Épargne salariale, PER, assurance vie, PEA : quelles enveloppes mobiliser à la veille du départ en retraite ?

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À l’approche de la retraite, vous pourriez vous retrouver face à cette question : comment organiser intelligemment l’épargne accumulée au fil de votre vie professionnelle ? Entre épargne salariale, PER, assurance vie et PEA, chaque enveloppe répond à une logique différente, avec sa propre flexibilité, sa fiscalité et ses conditions de sortie.

Avant de franchir le cap de la retraite, voici comment faire le point afin de structurer une stratégie cohérente, adaptée à vos besoins futurs et à vos projets personnels.

Préparer la retraite : un moment clé pour revisiter votre épargne

Votre départ à la retraite approche - dans deux ou trois ans, peut-être même dans quelques mois ? C’est le moment idéal pour faire un point complet sur votre situation patrimoniale. Mais cette étape doit être anticipée en vous posant un certain nombre de questions, parmi lesquelles :

  • Quels sont les produits dont je dispose pour compléter mes revenus ?
  • De combien aurai-je besoin chaque mois pour maintenir mon niveau de vie ?
  • Sous quelle forme puis-je percevoir mes revenus complémentaires : rente, capital, ou un mix des deux ?
  • Quelle part de mon capital dois-je sécuriser, garder disponible ou, au contraire, continuer à dynamiser ?
  • Comment la fiscalité s’appliquera-t-elle lors de mes retraits ?

Les réponses à ces interrogations reposent donc sur un équilibre entre trois paramètres majeurs : la liquidité, la fiscalité et vos objectifs personnels. Pour mieux vous orienter dans cette réflexion, les différentes enveloppes d’épargne seront analysées séparément, afin de comprendre leur rôle et leur complémentarité au moment de la retraite.

Bon à savoir : vous pouvez faire une simulation en ligne pour évaluer vos revenus une fois à la retraite.

Épargne salariale : un capital souvent sous-estimé

L’épargne salariale (PEE, PER collectif, participation, intéressement…) constitue pour de nombreux salariés un premier socle d’épargne retraite, parfois sans qu’ils en aient pleinement conscience. Au fil des années, entre abondements et versements automatisés, un capital non négligeable peut s’être constitué.

La question est donc simple : comment récupérer ces sommes au moment du départ à la retraite ?

D’abord, sachez qu’à cette échéance, aucun délai particulier ne s’impose pour débloquer votre épargne salariale. Vous pouvez procéder à un retrait total ou partiel des sommes placées sur votre Plan d’épargne entreprise (PEE). Les gains (plus-values et revenus) sont exonérés d’impôt sur le revenu, mais restent soumis aux prélèvements sociaux de 17,2 %.

Concernant le PER collectif (PERCO) et le PER obligatoire (PERO), le départ à la retraite correspond à l’échéance naturelle du plan. Vous pouvez alors récupérer vos droits, en capital (exonéré d’impôt sur le revenu, mais soumis aux prélèvements sociaux) ou en rente viagère.

À NOTER

La loi Pacte garantit la transférabilité des PER d’entreprise vers un PER individuel.

  • Le PERO ne peut être transféré qu’en cas de départ de l’entreprise.
  • Le PERCO peut être transféré au moment de la retraite et, si vous êtes toujours salarié, une fois tous les trois ans. Sachez que les transferts sont gratuits au-delà de cinq ans de détention ; avant cela, les frais sont plafonnés à 1 % de l’encours.

PER individuel : un outil puissant qui nécessite des choix réfléchis

Le Plan d’épargne retraite individuel (PER) s’impose aujourd’hui comme l’un des dispositifs les plus efficaces pour préparer votre retraite. Une fois votre carrière terminée, plusieurs options s’offrent alors à vous pour récupérer votre épargne :

  • La sortie en capital, si vous souhaitez financer rapidement un projet ou disposer d’un apport important dès le début de votre retraite.
  • La rente viagère, qui vous garantit un revenu régulier, sécurisé et versé à vie.
  • La sortie mixte, qui combine capital et rente selon vos besoins.

L’un des grands atouts du PER concerne sa fiscalité. Si vous avez déduit vos versements de votre revenu imposable, l’économie réalisée peut être particulièrement intéressante, notamment si vous êtes imposé à partir de 30 %. À l’inverse, si vous êtes peu ou pas imposé (11 % ou 0 %), il peut être plus avantageux de ne pas déduire vos versements afin de bénéficier d’une fiscalité plus favorable à la sortie.

Avant de débloquer vos droits, vous devrez aussi vous poser les deux questions suivantes :

  • Avez-vous besoin d’un capital immédiat pour financer un projet précis ?
  • Souhaitez-vous sécuriser un revenu régulier tout au long de la retraite ?

La rente viagère implique un choix particulièrement engageant. Le passage en rente est définitif : une fois la décision prise, il n’est plus possible de revenir au capital. Par ailleurs, en l’absence de dispositifs spécifiques, les sommes non consommées sont perdues si le titulaire décède, même si c’est quelques mois seulement après son départ en retraite.

Pour protéger un conjoint ou un bénéficiaire, vous pouvez mettre en place une pension de réversion. Celle-ci est exprimée en pourcentage de votre rente initiale : 50 %, 60 %, 100 %, voire 150 % dans certains contrats.
Par exemple, avec une rente de 1 000 € par mois avec une réversion de 50 %, votre bénéficiaire percevra 500 € par mois jusqu’à son décès. En contrepartie, plus le pourcentage de réversion est élevé, plus votre rente est réduite.

Il s’agit donc d’un arbitrage important, à apprécier au regard de votre situation familiale et patrimoniale.

Assurance vie : la flexibilité avant tout

Épargne préférée des Français, l’assurance vie devient un outil particulièrement précieux à l’approche de la retraite. Sa grande force réside en effet d’abord dans sa souplesse : vous pouvez retirer de l’argent quand vous le souhaitez, mettre en place des rachats programmés pour compléter votre pension, ou encore laisser votre capital continuer de fructifier en toute liberté.

Pour bénéficier d’une fiscalité allégée, l’idéal est d’avoir ouvert votre contrat au moins huit ans avant votre départ en retraite. C’est en effet à partir de cette durée de détention que s’applique un cadre fiscal avantageux, avec un abattement annuel de 4 600 € pour une personne seule et 9 200 € pour un couple soumis à imposition commune.
Après cet abattement, l’imposition dépendra de la date des versements et du type de rachat (partiel ou total).

Au moment de votre départ en retraite, votre assurance vie peut ainsi jouer le rôle d’un véritable réservoir de liquidité, en complément des revenus issus de votre PER. Elle permet d’arbitrer en douceur vos besoins : piocher dans votre épargne certaines années, préserver votre capital les années suivantes, ou encore organiser vos retraits de manière progressive.

Une stratégie courante peut d’ailleurs consister à détenir plusieurs contrats d’assurance vie, chacun pouvant servir un objectif distinct :

  • L’un dédié au financement de votre retraite,
  • Un autre orienté vers la poursuite de vos investissements,
  • Un troisième pensé pour optimiser la transmission de votre patrimoine, notamment grâce à la fiscalité avantageuse en cas de décès.

Cette modularité fait de l’assurance vie un outil central dans votre organisation patrimoniale à l’approche de la retraite.

PEA : pour faire parler le dynamisme des marchés financiers

Support incontournable pour investir en Bourse, le PEA combine potentiel de performance et fiscalité avantageuse, à condition de ne pas effectuer de retraits durant les cinq premières années. Conçu pour accompagner une épargne sur le moyen et long terme, il donne accès à une large palette de supports : actions, ETF, fonds indiciels…

Sur un horizon suffisamment long, les fluctuations du marché s’atténuent et la croissance potentielle de votre portefeuille peut devenir significative - même si, sachez-le, le risque ne disparaît jamais complètement. Au fil des ans, les gains capitalisés dans un PEA peuvent donc se révéler particulièrement intéressants.

EXEMPLE

Si vous aviez investi 5 000 euros en 2015 dans un ETF Monde, comme le iShares Core MSCI World (qui a affiché une performance de +190 %* entre 2015 et 2025), votre portefeuille vaudrait aujourd’hui 14 500 euros, soit une plus-value de 9 500 euros. Une somme très intéressante, à l’effort d’investissement minime et qui peut venir compléter utilement vos revenus à la retraite.

*Les rendements passés ne présagent en rien des rendements futurs.

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