Fonctionnaire | Libéral | Retraité | Salarié | Sans activité

Partir à la retraite n’est pas qu’une question d’âge : c’est aussi une affaire de timing. Dernière année complète, départ selon les trimestres civils, interaction entre plusieurs régimes… Le choix du bon moment peut avoir un impact concret sur le montant de votre pension - parfois de quelques euros, parfois de plusieurs centaines.

Voici les principaux enjeux à avoir en tête pour comprendre et optimiser votre dernière année avant le grand départ.

Choisir sa date de départ en retraite : pourquoi partir un 1er janvier peut changer la donne

Avant de fixer votre date de départ à la retraite, il faut connaître une règle importante : toute retraite prend effet le premier jour d’un mois. Vous ne pouvez pas partir le 12 ou le 24 d’un mois, ce sera toujours le 1er.

Ensuite, lorsqu’on atteint l’âge légal, partir « à la bonne date » peut avoir un effet sur le calcul de la retraite de base : pour le régime général (salariés, auto-entrepreneurs, artisans, commerçants) elle se calcule sur la moyenne des 25 meilleures années de revenus. Mais attention : l’année du départ en retraite n’est prise en compte que si elle est complète. Autrement dit, si vous partez en retraite le 1er juin, cette année incomplète ne sera pas utilisée dans le calcul de la moyenne.

Pourquoi ? Parce que l'année civile doit être terminée pour que les revenus soumis à cotisation vieillesse perçus cette année-là puissent être pris en compte dans le calcul des 25 meilleures années : si l’année n’est pas terminée, les revenus perçus ne couvrent pas les 12 mois, et n’entrent donc pas dans la base de calcul.

À partir de ces règles, quelles stratégies pourriez-vous mettre en place ? Voici plusieurs cas concrets, qui pourraient vous éclairer sur votre propre situation.

Vous pourriez donc partir à la retraite dès le 1er décembre. Mais si vous attendez un mois de plus - en partant le 1er janvier suivant, l’année écoulée sera entièrement prise en compte.

Si cette année est susceptible de faire partie de vos 25 meilleures années, c’est-à-dire des 25 meilleurs revenus annuels moyens de votre vie professionnelle, prolonger d’un mois est souvent un bon calcul : cela peut faire monter la moyenne et donc votre pension, en remplaçant une « moins bonne » par votre année en cours.

Cas n°2 : vous pourriez partir un 1er novembre, mais envisagez de rester jusqu’au 1er janvier pour avoir une année complète. Vigilance : vos revenus de l’année en cours font-ils partie des 25 meilleurs ?

Autre scénario : vous atteignez votre âge légal ou le taux plein au 1er novembre. Vous pensez travailler deux mois de plus, jusqu’au 1er janvier suivant, pour « gagner une année complète » et améliorer votre moyenne. Mais attention : comme pour le cas précédent, ce raisonnement ne marche que si l’année en question fait partie de vos 25 meilleures.

Imaginons par exemple qu’après 30 ans de carrière dans une grande entreprise, vous quittiez le salariat pour ouvrir votre propre entreprise de conseil pour vos 5 dernières années avant la retraite. Le temps de lancer votre activité, vos revenus sont plus modestes que vos « bonnes » années de salariat. Dans ce cas, même si vous poursuivez votre activité jusqu’à janvier et obtenez ainsi l’année complète, elle ne fera probablement pas partie des 25 meilleures. Travailler 2 mois de plus ne changera donc rien à votre moyenne. Et comme vous avez déjà le taux plein (tous vos trimestres), et que vous n’êtes pas dans le bon timing mensuel pour bénéficier d’une surcote (ce que nous verrons plus bas), vous aurez travaillé plus pour un effet minime sur votre pension, qui sera lié principalement à votre complémentaire.

Il ne sera pas utile d’allonger votre carrière si l’année en cours n’entre pas dans les 25 meilleures. Faites une simulation sur votre espace Info-Retraite pour vérifier la moyenne retenue.

Cas n°3 : vous êtes chef d’entreprise et « gonflez » vos revenus sur votre dernière année pour améliorer votre moyenne. Attention à faire l’année en entier, sinon elle ne comptera pas !

Certains chefs d’entreprise ou indépendants augmentent volontairement leur rémunération sur leur dernière année pour améliorer leur revenu annuel moyen et donc leur retraite. Mais là encore, le calendrier est déterminant.

Imaginons que vous atteignez votre âge légal à taux plein un 1er septembre. Ayant atteint tous vos trimestres, vous ne pensez pas à partir plus tard, mais pour « soigner » votre dernière année, vous vous êtes exprès versé un salaire bien plus élevé que d’habitude (ou bien vous avez réalisé un chiffre d’affaires exceptionnel) pendant les 8 premiers mois.

Mauvaise surprise : si vous partez en septembre, l’année civile n’est pas complète, et ces revenus gonflés ne seront pas pris en compte dans la moyenne de vos 25 meilleurs. Vous aurez donc payé plus de cotisations, plus de charges pour… rien.

Si vous voulez réellement valoriser cette dernière année, il faut aller jusqu’au 1er janvier suivant pour qu’elle soit entière. S’il n’est pas envisageable pour vous de gonfler vos revenus 4 mois de plus, ou que vous ne souhaitez pas continuer à travailler jusqu’à la fin d’année, autant partir à votre date initiale sans avoir gonflé inutilement vos revenus.

NOTRE CONSEIL

Avant de choisir votre date de départ, simulez l’effet d’une année complète supplémentaire sur votre moyenne. Selon votre profil, celui-ci peut être nul, changer de quelques euros par an, ou à l’inverse, changer de quelques centaines d’euros votre pension chaque année.

Vous travaillez quelques mois de plus pour avoir une surcote ? Ce n’est pas si simple : attention aux trimestres civils !

La surcote, c’est la majoration de pension accordée à ceux qui continuent de travailler au-delà de l’âge légal (dans la plupart des cas, 64 ans) ET au-delà de leur durée d’assurance requise (par exemple, 172 trimestres). En théorie donc, continuer à travailler quand on a rempli son compteur de trimestres et atteint son âge autorisé pour partir pourrait permettre d’acquérir un bonus par trimestre travaillé supplémentaire.

Mais ce n’est pas si simple. Oui, chaque trimestre travaillé au-delà de ce double seuil augmente votre pension de base. En pratique, cependant, ce calcul n’est pas linéaire : il dépend du calendrier civil, pas du nombre exact de mois travaillés. En d’autres termes, peu importe le nombre de mois supplémentaires que vous effectuez. Ce qui compte, c’est d’avoir travaillé pendant un trimestre civil complet. Or, il existe 4 repères inchangeables : 1er janvier, 1er avril, 1er juillet, 1er octobre.

Votre mois de départ pourrait se trouver par hasard dans un bon timing comme dans un mauvais, en fonction d’où il est situé par rapport aux trimestres civils.

Subtilité importante : ce sont les trimestres civils, et non les mois, qui comptent

Pour bénéficier d’un trimestre en surcote, vous devez donc avoir effectué au moins un de ces trimestres civils complets :

  • Du 1er janvier au 31 mars ;
  • Du 1er avril au 30 juin ;
  • Du 1er juillet au 30 septembre ;
  • Du 1er octobre au 31 décembre.

Pour que votre surcote commence à courir, il faut dans un premier temps atteindre le début d’un trimestre civil suivant le mois de votre âge légal, puis le terminer intégralement. Cette règle, souvent méconnue, fait que beaucoup de gens travaillent plusieurs mois « pour rien », en pensant gagner une surcote… alors qu’ils ne valident aucun trimestre complet.

Prenons l’exemple d’un cas qui illustre ce piège du calendrier civil. Vous atteignez votre âge légal un 1er mai, et avez déjà validé tous vos trimestres. Vous décidez de continuer à travailler jusqu’au 1er septembre, pensant logiquement que 4 mois supplémentaires vous feront gagner un trimestre de surcote. Eh bien non.

Pourquoi ? Parce qu’au 1er mai, vous êtes en plein milieu du trimestre civil allant d’avril à fin juin. Le trimestre civil n’a pas encore commencé à cette date pour la surcote : il faudra donc attendre le 1er juillet pour que le compteur « surcote » démarre. Ensuite, pour qu’un trimestre civil complet soit validé, il faudra aller jusqu’à sa fin, c’est-à-dire jusqu’au 30 septembre. Résultat : en partant au 1er septembre, malgré 4 mois de travail supplémentaire, vous n’avez pas fait un trimestre complet. Aucune surcote ne vous sera donc accordée.

Dans ce cas précis, deux options s’offrent à vous :

  • Soit partir dès le 1er mai sans chercher de surcote, et éventuellement continuer à travailler via un cumul emploi-retraite si cela est pertinent pour vous ;
  • Soit repousser votre départ au 1er octobre, car autant valider un trimestre civil entier (juillet-août-septembre) et obtenir 1,25 % de pension supplémentaire à vie, si ce n’est « que » pour un mois de travail en plus. Ce qui vous mènera à 5 mois de travail supplémentaire au total, pour un seul trimestre de surcote gagné.

Cette fois, votre timing est parfait. Le 1er avril correspond pile au début d’un trimestre civil (avril à fin juin). Dans le cas où vous avez atteint votre âge légal et validé tous vos trimestres, la surcote commence à courir immédiatement dès ce jour-là. Il vous suffit alors de travailler jusqu’au 30 juin pour valider un trimestre complet. Autrement dit, la durée est ici alignée sur le calendrier civil, puisque 3 mois de travail suffisent pour obtenir un trimestre de surcote.

Vous pourrez ensuite partir le 1er juillet, en ayant validé le trimestre civil complet (d’avril à fin juin). Résultat : +1,25 % sur votre pension de base, sans avoir eu à prolonger de 5 mois, comme c’était le cas dans le cas n°1.

L’essentiel est donc de bien identifier les bornes des trimestres civils pour optimiser votre effort, et faire le choix le plus adapté à votre endurance physique, votre envie de continuer à travailler, et d’améliorer ou non votre pension.

La décote : même logique… mais dans l’autre sens

La décote correspond à la minoration appliquée à votre pension si vous partez avant d’avoir validé tous vos trimestres. Chaque trimestre manquant entraîne une réduction du montant de la retraite, mais là encore, un détail de calendrier peut relativement améliorer votre situation.

Comme expliqué, si vous partez en plein milieu d’un trimestre civil lors de votre année de départ en retraite, celui-ci ne sera pas validé. Et c’est souvent là que se joue un trimestre… et donc une partie de votre pension.

Vous partez en retraite le 1er juin, en plein milieu du deuxième trimestre civil (avril– fin juin).
Vous avez au total 8 trimestres manquants : votre pension est donc minorée en conséquence.

Entre le 1er janvier et le 1er juin, vous n’avez validé qu’un seul trimestre civil (celui de janvier à fin mars). Puisque le trimestre d’avril à juin n’est pas complet, il ne comptera pas. Résultat : vous perdez un trimestre dans le calcul, et votre décote reste à 8 trimestres.

Alors que si vous décalez votre départ d’un mois seulement - au 1er juillet, vous terminez le trimestre civil d’avril à juin. Vous validez donc un trimestre supplémentaire, et votre décote passe ainsi de 8 à 7 trimestres. Un mois de travail pour un trimestre de gagné, cela peut représenter plusieurs dizaines d’euros de minoration en moins par mois… à vie. À la condition, bien sûr, que votre revenu soumis à cotisation permette la validation d’un trimestre.

Avant de partir, vérifiez toujours dans quel trimestre civil vous vous trouvez.
Si vous ne vous sentez pas de continuer jusqu’au taux plein, mais qu’il vous manque seulement quelques semaines pour boucler le trimestre en cours, cela peut valoir le coup d’attendre un peu, pour gommer au moins un trimestre manquant sur votre minoration de pension.

Vous êtes dans le premier trimestre civil (janvier à fin mars). Il vous manque encore deux trimestres pour atteindre le taux plein. Trois options s’offrent à vous :

  • Option 1 : partir tout de suite en mars → votre décote reste de 2 trimestres ;
  • Option 2 : travailler un mois de plus et partir au 1er avril → votre décote ne sera plus que d’un trimestre ;
  • Option 3 : travailler 4 mois de plus et partir le 1er juillet → vous validez ainsi deux trimestres civils complets (janvier à fin mars et avril à fin juin), et votre décote tombe à zéro. Vous partez à taux plein, en ayant dû travailler 4 mois de plus (et non 6).

Dans ce cas, si vous vous sentez de continuer un peu, ce surcroît d’activité vous permet d’éviter une minoration à vie, ce qui est souvent bien plus rentable que de racheter des trimestres.

Rachat, prolongation ou décote ? Le bon calcul à faire

Certaines personnes envisagent de racheter un trimestre (ce qui peut coûter plusieurs milliers d’euros, selon le revenu et l’âge) pour éviter une décote. Mais dans certains cas, et si le calendrier est favorable, quelques mois de travail supplémentaires peuvent produire le même effet, pour un coût nul ou plus bas. Avant de racheter, regardez donc d’abord votre position dans le calendrier : parfois, un mois de patience vaut des milliers d’euros de rachat, ou une décote en moins.

PODCAST - Écoutez notre épisode sur le rachat de trimestres

Fonction publique : le rôle décisif des « reliquats de jours »

Dans la fonction publique, le calcul de la retraite ne repose pas uniquement sur les trimestres civils, mais aussi sur le nombre total de jours travaillés. Cette particularité peut rendre la fin de carrière plus complexe à gérer. Mais dans certains cas, quelques jours supplémentaires suffisent à valider un trimestre entier et à réduire - voire supprimer - une décote.

Le principe : 90 jours = 1 trimestre

Tout au long de la carrière, certains jours peuvent ne pas être utilisés dans le calcul des trimestres, notamment les trimestres incomplets : on les appelle les « reliquats de jours ». Mais en fin de carrière, ces reliquats peuvent être additionnés. Et dès que le total atteint 90 jours, ils sont convertis en un trimestre supplémentaire.

Un mécanisme se révèle particulièrement utile pour les fonctionnaires qui, certaines années, ont travaillé sans valider un trimestre complet : il leur permet d’additionner ces fractions de périodes, pour les transformer in fine en trimestres pleins.

Un trimestre peut être gagné grâce à quelques semaines de travail en plus

Prenons le cas d’un fonctionnaire territorial qui approche de la retraite. Sur sa carrière, il a cumulé des reliquats de jours sur des années incomplètes : lorsque son nombre de jours travaillés ne suffisaient pas, sur certaines années, à valider 4 trimestres, la caisse n’a retenu que 3 trimestres mais a gardé de côté les jours isolés restants. Par exemple, admettons que ce fonctionnaire avait :

  • 35 jours isolés en 2019 ;
  • 12 jours isolés en 2020 ;
  • 30 jours isolés en 2021 ;

Soit 77 jours au total. À première vue, ces reliquats ne servent à rien : tant qu’ils ne totalisent pas 90 jours, aucun trimestre n’est ajouté. Mais au moment de la retraite, si ce fonctionnaire prolonge son activité de 13 jours supplémentaires (soit moins de deux semaines), il atteint 90 jours au total. Résultat : il valide un trimestre complet, ce qui peut permettre de :

  • Soit réduire une décote -> en faisant par exemple passer notre fonctionnaire de 5 à 4 trimestres manquants, ce qui a pour effet de lui réduire sa minoration ou de lui permettre d’économiser le rachat d’un trimestre ;
  • Soit augmenter sa surcote, s’il a déjà le taux plein.

Si vous parvenez à mettre la main sur vos jours de reliquats « non comptabilisés », faîtes le calcul : parfois, moins de 2 semaines de travail supplémentaire suffisent à rapporter un trimestre entier dans le calcul de votre retraite.

Polypensionnés : synchroniser ses régimes pour éviter les pièges

Lorsque l’on a exercé sous plusieurs statuts au cours de sa vie - salarié, artisan, commerçant, profession libérale, autoentrepreneur… - on devient ce que l’on appelle un « polypensionné ».

Cela signifie que votre retraite ne dépend pas d’un seul régime, mais de plusieurs caisses, chacune avec ses propres règles et surtout, ses propres dates d’effet. C’est souvent là que les complications apparaissent, car toutes vos retraites pourraient ne pas se déclencher au même moment :

  • Certains régimes ne prennent effet que le premier jour d’un trimestre civil (par exemple le 1er janvier, 1er avril, 1er juillet ou 1er octobre) ;
  • D’autres peuvent débuter le premier jour de n’importe quel mois.

Cette différence peut créer des décalages de versement, et donc des conséquences importantes dans votre vie quotidienne.

Imaginons que vous ayez cotisé à la fois comme salarié (régime général) et comme profession libérale. Votre retraite du régime général peut commencer le 1er mai, mais celle de votre caisse libérale ne démarre qu’au 1er juillet, car elle suit le rythme trimestriel. Si vous choisissez de partir dès le 1er mai, vous n’allez percevoir pendant deux mois que votre retraite du régime général, avant de toucher, en juillet, votre retraite de libéral.

Le problème ? Imaginons que votre retraite salariée soit secondaire, à hauteur par exemple de 100 € par mois, car c’est une toute petite partie de votre vie professionnelle. À l’inverse, votre retraite principale est en libéral, à hauteur de 1 500 € par mois. Dans ce cas, il peut être intéressant d’attendre quelques mois pour liquider les deux en même temps.

Pourquoi attendre ? Il peut y avoir deux conséquences : déjà, une rupture de revenus possible entre mai et juillet, que beaucoup découvrent trop tard (dans cet exemple, vous ne toucheriez que 100 € par mois pendant 2 mois), mieux vaut donc avoir de la trésorerie...

Mais ce n’est pas tout : un autre effet, souvent méconnu, concerne le cumul emploi-retraite. Tant que vous n’avez pas liquidé toutes vos retraites, vous êtes soumis à un plafond de revenus, qu’on appelle le « cumul emploi-retraite plafonné ». Autrement dit, vous ne pouvez pas percevoir librement un salaire en plus de votre pension. En revanche, une fois tous vos régimes liquidés, vous pouvez entrer dans le cumul emploi-retraite intégral, et travailler sans limite de revenus, tout en touchant la totalité de vos retraites.

Dans notre exemple, si vous aviez attendu le 1er juillet pour que les deux retraites démarrent en même temps, vous auriez :

  • Évité deux mois avec une petite pension (qui peut être fatale sans trésorerie) ;
  • Obtenu le cumul emploi-retraite intégral, donc plus de liberté pour continuer une activité, si tel était votre souhait.

À RETENIR

Le bon réflexe pour les polypensionnés consiste donc à vérifier les dates d’effet de chaque régime avant de déposer ses demandes. Mieux vaut parfois décaler son départ de quelques semaines ou quelques mois, pour aligner les liquidations et éviter les mauvaises surprises, financières comme administratives.

Liquidation formelle : les fenêtre de tir à retenir

La liquidation, c’est l’étape administrative qui rend votre départ en retraite officiel. C’est à ce moment-là que votre pension commence à être calculée et que les paiements futurs sont déclenchés. Pour que tout se passe sans accroc, il est essentiel de bien caler votre calendrier. D’abord, une règle de base : votre retraite démarre toujours le premier jour d’un mois, et votre dernier jour d’activité est la veille. Par exemple, si vous partez le 1er octobre, votre dernière journée de travail sera le 30 septembre.

Mais au-delà de cette formalité, ce sont surtout les délais de dépôt de votre demande qu’il faut surveiller de près. Pour éviter toute rupture de revenus entre votre dernier salaire et le premier versement de votre pension, vous devez respecter le délai de la garantie de mise en paiement (GMP) :

  • Votre demande doit être déposée 4 mois avant la date de départ souhaitée. Cela permet à la caisse de retraite de traiter le dossier à temps et de garantir, en théorie, un versement dès le mois suivant votre départ.

En revanche, il n’est pas possible d’anticiper indéfiniment :

  • Vous ne pouvez pas déposer votre demande plus de 5 mois à l’avance (sauf pour certains régimes spécifiques).
  • En pratique, cela vous laisse une fenêtre d’un mois pour faire votre demande dans les temps et vous assurer une transition sans vide de trésorerie.

À NOTER

Si vous déposez votre demande plus tard, rien n’est perdu juridiquement - vos droits restent rétroactifs si la demande a été faite jusqu’à la veille de votre départ - mais le paiement, lui, peut prendre du retard. Il faut donc prévoir une réserve financière le temps que la pension soit versée.

Par ailleurs, pour certaines caisses comme celle de la fonction publique, les délais sont plus longs : la demande de liquidation doit être faite au minimum 6 mois avant le départ, allant parfois jusqu’à 9 ou 18 mois selon les corps de métier.

En résumé, la liquidation formelle s’inscrit dans une fenêtre de tir assez étroite :

  • Trop tôt, le dossier n’est pas accepté ;
  • Trop tard, les paiements peuvent être décalés ;

Anticiper l’année d’avant votre départ, c’est la clé pour partir dans les meilleures conditions, sans mauvaise surprise ni rupture de revenus.

Ce qu’il faut retenir : 5 réflexes à avoir avant de partir à la retraite

  1. Simulez le poids de la dernière année : si elle est bonne, partir un 1er janvier pour qu’elle compte dans la moyenne peut s’avérer intéressant.
  2. Raisonnez en trimestres civils, pas qu’en mois : pour la surcote ou la décote, chaque trimestre civil complet compte, rien d’autre.
  3. Pour les fonctionnaires, ne négligez pas les reliquats de jours : quelques semaines supplémentaires pourraient convertir des jours isolés en un trimestre entier.
  4. Coordonnez vos régimes si vous êtes polypensionné : un départ groupé évite des trous de revenus et permet le cumul emploi-retraite intégral.
  5. Anticiper votre demande : 4 à 6 mois avant, voire plus selon les régimes, pour garantir un versement sans interruption.

Le choix du moment idéal pour partir à la retraite ne s’improvise pas. Si vous peinez à déterminer le scénario le plus avantageux pour vous, un accompagnement professionnel peut faire toute la différence. Un expert analyse votre carrière, vos régimes, vos objectifs de vie et calcule précisément la date de départ qui optimisera votre pension. Un moyen fiable de partir sereinement… et au meilleur moment.

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