Livret A : plafond, taux et fonctionnement

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Simple, sécurisé et entièrement défiscalisé, le Livret A est un classique de l’épargne française. C’est la façon la plus simple d’y placer votre argent tout en pouvant en disposer à tout moment. Pourtant, sa rentabilité fait débat à cause d’un rendement qui évolue régulièrement, parfois tous les six mois. Découvrez dans cet article ses règles, son fonctionnement et ses avantages.

Livret A : l’épargne simple

Faut-il encore présenter ce qui est régulièrement désigné comme le placement préféré (avec l’assurance vie) des Français ? Selon le rapport annuel 2024 de la Banque de France, 58 millions de Français détenaient un Livret A à fin 2024, soit un taux de détention de près de 81 %.

Un succès qui s’explique par ses atouts difficiles à ignorer : simple à comprendre, accessible à tous, garanti par l’État et défiscalisé. Il constitue souvent la première brique d’un patrimoine, que l’on soit majeur ou mineur, devant son « petit frère » le LDDS et son « cousin » le LEP.

Qui peut ouvrir un Livret A ?

Toute personne physique, majeure ou mineure, résidant en France peut ouvrir un Livret A. En revanche, une règle s’impose : vous ne pouvez détenir qu’un seul Livret A. Si vous en avez déjà un, il faudra le fermer avant d’en ouvrir un nouveau dans un autre établissement. Et impossible d’y déroger : les banques ont le droit de vérifier auprès de la Banque de France si vous en détenez déjà un.

Cette limitation s’applique aussi bien aux adultes qu’aux enfants : un mineur ne peut pas avoir deux Livrets A, même dans des établissements différents. Et attention à ne pas tricher : le non-respect de cette interdiction est sanctionné par une amende correspondant à 2 % de l’encours du deuxième livret (au-dessus de 50 €).

À NOTER

Les associations à but non lucratif peuvent également ouvrir un Livret A.

Comment ouvrir son premier Livret A ?

La démarche est extrêmement simple, rapide et gratuite. Vous pouvez le faire aussi bien auprès de banques traditionnelles qu’en ligne. Le dépôt initial minimum est généralement de 10 € (sauf à La Banque Postale, où il peut être de 1,50 €). Ensuite, les versements sont libres, et c’est vous qui en fixez le montant.

Dans le cadre d’une stratégie patrimoniale réfléchie, comme la méthode 50/30/20, il peut être judicieux de programmer un virement automatique chaque début de mois vers son Livret A. Ainsi, l’épargne devient un réflexe, presque imperceptible au quotidien.

Plafond Livret A : une limite à respecter

Le plafond du Livret A est actuellement fixé à 22 950 € pour les particuliers. On parle là de plafond hors intérêts capitalisés. Cela signifie que même si vos versements atteignent ce plafond, les intérêts générés peuvent dépasser ce montant.

Maximum livret A

Cette limite a été rehaussée régulièrement au fil des années, mais elle est encadrée par la réglementation afin d’éviter qu’un produit totalement défiscalisé concentre des montants trop importants. Les fonds collectés par le Livret A servent à financer des projets d’intérêt général, notamment le logement social. L’objectif est de répartir cette ressource sur un maximum d’épargnants.

À NOTER

Si le compte a été ouvert au nom d’une association, le plafond est alors bien plus élevé, puisqu’il peut aller jusqu’à 76 500 €.

Taux Livret A : le point faible du dispositif ?

Comme toujours en matière de finance, rien n’est tout blanc ni tout noir. Si un investissement risqué peut rapporter beaucoup, l’inverse est également vrai. La sécurité du Livret A se paye donc au prix d’un rendement peu élevé.

Depuis le 1ᵉʳ août 2025, le rendement est de 1,70 %, alors qu’il était encore de 3 % entre le 1ᵉʳ février 2023 et fin janvier 2025. Une performance qui peut donc aujourd’hui sembler médiocre, même en période d’inflation basse. Rappelons en tout cas que le Livret A n’est pas destiné à faire de vous des personnes riches. Son but est différent.

Livret A : pour quelle utilisation ?

L’objectif principal du Livret A est ailleurs, et il est double. Il sert surtout à :

  • Constituer une épargne de précaution pour faire face à une dépense imprévue.
  • Éviter de laisser dormir votre argent sur un compte courant à rémunération nulle.

Actuellement, l’encours moyen d’un Livret A est d’environ 7 480 €. Cela peut sembler surprenant quand on sait que son plafond atteint 22 950 €. Mais ce niveau moyen s’explique par plusieurs facteurs : revenus modestes, choix de privilégier d’autres supports (assurance vie, PEL…), ou tout simplement volonté de ne pas immobiliser trop de liquidités.

Ce montant moyen de 7 480 € reste pourtant un bon compromis. En effet, il est souvent conseillé de conserver sur son Livret A l’équivalent de 3 à 6 mois de salaire. Cette réserve permet de couvrir des dépenses soudaines ou imprévues : remplacement d’un appareil électroménager, réparations urgentes, frais de santé, voire un voyage imprévu.

Pour les travailleurs indépendants, la prudence impose un matelas plus important : visez plutôt 10 mois de revenus pour vous protéger en cas de baisse significative d’activité.

Reste que le taux du Livret A, actuellement à 1,75 % depuis le 1ᵉʳ août 2025, demeure relativement modeste. Une assurance vie en fonds euros, qui garantit également le capital, peut offrir mieux : certaines dépassent aujourd’hui les 3 %, voire 4 % annuels.

Fiscalité du Livret A

C’est l’un de ses grands avantages, qu’il partage avec le LDDS et le LEP : les intérêts du Livret A sont exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux. Contrairement à de nombreux autres placements (assurance vie, PEA, CTO…), ce que vous voyez sur votre relevé correspond exactement à ce que vous conservez.

C’est également un outil apprécié des parents ou grands-parents qui souhaitent épargner pour un enfant mineur, puisque les intérêts restent exonérés quelle que soit la situation fiscale du représentant légal.

Que vous soyez étudiant, retraité, salarié ou indépendant, vous bénéficiez des mêmes conditions fiscales.

Quelles alternatives après avoir atteint le plafond du livret A ?

Lorsque votre Livret A est plein, plusieurs options s’offrent à vous pour continuer à épargner dans de bonnes conditions :

  • Le LDDS (Livret de Développement Durable et Solidaire) : même fonctionnement que le Livret A, plafond de 12 000 €, exonéré d’impôts et de prélèvements sociaux.
  • Le LEP (Livret d’Épargne Populaire) : réservé aux contribuables sous conditions de revenus, avec un taux plus élevé (souvent supérieur de plusieurs points au Livret A).
  • L’assurance vie en fonds euros : le capital y est garanti et, après des années de vaches maigres, les rendements ont commencé à remonter depuis 2024. En y intégrant des unités de compte (au capital non garanti), vous pouvez apporter plus de dynamisme à votre épargne.
  • PEA, Compte-titres ordinaire : pour investir sur les marchés financiers. Le capital n’est pas garanti, mais la prise de risque (qui peut être contrôlée avec une bonne stratégie) permet de profiter du dynamisme des marchés financiers.

La bonne combinaison dépend de votre profil, de vos objectifs et de votre tolérance au risque.

Livret A ou LEP : lequel ouvrir en premier ?

Cette question mérite qu’on s’y intéresse, surtout si votre situation fiscale permet d’en profiter. Le LEP fonctionne de la même manière que le Livret A (sécurité, liquidité, exonération fiscale), mais son taux est nettement supérieur. Ceci vous permet de générer davantage d’intérêts à capital équivalent. La seule condition est de respecter un plafond de revenus fixé par l’État.

Si vous êtes éligible, commencer par remplir votre LEP vous offrira un meilleur rendement, même si le plafond du LEP est moins important (10 000 euros). Vous pourrez ensuite compléter avec un Livret A pour augmenter votre épargne disponible.

Le Livret A : incontournable, mais loin d’être parfait !

En conclusion, le Livret A reste un des grands acteurs de l’épargne française, grâce à sa sécurité, sa simplicité et sa fiscalité avantageuse. Cependant, avec un taux en baisse progressive depuis février 2025, il ne doit pas être votre unique support d’épargne, mais plutôt la base sur laquelle repose votre réserve de précaution.

En le combinant avec d’autres placements adaptés à votre profil, vous préserverez votre liquidité et pourrez en même temps rechercher des dispositifs proposant de meilleurs rendements (et il y en a beaucoup) pour vos projets à moyen et long terme.

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