Dirigeants : comment préparer sa retraite quand on est chef d’entreprise ?

Vous êtes dirigeant d’entreprise, assimilé salarié ou travailleur non salarié (TNS), et vous envisagez de céder votre société pour partir à la retraite ? Vous vous interrogez sur les meilleures options pour optimiser vos revenus et votre futur niveau de vie ? Cet article est fait pour vous.
Sommaire :
Transmission d’entreprise et retraite : une étape clé à bien préparer
La transmission d’une entreprise ne s’improvise pas. C’est une étape décisive, à la fois professionnelle, patrimoniale et personnelle. Anticiper cette transition, c’est se donner les moyens de :
- Valoriser au mieux le fruit de votre travail ;
- Sécuriser votre avenir financier ;
- Et préparer une retraite sereine, à votre rythme.
Une fois l’entreprise transmise, vos revenus évolueront. Vous vivrez alors, seul ou avec votre conjoint, de différentes sources :
- Vos pensions de retraite obligatoires (de base et complémentaires) ;
- Vos revenus issus de l’épargne retraite (rente ou capital) ;
- Les revenus de votre patrimoine : placements financiers, assurance-vie, immobilier, SCI, etc.
Cette étape exige donc une réflexion globale pour maintenir votre niveau de vie et celui de votre famille.
Optimiser votre retraite : les leviers à connaître
La transmission de votre entreprise est une étape clé, mais elle ne suffit pas à elle seule à garantir une retraite confortable. Il est essentiel de penser à l’optimisation de vos droits à la retraite, grâce à plusieurs leviers :
- Le rachat de trimestres ;
- La retraite progressive ;
- Le cumul emploi-retraite ;
- Et bien d’autres solutions d’épargne et de capitalisation (PER, assurance-vie, placements immobiliers, etc.).
Le rachat de trimestres
Vous n’avez pas suffisamment cotisé pendant votre carrière et il vous manque des trimestres pour partir à la retraite à taux plein ?
Bonne nouvelle : vous pouvez en racheter certains grâce au mécanisme de rachat de trimestres, aussi appelé versement pour la retraite (VPLR) ou « rachat Fillon ».
Le rachat de trimestres, qu’est-ce que c’est ?
Comprenez bien, le montant de votre pension de retraite est directement lié au nombre de trimestres acquis au cours de votre carrière professionnelle. Ces trimestres constituent ce que l’on appelle la durée d’assurance.
Pour bénéficier d’une pension à taux plein, il est nécessaire d’atteindre le nombre de trimestres requis pour votre génération. Par exemple, pour les personnes nées après 1973, cette durée est fixée à 172 trimestres, soit 43 années de cotisation.
Si vous n’avez pas atteint cette durée d’assurance, votre pension de retraite sera réduite (décote). Pour éviter cette situation, plusieurs options s’offrent à vous :
- Poursuivre votre activité jusqu’à atteindre le nombre de trimestres requis pour votre génération ;
- Travailler jusqu’à l’âge du taux plein automatique (actuellement 67 ans) ;
- Racheter des trimestres, si vous en avez encore la possibilité.
Le rachat de trimestres peut vous permettre :
- D’améliorer le montant de votre pension ;
- Ou d’atteindre plus rapidement le taux plein.
Bien entendu, tous les trimestres ne sont pas rachetables. Vous ne pouvez racheter que certains trimestres (années d’études supérieures ; années incomplètes, périodes de stage…).
Sachez toutefois qu’en pratique, le rachat de trimestres n’est pas toujours rentable. Dans certains cas, il vaut mieux préserver sa trésorerie et opter pour des placements complémentaires plus intéressants (PER, assurance-vie, immobilier etc.).
À LIRE :
Quand envisager le rachat de trimestres ?
Le rachat de trimestres peut être un outil intéressant pour :
- Atteindre le taux plein plus rapidement ;
- Améliorer le montant de votre pension de retraite ;
- Simplifier votre stratégie de départ.
ATTENTION
Le rachat doit s’envisager au bon moment et une fois que l’on dispose des bonnes informations. À savoir : le nombre de trimestres validés dans les différents régimes, le nombre de trimestres manquants pour atteindre le taux plein et le coût du rachat selon les dispositifs disponibles (études, années incomplètes, etc.). Ce n’est qu’en disposant de ces informations que vous pourrez mesurer la rentabilité du rachat par rapport à votre âge de départ et à vos revenus futurs.
C’est pour cette raison qu’avant toute décision, il est conseillé de réaliser un bilan retraite personnalisé auprès d’un professionnel (expert-comptable, cabinet de gestion retraite, ou conseiller en gestion de patrimoine). C’est la seule manière de savoir si cette opération est opportune et rentable dans votre situation.
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Bon à savoir : ce dispositif présente l’avantage d’être déductible fiscalement des revenus. |
La retraite progressive
La retraite progressive vous permet en tant que dirigeant de réduire votre temps de travail tout en percevant une partie de votre pension de retraite.
Durant cette période, vous continuez à cotiser, ce qui vous permet de valider de nouveaux trimestres et d’acquérir des droits supplémentaires. Ces droits seront pris en compte lors de la liquidation définitive de votre retraite.
Autre avantage : vous pouvez choisir de cotiser sur la base d’un temps plein, même si vous travaillez à temps partiel, afin d’optimiser le montant futur de votre pension.
Cette formule est particulièrement adaptée si vous souhaitez :
- Faciliter la transition avec le repreneur (accompagnement du successeur ; transmission des compétences) ;
- Vous assurer un revenu complémentaire pendant la période de cession ;
- Partir en douceur et ainsi éviter une rupture brutale entre activité professionnelle et retraite complète.
À NOTER
Le dispositif peut être particulièrement intéressant dans le cadre d’une transmission d’entreprise familiale : vous bénéficiez alors d’un contrat de travail tout en percevant un minimum de pension de retraite, ce qui permet de réaliser une transmission progressive à un coût limité.
Dirigeants : comment bénéficier de la retraite progressive ?
Pour bénéficier de ce dispositif, vous devez remplir plusieurs conditions, notamment :
- Totaliser au moins 150 trimestres ;
- Avoir au moins 60 ans (l’âge d'accès au dispositif de la retraite progressive a été abaissé au 1er septembre 2025)
- Diminuer votre activité/revenu dans certaines proportions :
- En tant que salarié : vous devez exercer une activité à temps partiel comprise entre 40 % et 80 % de la durée du travail à temps complet ;
- En tant qu’artisan / commerçant : la diminution des revenus tirés de votre activité doit être comprise entre 40 % et 80 %.
Votre pension de retraite est déterminée en fonction de la diminution de votre revenu professionnel. Ainsi, si vous gagnez 40 % de moins suite à la diminution de votre activité, votre fraction de pension de retraite sera de 40 %. Attention, si la baisse de votre revenu est inférieure à 20 %, la fraction de pension de retraite n’est pas versée.
Ce dernier point peut parfois être vu comme un inconvénient.
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Pour en savoir plus, n’hésitez pas à aller consulter notre contenu sur le sujet : Retraite progressive : avantages, bénéficiaires, conditions, montant, demande
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Le cumul emploi-retraite
Le cumul emploi-retraite (CER) vous permet, une fois votre retraite liquidée, de continuer à travailler tout en percevant votre pension de retraite.
C’est une option souple et stratégique, particulièrement adaptée si vous souhaitez rester actif après la cession de votre entreprise, accompagner un repreneur ou développer une nouvelle activité.
Une fois votre retraite liquidée, vous pouvez donc reprendre ou poursuivre une activité professionnelle. Deux situations sont alors possibles :
- Le CER intégral : le plus avantageux, il vous permet de cumuler sans limite vos revenus d’activité et votre pension de retraite ;
- Le CER partiel : le cumul est encadré par des plafonds.
Pour bénéficier du CER intégral, le respect de certaines conditions est nécessaire. À défaut, vous pouvez toujours bénéficier du CER partiel.
En tant que dirigeant, le cumul emploi-retraite présente de nombreux avantages :
- Vous assurer un revenu confortable après la cession de votre entreprise ;
- Rester actif et continuer à exercer une activité à votre rythme ;
- Accompagner la transmission ou le développement d’un nouveau projet ;
- Préserver votre statut social et professionnel, souvent important après des années de direction.
À NOTER
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2026 prévoit une refonte du dispositif de cumul emploi-retraite, qui pourrait entrer en vigueur à partir du 1er janvier 2027 si la réforme est adoptée en l’état.
À LIRE :
PER, assurance-vie… Les autres leviers d’optimisation pour préparer votre retraite
Par ailleurs, il existe une multitude d’autres possibilités pour générer des revenus futurs : placements immobiliers, placements financiers de type assurance-vie, ou encore l’épargne retraite avec notamment au Plan d’épargne retraite (PER).
Quoi qu’il en soit, avant d’opter pour l’une ou l’autre des différentes options détaillées dans ce dossier, il est préférable de faire un bilan retraite complet pour vérifier vos droits et définir la stratégie la plus adaptée à votre statut (TNS ou assimilé salarié).