Retraite et expatriation : où s’installer pour optimiser son niveau de vie ?

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Partir vivre sa retraite à l’étranger n’est plus un rêve réservé à quelques privilégiés. Chaque année, des milliers de Français font le choix de s’expatrier, attirés par un coût de la vie plus abordable, un climat plus doux ou une fiscalité plus clémente. Mais attention : s’expatrier ne se résume pas à chercher le soleil.

Qualité de vie, sécurité, système de santé, stabilité politique… et surtout fiscalité sont des critères majeurs que vous devez considérer avant de prendre le large.

La retraite à l’étranger : bien plus qu’un effet de mode

Chaque année, de plus en plus de Français font le choix de s’installer ailleurs pour profiter d’une vie plus abordable ou plus paisible. Selon la CNAV, ils seraient près de 1,2 million aujourd’hui (soit 8,2 % de l’ensemble des retraités), une hausse de plus de 50 % en à peine cinq ans.

Environnement, climat, coût de la vie, ou encore montant des pensions devenues insuffisant face à l’inflation… les raisons qui poussent à franchir le pas sont nombreuses. Certains pays permettent en effet de vivre plus confortablement, sans renoncer à un cadre de vie agréable.

Mais attention : partir à l’étranger ne s’improvise pas. Cette démarche a des conséquences importantes, pas uniquement sur le plan social, mais aussi fiscal. C’est même un point déterminant pour éviter les mauvaises surprises liées à une double imposition.

Rappelons que l’expatriation s’entend pour les séjours de plus de 183 jours par an : une des conditions pour que l’État français considère que vous devenez résident fiscal à l’étranger.

Retraite à l’étranger : attention aux conventions fiscales

L’imposition des pensions de retraite relève du principe de territorialité : si vous percevez une retraite française, la fiscalité française s’applique, sauf disposition contraire. C’est ici qu’interviennent les conventions fiscales bilatérales, signées entre la France et d’autres États afin d’éviter la double taxation.

Mais prudence : ces conventions peuvent être modifiées, suspendues, voire dénoncées, unilatéralement ou d’un commun accord entre les deux pays. Les États sans convention (comme le Costa Rica, Cuba, la République dominicaine ou les Seychelles) peuvent ainsi vous soumettre à une double imposition, ce qui réduit vos marges de manœuvre financières et complique les démarches administratives.

Selon le pays et la convention applicable, la taxation des pensions peut être attribuée soit à la France, soit au pays d’accueil, ou répartie selon la nature des pensions. Par exemple, les pensions publiques restent normalement imposées en France tandis que les pensions du privé sont taxées dans le pays d’accueil (sauf cas spécifiques).

À NOTER

Certaines conventions fiscales bilatérales peuvent prêter à interprétation et leur application varier d’un pays à l’autre. Elles évoluent également au gré des réformes législatives locales. C’est par exemple le cas de la Thaïlande, dont les récentes modifications fiscales ont conduit les administrations française et thaïlandaise à renégocier certaines dispositions de leur convention. En cas de doute sur votre situation, mieux vaut vous faire accompagner par un fiscaliste maîtrisant les règles internationales et les accords en vigueur entre les deux pays.

Retraite à l’étranger : où partir en Europe ?

Le Vieux Continent reste une valeur sûre pour celles et ceux qui souhaitent s’expatrier sans trop s’éloigner. Plusieurs pays européens offrent un bon équilibre entre climat, coût de la vie et fiscalité.

Le Portugal : toujours un bon compromis

Difficile d’évoquer la retraite à l’étranger sans parler du Portugal, la destination star des retraités français. Même si le régime des résidents non habituels (RNH) a été revu en 2025, le pays conserve un net avantage.

Les pensions étrangères peuvent être imposées à un taux forfaitaire de 10 % pendant dix ans, contre bien davantage en France. Ajoutez à cela un coût de la vie plus doux, une culture proche, un système de santé correct et un climat agréable toute l’année : le Portugal reste une destination très attractive.

L’Italie, la Grèce et la Bulgarie : les destinations montantes

L’Italie propose un impôt forfaitaire de 7 % sur les pensions de retraite de source étrangère, à condition de ne pas avoir été résident fiscal dans le pays durant les cinq dernières années. Entre art de vivre, gastronomie et patrimoine, beaucoup y trouvent un équilibre séduisant.

La Grèce a adopté la même stratégie, avec un taux fixe de 7 % pendant quinze ans pour les retraités étrangers. Résultat : les Cyclades et le Péloponnèse attirent de plus en plus de Français.
Quant à la Bulgarie, elle reste imbattable fiscalement : 10 % d’impôt (à vie !) pour un coût de la vie environ 30 % inférieur à celui de la France.

La Suisse : toujours prisée, mais plus sélective

Réputée pour sa stabilité, son niveau de sécurité et la qualité de ses infrastructures, la Suisse séduit toujours. Les pensions françaises y sont encadrées par une convention claire pour éviter la double imposition. En revanche, le coût de la vie y est nettement supérieur, et les administrations cantonales appliquent des taux variables selon les régions. Mieux vaut donc disposer de revenus confortables, supérieurs à 45 000 € par an, pour y vivre sereinement.

Hors d’Europe : fiscalité douce, mais vigilance requise pour les retraités expatriés

En dehors du continent, certains pays offrent une fiscalité quasi inexistante. Mais l’éloignement, les différences culturelles et les systèmes de santé exigent une préparation rigoureuse.

Le Maroc et la Tunisie : deux pays accueillants à quelques heures de la France

Les pensions de retraite bénéficient d’un abattement forfaitaire de 80 % en Tunisie comme au Maroc, à condition qu’elles soient transférées sur un compte local. Ces deux destinations séduisent par leur coût de la vie avantageux, leur climat clément et la présence d’une large communauté francophone, qui facilite l’intégration.

Pour beaucoup de retraités, c’est un compromis idéal : le soleil à quelques heures de vol de la France, dans un environnement à la fois dépaysant et familier.

Retraite à l’île Maurice et au Sénégal : un cadre fiscal léger mais des conditions strictes

D’autres destinations comme l’île Maurice ou le Sénégal offrent également un cadre fiscal attractif pour les retraités étrangers. L’imposition y est faible, la fiscalité claire, et le coût de la vie reste raisonnable. En revanche, ces régimes exigent certaines formalités administratives précises : obtention d’un visa de résident, justificatifs de ressources régulières et souscription à une assurance santé internationale. Avant de s’y installer, mieux vaut bien évaluer la distance culturelle et logistique avec la France, qui peut représenter un défi sur le long terme.

Retraite en Malaisie : un pays propice aux retraités étrangers

La Malaisie attire de plus en plus de retraités grâce à un dispositif fiscal très favorable. Le programme « Malaysia My Second Home » permet aux bénéficiaires, y compris pour leurs pensions de retraite, d’être exemptés d’impôt sur le revenu. C’est le cas pour les pensions du secteur privé puisque la convention entre la France et Malaisie prévoit que les pensions du secteur privé sont imposables en Malaisie.

Pour profiter du dispositif, les personnes de 50 ans et plus doivent fournir des documents attestant, entre autres, de la possession de liquidités d'au moins 1 500 000 RM, soit plus de 300 000 euros. Il s’agit donc d’un programme dont seuls les retraités fortunés peuvent profiter.

Pour tous les autres, le coût de la vie en Malaise est en tout cas très abordable, le système de santé moderne et anglophone, et la qualité de vie globalement élevée.

Retraite en Thaïlande : exotisme, qualité de vie et système de santé performant

La Thaïlande séduit par son excellent rapport qualité/prix. Ses infrastructures médicales sont de très haut niveau, la gastronomie variée et raffinée, et une pension française moyenne permet d’y vivre confortablement.

En contrepartie, il faut accepter l’éloignement géographique, une barrière linguistique parfois réelle et un climat exigeant, notamment pendant la saison des moussons. La fiscalité, enfin, reste évolutive : les règles d’imposition changent régulièrement et peuvent remettre en question certains accords bilatéraux avec la France. Là encore, renseignez-vous au préalable avant de franchir le pas.

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