- L’âge de départ à la retraite : les règles de base
- Les départs anticipés à la retraite : dans quels cas est-ce possible ?
À quel âge pouvez-vous prendre votre retraite selon votre situation ?

Vous vous demandez à quel âge vous pouvez partir à la retraite ? La question est légitime, surtout depuis les dernières réformes qui ont progressivement relevé l’âge légal de départ à la retraite en France. Entre l’âge légal de départ à la retraite, celui du taux plein automatique, et les dispositifs de départ anticipé, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver.
L’âge légal de départ à la retraite (qui sera de 64 ans à terme) correspond à l’âge minimal auquel vous pouvez cesser votre activité et demander la liquidation de vos droits. Mais selon votre année de naissance, votre carrière, ou encore votre état de santé, cet âge peut varier.
On fait le point.
Sommaire :
L’âge de départ à la retraite : les règles de base
Avant de savoir à quel âge vous pouvez partir à la retraite, il est essentiel de comprendre la distinction entre l’âge légal de départ à la retraite et l’âge du taux plein automatique. Ces deux repères structurent l’ensemble du système de retraite français, et ils n’ont pas la même signification.
L’âge légal de départ à la retraite : entre 62 et 64 ans selon votre génération
L’âge légal de départ à la retraite est l’âge minimum auquel vous pouvez demander la liquidation de votre pension de retraite. Depuis la réforme de 2023, cet âge augmente progressivement pour atteindre 64 ans pour les générations nées à partir de 1968.
Voici un récapitulatif clair de l’âge légal de départ à la retraite selon votre année de naissance :
| Année de naissance | Âge légal de départ à la retraite | Durée d’assurance requise (trimestres) | 
| 1960 – 1961 | 62 ans | 168 trimestres | 
| 1962 | 62 ans et 6 mois | 169 trimestres | 
| 1963 | 63 ans | 170 trimestres | 
| 1964 | 63 ans et 3 mois | 171 trimestres | 
| 1965 | 63 ans et 6 mois | 172 trimestres | 
| 1966 – 1967 | 63 ans et 9 mois | 172 trimestres | 
| À partir de 1968 | 64 ans | 172 trimestres | 
Attention : l’âge légal de départ vous donne le droit de partir à la retraite, mais pas forcément au taux plein ! Pour éviter une décote, vous devez avoir validé le nombre de trimestres correspondant à votre génération.
À NOTER - SUSPENSION DE LA RÉFORME DES RETRAITES
Le 14 octobre 2025, le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé la suspension de la réforme des retraites de 2023 jusqu’en 2028. Cette mesure est intégrée au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026.
Concrètement, cela signifie que la situation reste gelée à :
- 62 ans et 9 mois pour l’âge légal de départ ;
- 170 trimestres pour la durée d’assurance requise.
En pratique :
| Année de naissance | Nouvel âge légal | Nombre de trimestres requis | 
| 1964 | 62 ans et 9 mois (- 3 mois) | 170 trimestres (- 1 trimestre) | 
| 1965 | 63 ans (-3 mois) | 171 trimestres (- 1 trimestre) | 
| 1966 | 63 ans et 3 mois (- 3 mois) | 172 trimestres | 
| 1967 | 63 ans et 6 mois (- 3 mois) | 172 trimestres | 
| 1968 | 63 ans et 9 mois (- 3 mois) | 172 trimestres | 
| 1969 | 64 ans | 172 trimestres | 
Les effets sur les départs anticipés (carrières longues, handicap, pénibilité, etc.) restent à préciser mais il semblerait que ces situations soient exclues de la suspension de la réforme de 2023.
Ces paramètres devraient rester en vigueur jusqu’à l’élection présidentielle de 2027. À cette issue, le futur gouvernement pourra :
- Prolonger la suspension ;
- Réactiver le relèvement de l’âge légal ;
- Ou proposer une nouvelle réforme des retraites.
L’âge du taux plein automatique : 67 ans
L’âge du taux plein automatique est fixé à 67 ans pour toutes les générations. Et ce, quel que soit votre statut professionnel. C’est l’âge à partir duquel votre retraite est calculée sans décote, c’est-à-dire au taux de 50 %, même si vous n’avez pas le nombre de trimestres requis.
Attention toutefois à une confusion : à 67 ans, vous bénéficiez automatiquement du taux plein, mais cela ne veut pas dire que vous toucherez une retraite complète, car le montant d’une pension de retraite de base dépend de plusieurs éléments :
Pension de base = Salaire annuel moyen × Taux de liquidation × (Durée d’assurance validée / Durée d’assurance requise)

Le taux de liquidation est de 50 % au taux plein : attendre l’âge de 67 ans pour liquider sa pension permet d’atteindre ce taux. Mais si vous n’avez pas validé tous vos trimestres, la fraction « durée validée / durée requise » sera inférieure à 1, ce qui réduit le montant final de votre pension.
EXEMPLE
Si vous avez 160 trimestres validés alors qu’il en faut 172, votre retraite sera calculée au taux plein de 50 %, mais seulement sur 160/172ᵉ de votre salaire moyen. Résultat : le montant de votre pension reste inférieur à celui d’une carrière complète.
C’est pourquoi on dit que l’âge du taux plein supprime la décote, mais ne compense pas les trimestres manquants.
L’âge maximal de mise à la retraite par l’employeur : 70 ans
Vous vous demandez peut-être si la retraite devient obligatoire à 70 ans. La réponse est non : vous n’êtes jamais obligé de prendre votre retraite à un âge donné. En revanche, à partir d’un certain âge, votre employeur peut vous y contraindre.
Pour les salariés
Vous avez entre 67 ans et 70 ans ? Votre employeur ne peut pas vous mettre d’office à la retraite. Il peut seulement vous proposer un départ en retraite, mais votre accord est obligatoire pour que celui-ci ait lieu. Concrètement, vous êtes entièrement libre de refuser.
Vous avez 70 ans ou plus ? La situation change : votre employeur peut vous mettre à la retraite sans votre accord, et ce même si vous avez été embauché après vos 67 ans. C’est ce qu’on appelle la mise à la retraite d’office. Il s’agit d’un droit reconnu à l’employeur.
Si votre employeur ne prend pas cette initiative, vous pouvez, bien entendu, continuer à travailler au-delà de 70 ans tant que vous le souhaitez !
Pour les agents de la fonction publique
La situation est très différente dans la fonction publique, tant pour les titulaires que pour les contractuels. C’est votre cas ? Sachez qu’à partir d’un certain âge, vous êtes rayé des cadres d’office par votre administration, sans demande de votre part. L’âge de mise à la retraite d’office dépend de votre corps et de votre grade.
L’âge limite pour les agents sédentaires et contractuels est de 67 ans (agents nés à partir de 1955)
Âge limite pour les agents de catégorie active :
| Année de naissance | Âge limite de mise à la retraite | 
| 1958 | 61 ans et 2 mois | 
| 1959 | 61 ans et 7 mois | 
| 1960 et après | 62 ans | 
Il existe cependant des exceptions. Vous pouvez obtenir un recul de votre limite d’âge dans les cas suivants :
- D’un an par enfant à charge au moment où vous atteignez la limite d’âge, dans la limite de 3 ans ;
- D’un an si, à 50 ans, vous êtes père ou mère de trois enfants vivants.
Ces deux possibilités peuvent se cumuler si l’un de vos enfants est atteint d’une invalidité d’au moins 80 %, ou ouvre droit à l’allocation aux adultes handicapés (AAH).
Vous pouvez aussi bénéficier d’une prolongation d’activité dans certains cas :
- Si vous relevez de la catégorie sédentaire et vous n’avez pas encore atteint la durée d’assurance requise pour le taux plein (limitée à 10 trimestres) ;
- Si vous relevez de la catégorie sédentaire, vous pouvez être maintenu jusqu’à 70 ans maximum sur autorisation de votre employeur ;
- Si vous êtes fonctionnaire de catégorie active, vous pouvez, sous condition d’aptitude physique, poursuivre votre activité jusqu’à 67 ans.
Enfin, certains agents peuvent bénéficier d’un maintien en fonction après leur âge limite, notamment dans les corps ou emplois spécifiques : magistrats, professeurs de l’enseignement supérieur, etc.
Les départs anticipés à la retraite : dans quels cas est-ce possible ?
La retraite anticipée pour carrière longue
Si vous avez commencé à travailler jeune, vous pouvez partir avant l’âge légal de départ à la retraite. Le dispositif de retraite anticipée pour carrière longue permet un départ avant cet âge, à condition de remplir certains critères d’âge et de durée d’assurance :
- Vous devez avoir validé 4 ou 5 trimestres en début de carrière (en fonction de votre mois de naissance)
- Et avoir validé assez de trimestres de retraite pour bénéficier d’une retraite à taux plein.
Vous remplissez ces conditions ? Vous pouvez bénéficier d’un départ anticipé à la retraite à 58 ans, 60 ans, 62 ans ou 63 ans en fonction de l’âge auquel vous avez commencé votre carrière professionnelle.
| Âge de début de carrière professionnelle | Âge de départ minimum à la retraite | Durée d’assurance cotisée minimum | 
| 4 ou 5 trimestres validés* avant l’âge de 16 ans | 58 ans | La durée d’assurance requise pour bénéficier d’un départ anticipé pour carrière longue doit être au moins égale à la durée d’assurance exigée pour obtenir une pension à taux plein en fonction de sa génération Ainsi, elle est de minimum 172 trimestres pour les générations nées à compter de 1965 
 | 
| 4 ou 5 trimestres validés* avant l’âge de 18 ans | 60 ans | |
| 4 ou 5 trimestres validés* avant l’âge de 20 ans | 62 ans (pour les assurés nés à compter de 1970) Pour les autres : - 60 ans pour les assurés nés entre le 01/09/61 et le 31/08/63 - 60 ans et 3 mois pour ceux nés entre le 01/09/63 et le 31/12/1963 - 60 ans et 6 mois pour ceux nés en 1964 - 60 ans et 9 mois pour ceux nés en 1965 - 61 ans pour ceux nés en 1966 - 61 ans et 3 mois pour ceux nés en 1967 - 61 ans et 6 mois pour ceux nés en 1968 - 61 ans et 9 mois pour ceux nés en 1969 
 | |
| 4 ou 5 trimestres validés* avant l’âge de 21 ans | 63 ans | 
*le nombre de trimestres requis dépend du mois de naissance de l’assuré. Il est nécessaire de valider 5 trimestres avant un certain âge lorsque l’assuré est né entre janvier et septembre. Ce nombre est réduit à 4 lorsque l’assuré est né à la fin de l’année, entre octobre et décembre.
Pour en savoir plus consultez notre contenu dédié : la retraite anticipée pour carrière longue.
La retraite anticipée pour handicap
Si vous êtes en situation de handicap, vous pouvez partir à la retraite avant l’âge légal grâce au dispositif de départ anticipé pour handicap.
Dès 55 ans, vous pouvez en bénéficier à condition de remplir deux critères essentiels :
- Avoir suffisamment cotisé : vous devez justifier d’une durée d’assurance minimale, correspondant à une fraction de la durée nécessaire pour obtenir le taux plein (celle-ci dépend de votre année de naissance) ;
- Être reconnu en situation de handicap : votre incapacité permanente doit être d’au moins 50 %, ou considérée comme équivalente.
Ce dispositif de retraite anticipée existe dans tous les régimes.
La retraite anticipée pour pénibilité
Deux cas de figure vous permettent de partir en retraite anticipée pour pénibilité :
- Le compte professionnel de prévention (C2P) ;
- L’incapacité permanente d’origine professionnelle.
Compte professionnel de prévention
Si votre travail vous expose à des facteurs de pénibilité (travail de nuit, bruit, manutentions, etc.), votre employeur a l’obligation de le déclarer à la CNAV. Grâce à cette déclaration, vous cumulez des points sur votre Compte professionnel de prévention (C2P).
Ces points ne sont pas symboliques : ils peuvent vous permettre de partir à la retraite plus tôt.
Concrètement, chaque tranche de 10 points disponible sur votre compte vous ouvre droit à un trimestre supplémentaire. Et ces trimestres ont trois effets majeurs :
- Ils augmentent votre durée d’assurance, vous rapprochant du taux plein ou réduisant votre décote.
- Ils abaissent votre âge minimum de départ à la retraite.
- Ils sont considérés comme cotisés, donc pris en compte dans le calcul de votre durée d’assurance.
Avant la réforme de 2023, ces trimestres « réputés cotisés » ne profitaient qu’aux personnes éligibles au départ anticipé pour carrière longue. Désormais, ils comptent pour tous.
Incapacité permanente d’origine professionnelle
Vous pouvez bénéficier de la retraite anticipée pour pénibilité, sous conditions, si vous souffrez d’une incapacité permanente professionnelle (IPP), c’est-à-dire une incapacité née à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle.
Les conditions d’accès à ce dispositif varient selon votre taux d’incapacité :
| Taux d'incapacité permanente | Incapacité permanente au titre d'une maladie professionnelle | Incapacité permanente au titre de l’accident du travail | 
| Au moins égal à 20 % | Droit à la retraite anticipée dès 60 ans sans condition | Droit à la retraite anticipée dès 60 ans sans condition | 
| Au moins égal à 10 % et inférieur à 20 % | Droit à la retraite anticipée deux ans avant l'âge légal (en fonction de la génération) si l’assuré peut prouver : 
 
 | Droit à la retraite anticipée deux ans avant l'âge légal (en fonction de la génération) lorsque l'accident du travail entraîne des lésions identiques aux lésions indemnisées au titre d'une maladie professionnelle Ensuite, l’assuré doit prouver : 
 
 | 
| Inférieur à 10 % | Pas de droit ouvert au titre de la pénibilité | Pas de droit ouvert au titre de la pénibilité | 
La retraite anticipée pour inaptitude ou invalidité
Si vous êtes reconnu inapte au travail, vous pouvez, sous conditions, bénéficier d’un départ à la retraite anticipée, jusqu’à deux ans avant l’âge légal, soit 62 ans à terme.
Vous êtes concerné si vous percevez une pension d’invalidité ou l’allocation aux adultes handicapés (AAH).
La retraite pour inaptitude vous est ouverte sous conditions. Vous devez :
- Être dans l’impossibilité de continuer votre activité sans compromettre votre santé et être reconnu inapte au travail par le médecin du travail de votre caisse de retraite ;
- Ou souffrir d’une incapacité permanente d'au moins 50 %.
La retraite anticipée des fonctionnaires
Si vous êtes fonctionnaire, il existe plusieurs situations qui vous permettent de partir à la retraite plus tôt.
En effet, la fonction publique prévoit des cas spécifiques de départ anticipé, accessibles avant l’âge légal. Vous pouvez en bénéficier dans cinq situations précises :
- Pour invalidité ;
- Pour carrière longue ;
- Pour incapacité permanente d’au moins 50 % ;
- En tant que père ou mère de famille de 3 enfants ou d’un enfant atteint d’une infirmité ;
- Pour infirmité ou maladie incurable.
À LIRE :
- Pour plus d’informations sur ces différents dispositifs de retraite anticipée, consultez notre contenu dédié : Quelle retraite anticipée dans la fonction publique ?
Par ailleurs, les fonctionnaires de catégorie active et super-active sont autorisés à partir plus tôt à la retraite :
- Entre 57 et 59 ans (pour les assurés nés à compter de 1973) pour les emplois de catégorie active ;
- Entre 52 et 54 ans (à partir de la génération 1978) pour les emplois de la catégorie super active.
 
  
                           
                          