Chômage, maternité, arrêts maladie : comment ces périodes comptent pour votre retraite ?

Vous le savez peut-être : en tant que salarié du privé, toutes les périodes de votre vie professionnelle ne sont pas forcément « travaillées » … mais cela ne veut pas dire qu’elles ne comptent pas pour votre retraite (de base et complémentaire) !
Certaines interruptions d’activité – comme le chômage, la maternité ou la maladie – peuvent en effet vous permettre de valider des trimestres, sous certaines conditions. On parle alors de périodes assimilés.
Découvrez tout ce que vous devez savoir à ce sujet dans cet article.
Sommaire :
Congé maternité : des trimestres automatiquement validés
Si vous avez interrompu votre activité dans le cadre d’un congé maternité (ou d’adoption), rassurez-vous : ces périodes seront bien prises en compte pour votre retraite de base.
- Vous validez un trimestre dès que vous percevez des indemnités journalières de maternité pendant au moins 90 jours consécutifs.
- Ces trimestres sont comptabilisés sans condition de cotisation : ils s’ajoutent donc à vos trimestres travaillés.
Aussi, pour votre retraite complémentaire, des points de retraite AGIRC-ARRCO peuvent vous être attribués sans contrepartie de cotisations pendant les périodes de congé de maternité ou d’adoption indemnisées par la Sécurité sociale (d'une durée supérieure à 60 jours consécutifs).
Bon à savoir
Dans le privé, vous avez droit à des trimestres supplémentaires de majoration pour chaque enfant :
- 4 trimestres au titre de la maternité ou de l’adoption ;
- 4 trimestres au titre de l’éducation (hors congé parental d’éducation).
Même si ces trimestres de majoration n’apparaissent pas sur votre relevé de carrière, ils compteront pour le calcul de votre retraite. Pensez à vérifier votre relevé et à signaler toute omission.
Arrêts maladie, accident ou invalidité : une prise en compte partielle
Les périodes d’arrêt maladie sont également prises en compte pour la retraite, à condition d’avoir perçu des indemnités journalières de la Sécurité sociale :
- Maladie : vous validez un trimestre pour chaque période de 60 jours d’indemnisation quelle qu’en soit la cause (maladie, maladie professionnelle, accident de la vie courante, accident de travail ou de trajet) ;
- Invalidité : vous validez un trimestre pour chaque période de 90 jours, tant que vous percevez une pension d’invalidité ;
- Incapacité permanente suite à un accident de travail (taux au moins égal à 66 %) : vous validez chaque trimestre au cours duquel est versée la rente.
Vous ne pouvez pas valider plus de 4 trimestres par an. Ces trimestres dits « assimilés » sont reportés automatiquement sur votre relevé de carrière.
Pour votre retraite complémentaire AGIRC-ARRCO, vous pouvez également obtenir des droits supplémentaires si votre arrêt de travail est indemnisé.
CONSEIL PRATIQUE
Conservez toutes vos attestations de paiement (indemnités journalières, pension d’invalidité…), cela facilitera la régularisation de votre carrière en cas de problème. D’ailleurs, sachez que l’Assurance Maladie ne conserve vos justificatifs que pendant 8 ans. Pensez donc à les télécharger et à les conserver au plus tôt.
Chômage : tout dépend de votre situation
Les périodes de chômage sont un peu plus complexes, car leur prise en compte varie selon qu’elles sont indemnisées ou non et de la date à laquelle vous avez été au chômage.
Vous avez été au chômage avant 1980
Toutes les périodes de chômage involontaire comptent pour votre retraite, qu’elles aient été indemnisées ou pas :
- Vous validez un trimestre tous les 50 jours, dans la limite de 4 trimestres par an;
- Mais, comme vous ne cotisez pas pour votre retraite, aucune somme n’est reportée sur votre relevé de carrière.
Vous avez été au chômage après 1980
Vous êtes indemnisé
Dans cette situation :
- Vos périodes de chômage indemnisées comptent pour votre retraite ;
- Vous validez un trimestre tous les 50 jours indemnisés, dans la limite de 4 trimestres par an;
- Mais, comme vous ne cotisez pas pour votre retraite, aucune somme n’est reportée sur votre relevé de carrière.
Vous avez cessé d’être indemnisé
Vous avez cessé d’être indemnisé ? Sachez que :
- Vos périodes de chômage sont prises en compte dans la limite de 1 an ;
- Ou de 5 ans si vous avez au moins 55 ans à la fin de l’indemnisation et si vous avez cotisé pendant au moins 20 ans ;
- Attention : vous devez rester inscrit comme demandeur d’emploi car toute activité (même partielle) interrompra la validation des trimestres non indemnisés.
Vous n’avez jamais été indemnisé
Vos périodes de chômage non indemnisé peuvent également être prises en compte, sous certaines conditions :
- Jusqu’à 1,5 an (6 trimestres) si la période se situe à partir de 2011 ;
- Jusqu’à 1 an (4 trimestres) si la période de chômage a eu lieu avant 2011.
Un trimestre est validé tous les 50 jours de chômage, dans la limite de 4 par an.
Là encore, pour la retraite complémentaire AGIRC-ARRCO, vous pouvez bénéficier de points pendant vos périodes de chômage, mais uniquement si vous êtes indemnisé.
CONSEIL PRATIQUE
Conservez vos attestations France Travail (ex-Pôle emploi) et vérifiez vos points AGIRC-ARRCO pour vous assurer qu’ils ont été correctement crédités.
En résumé : la bonne nouvelle, c’est que les périodes de maladie, maternité ou chômage sont prises en compte pour valider vos trimestres. Elles peuvent donc vous aider à atteindre le nombre de trimestres nécessaires pour toucher votre pension de retraite à taux plein.
En revanche, ces trimestres (dits « assimilés ») n’augmentent pas le montant de votre pension, puisque vous n’avez pas cotisé pendant ces périodes. Autrement dit, votre pension sera moins élevée que si tous les trimestres avaient été travaillés et cotisés.
Enfin, même si les trimestres assimilés peuvent vous permettre d’atteindre le taux plein, il ne faut pas oublier que le taux plein seul ne garantit pas une retraite confortable.
Pour optimiser vos revenus, il est donc important d’adopter une stratégie retraite globale, incluant par exemple l’épargne complémentaire, l’assurance-vie, l’immobilier ou le cumul emploi-retraite. En ce sens, vous pouvez commencer par faire une simulation de votre future pension de retraite.