Vous êtes 100 % responsable de votre date de départ en retraite !

Beaucoup de futurs retraités pensent qu’ils n’ont pas la main sur leur date de départ en retraite. « On me dira quand je dois partir et je partirai à ce moment-là ». Comme si c’était leur caisse de retraite qui leur imposait une date de liquidation de leur pension. Or, ce n’est pas ainsi que le système fonctionne. S’il existe bien un certain nombre de conditions à remplir pour pouvoir partir en retraite, le choix de la date de départ vous appartient entièrement. Et c’est un choix hautement stratégique pour votre pension. Alors, qu’est-ce qui fait que l’on peut partir à 55, 60, 62, 64, 67 ans ou plus ? Et comment choisir le bon moment pour raccrocher ? Suivez le guide !
Sommaire :
« La caisse de retraite fixe la date de départ » : une croyance répandue
C’est l’une des idées les plus répandues - et les plus fausses - sur la retraite.
Beaucoup de Français pensent que leur caisse, qu’il s’agisse de la Cnav (régime général), de la MSA (salariés agricoles), de la SRE (fonction publique d’État) ou de la CNRACL (fonction publique territoriale et hospitalière), décide pour eux du moment où ils doivent cesser de travailler. Ce malentendu est dommageable : s’il persiste, il empêche de voir que le départ en retraite est un acte stratégique relevant de votre décision.
Car en réalité, aucune caisse n’impose une date de départ : c’est l’assuré lui-même qui déclenche la procédure en déposant une demande de liquidation de ses droits. Simplement, les pensions de retraite obligatoire ne peuvent être liquidées avant l’âge légal de départ en retraite.
La caisse instruit la demande, mais ne décide pas
La confusion vient souvent du fait que la caisse instruit le dossier et valide la liquidation. Elle vérifie que vous remplissez bien les conditions (âge, nombre de trimestres cotisés…). Mais elle n’a pas le pouvoir de fixer la date de départ.
Ainsi, comme le rappelle l’Assurance retraite (CNAV) : « La demande de retraite n’est pas automatique : vous devez en faire la demande 5 mois avant la date de départ choisie. »
Autrement dit, tant que vous n’avez pas fait cette demande, vous restez en activité et continuez à cotiser, même si vous avez déjà atteint l’âge ou le nombre de trimestres nécessaires pour partir. Vous pouvez même annuler ou reporter votre demande tant qu’elle n’est pas liquidée.
Pourquoi la date du départ en retraite est un vrai choix
Arrivé en fin de carrière, plusieurs choix s’offrent à vous. Vous pouvez partir à :
- À l’âge légal de départ (le plus tôt possible sauf dispositif anticipé) : pour les personnes nées à partir du 1er janvier 1968 (ou 1er janvier 1969 en cas de suspension de la réforme des retraites), l’âge légal est fixé à 64 ans.
- Entre 55 et 63 ans, si vous êtes éligible à un départ anticipé, par exemple pour carrière longue ou pénibilité
- Vous pouvez également choisir de retarder votre départ au-delà de l’âge légal, jusqu’à potentiellement l’âge du taux plein automatique (67 ans) pour éviter la décote s’il vous manque beaucoup de trimestres.
- Ou opter pour une option intermédiaire : attendre quelques mois ou années de plus, après votre âge légal, pour améliorer le montant de votre pension (surcote).
L’essentiel à retenir, c’est qu’une fois que les conditions d’ouverture sont réunies, c’est à vous de choisir le moment de la liquidation. Le régime ne vous fait pas « partir » automatiquement à telle date (hors cas très particuliers).
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Date de départ en retraite : les rares cas où l’on a (presque) pas le choix
Même si vous avez le choix dans la grande majorité des cas, il existe des situations où la date de départ est fortement influencée :
- Invalidité : si vous êtes bénéficiaire d’une pension d’invalidité pour inaptitude au travail, les règles de départ anticipé s’appliquent. Au sein du régime général, votre pension d’invalidité est automatiquement remplacée par une pension de retraite lorsque vous atteignez 62 ans.
- Chômage prolongé : vous cessez d’être indemnisé par France Travail lorsque vous atteignez l’âge légal de la retraite et lorsque vous disposez du nombre de trimestres requis pour le taux plein.
- Mise à la retraite d’office : dans le privé, l’employeur peut mettre d’office un salarié à la retraite, à partir de 70 ans. Chez les fonctionnaires de catégorie sédentaire, l’âge limite d’activité est fixé à 67 ans.
Dans ces cas, la marge de manœuvre est restreinte ; mais dans la majorité des parcours, vous gardez la main.
Date de départ en retraite : les critères stratégiques à considérer
Santé, revenus, fiscalité, projets… Plusieurs critères stratégiques sont à considérer pour choisir la bonne date de départ en retraite.
- Santé et pénibilité : si vous êtes en bonne santé et encore motivé à travailler, attendre peut être bénéfique. À l’inverse, si votre état de santé ou votre métier est pénible, vérifier votre éligibilité à un départ anticipé sera la meilleure option.
- Durée de la carrière et revenus : plus vous travaillez longtemps et retardez le départ, plus vous validerez de trimestres, ce qui peut éviter la décote et vous permettre de bénéficier de la surcote.
- Fiscalité et niveau de pension : retarder votre départ en retraite vous permettra d’avoir une pension plus élevée, mais cela peut entraîner des conséquences fiscales, impactant ainsi la gestion de vos actifs.
- Régime complémentaire et effets de deuxième pilier : le montant de la pension de base dépend du nombre de trimestres et de l’âge, mais les retraites complémentaires (ex. Agirc‑Arrco) suivent aussi des règles dépendant de l’âge de liquidation et des cotisations.
- Finitions de trimestres et année civile : il peut être judicieux de « finir un trimestre » ou de « finir l’année » avant de liquider, pour maximiser les droits acquis.
- Projets personnels : voyage, engagement associatif, projet de couple… Différents impératifs liés à votre vie personnelle peuvent avoir une influence sur le moment optimal.
- Lever le pied en douceur avec la retraite progressive : à partir de 60 ans vous pouvez réduire votre activité professionnelle tout en percevant une fraction de votre pension, grâce à la retraite progressive.
- Continuer à travailler avec le cumul emploi-retraite : après avoir liquidé votre pension vos pensions, vous pouvez reprendre une activité professionnelle, salariée ou indépendante.
Comment choisir sa date de départ en retraite ?
Voici la marche à suivre pour faire un choix éclairé :
- Commencez par vérifier votre âge légal d’ouverture des droits (selon votre année de naissance, voir notre simulateur) et votre durée d’assurance validée (c’est-à-dire le nombre de trimestres cotisés ou assimilés).
- Comparez l’impact financier d’un départ à différentes dates. En fonction de l’âge de départ et du nombre de trimestres validés, vous pouvez déjà tester différentes hypothèses de départ et voir si vous seriez soumis à une décote ou si au contraire, vous pourriez bénéficier d’une surcote.
- Tenez compte de vos projets de vie (loisirs, déménagement, santé, temps partiel) et de vos revenus anticipés (pension, épargne, cumul emploi-retraite).
- Consultez un simulateur pour anticiper votre baisse de revenus et quantifier les effets d’un départ différé ou avancé.
- Décidez et planifiez la liquidation de vos droits auprès de vos caisses (retraite de base + retraite complémentaire).
Bref, vous l’aurez compris : ce n’est pas la caisse qui décide, votre date de départ en retraite relève avant tout de votre stratégie personnelle. C’est bien à vous de décider quand engager la démarche de liquidation, en fonction des conditions, de votre carrière, de votre projet de vie. Ce choix mérite d’être anticipé, analysé, et planifié. Ne subissez pas le calendrier : prenez-le en main !