Retraite progressive : avantages, bénéficiaires, conditions, montant, demande

MIS À JOUR LE : par Previssima
CONCERNE : Agriculteur | Artisan-Commerçant | Micro-entrepreneur | Travailleur indépendant | Assimilé salarié | Libéral | Retraité | Salarié

À l'approche de votre retraite, vous aspirez peut-être à ralentir progressivement votre activité professionnelle pour profiter au maximum de cette nouvelle étape de votre vie qui se prépare ? Bonne nouvelle, c’est ce que permet la retraite progressive !

Avantages, conditions, montant, fonctionnement… Découvrez comment opérer une transition douce vers la retraite, tout en continuant à profiter des avantages de votre emploi, grâce à la retraite progressive.

Qu’est-ce que la retraite progressive ?

La retraite progressive est un dispositif qui vous permet, si vous justifiez d'une durée de trimestres cotisés suffisante, de toucher une partie de vos retraites de base et complémentaires, tout en diminuant votre temps de travail / activité.

Pendant cette période, vous continuez de cotiser pour la retraite, ce qui vous permet de cumuler des droits et des trimestres. Ces derniers seront pris en compte au moment de la liquidation définitive de votre retraite.

Depuis le 1er septembre 2025, vous pouvez accéder à la retraite progressive dès l'âge de 60 ans.

Au moment de la cessation totale de votre activité professionnelle, votre retraite définitive est recalculée. Elle tient compte cette période pendant laquelle vous avez continué de travailler à un rythme moins soutenu.

Retraite progressive : qui peut en bénéficier ?

La réforme des retraites de 2023 a élargi la liste des personnes pouvant bénéficier de la retraite progressive. Aujourd’hui, presque tous les Français y ont accès.

Vous pouvez en bénéficier si vous êtes :

  • Un salarié du privé du Régime général ;
  • Un salarié agricole affilié au Régime général ;
  • Un salarié ayant plusieurs employeurs (multi-employeurs) ;
  • Un salarié ayant conclu une convention de forfait en jours sur l'année ;
  • Un salarié dont le travail est intermittent c'est-à-dire dont l'activité se caractérise par une alternance de périodes travaillées et de périodes non travaillées sur l'année (le travail intermittent étant assimilé à du temps partiel annualisé) ;
  • Un mandataire social salarié ;
  • Un travailleur indépendant du Régime général : artisan commerçant, industriel ;
  • Un travailleur indépendant du Régime agricole : exploitant agricole
  • Un voyageur représentant placier (VRP), journaliste pigiste, travailleur à domicile lorsque votre activité vous procure un revenu minimal et donne lieu à une diminution de revenu ;
  • Un professionnel libéral CNAVPL) ou un avocat (CNBF) ;
  • Un agent non-titulaire de l’Etat ou un agent non-titulaire des collectivités territoriales ou des établissements publics de l’Etat ;
  • Un fonctionnaire civil de la fonction publique de l’Etat ;
  • Un fonctionnaire de la fonction publique territoriale ou hospitalière ;
  • Un ouvrier de l’Etat.

En revanche, vous ne pouvez pas en bénéficier si vous êtes chauffeur taxi ayant adhéré à l’assurance volontaire du Régime général de la Sécurité sociale.

retraite progressive : qui peut en bénéficier ?

Quels sont les avantages de la retraite progressive ?

La retraite progressive vous permet de réduire votre activité professionnelle à l’approche de la retraite tout en vous permettant de maintenir votre niveau de vie : vous pouvez cumuler vos revenus professionnels avec une partie de votre retraite.

Le principal avantage de la retraite progressive est qu’elle vous permet de continuer à cotiser et à accumuler des droits à la retraite. Ces derniers seront pris en compte au moment de la liquidation définitive de votre retraite.

Pour en savoir plus : Retraite progressive : avantages, inconvénients, pièges à éviter pour en profiter pleinement

Retraite progressive: quels sont les avantages ?

Retraite progressive : quelles conditions remplir pour en bénéficier ?

Pour bénéficier de la retraite progressive vous devez remplir certaines conditions, lesquelles varient selon votre statut professionnel.

Vous êtes salarié du privé

Pour demander à bénéficier de la retraite progressive en tant que salarié du privé, vous devez :

  • Avoir au moins 60 ans (lâge d'accès au dispositif de la retraite progressive a été abaissé au 1er septembre 2025)
  • Totaliser une durée d’assurance et périodes reconnues équivalentes au moins égale à 150 trimestres ;
  • Exercer une ou plusieurs activité(s) professionnelle(s) à temps partiel entre 40 % et 80 % de la durée légale ou conventionnelle du travail. La durée légale du travail doit être exprimée en heures réparties sur la semaine, le mois ou l’année ou en jours pour les salariés en forfait jour réduit.

Notez que dans le cadre de la retraite progressive, vous devez, en premier lieu, obtenir l’accord de votre employeur pour en bénéficier. Ce dernier n’est pas tenu d’accepter votre demande (sauf à ce qu’un accord collectif d'aménagement de fin de carrière le prévoit). En revanche, s’il refuse, il doit justifier son refus (incompatibilité avec l’activité économique de l’entreprise).

Vous êtes artisan, commerçant ou industriel

Vous êtes travailleur indépendant (artisan, commerçant, industriel) ? Vous pouvez demander le bénéfice de la retraite progressive à condition de :

  • Avoir au moins 60 ans (lâge d'accès au dispositif de la retraite progressive a été abaissé au 1er septembre 2025)
  • Totaliser une durée d’assurance et périodes reconnues équivalentes au moins égale à 150 trimestres ;
  • Exercer à titre exclusif une activité artisanale ou commerciale.

Vous êtes professionnel libéral

En tant que professionnel libéral affilié à la CNAVPL ou en tant qu’avocat affilié à la CNBF, vous pouvez bénéficier de la retraite progressive. Pour ce faire, vous devez remplir les conditions suivantes :

  • Avoir au moins 60 ans (lâge d'accès au dispositif de la retraite progressive a été abaissé au 1er septembre 2025)
  • Totaliser une durée d’assurance et périodes reconnues équivalentes au moins égale à 150 trimestres ;
  • Exercer une activité qui vous procure un revenu annuel supérieur ou égal à 40 % du SMIC brut en vigueur au 1er janvier, soit 720,72 € en 2025 ;
  • Conserver entre 40 % et 80 % de vos revenus antérieurs. La diminution de vos revenus, calculée au 1er juillet de chaque année, correspond au rapport entre la diminution de vos revenus de l’année précédente et la moyenne de vos revenus des 5 années précédant votre demande de retraite progressive, en tenant compte de l’inflation.

Notez que cette dernière condition est réputée satisfaite lorsque vous avez des revenus professionnels inférieurs à 40 % de vos revenus antérieurs pendant une période qui ne peut excéder un an.

Vous êtes salarié ou exploitant agricole

En tant qu’agriculteur (salarié ou exploitant agricole), vous pouvez demander à bénéficier de la retraite progressive. Pour ce faire, vous devez vous tourner vers la Mutualité sociale agricole (MSA), laquelle gère vos prestations sociales au régime de base.

Quel que soit votre statut, vous devez remplir les conditions suivantes :

  • Avoir au moins 60 ans (lâge d'accès au dispositif de la retraite progressive a été abaissé au 1er septembre 2025)
  • Totaliser une durée d’assurance et périodes reconnues équivalentes au moins égale à 150 trimestres ;
  • Votre activité professionnelle (ou vos activités professionnelles cumulées) doit représenter un temps partiel.

Il existe toutefois quelques spécificités selon que vous êtes salarié ou exploitant agricole.

Salarié agricole

En tant que salarié agricole, vous dépendez du Régime général pour votre retraite de base. Des conditions supplémentaires s’ajoutent pour bénéficier de la retraite progressive :

  • La durée légale du travail doit être exprimée en heures réparties sur la semaine, le mois ou l’année;
  • La part de retraite qui vous est versée est inversement proportionnelle à votre temps de travail.

Exploitant agricole

Si vous êtes exploitant agricole, les conditions suivantes

  • Exercer à titre exclusif ou principal en tant qu’exploitant agricole;
  • Cesser progressivement votre activité.

Pour plus de détails, n’hésitez pas à consulter notre article sur le sujet : Retraite progressive : conditions pour les agriculteurs de la MSA

Vous êtes fonctionnaire

Vous êtes fonctionnaire ? Vous pouvez demander le bénéfice de la retraite progressive sous couvert de respecter certaines conditions :

  • Avoir au moins 60 ans (lâge d'accès au dispositif de la retraite progressive a été abaissé au 1er septembre 2025)
  • Totaliser une durée d’assurance et périodes reconnues équivalentes au moins égale à 150 trimestres ;
  • Travailler à temps partiel

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre article sur le sujet : Fonction publique : les conditions pour bénéficier d’une retraite progressive

Retraite progressive : comment est-elle calculée ? Quel est son montant ?

Votre passage en retraite progressive entraîne le calcul provisoire de votre pension de retraite. Le montant de cette dernière est calculé en fonction de vos droits au moment de votre demande. La fraction qui vous est versée dépend de l’activité que vous pratiquez.

Gardez en tête que vous êtes tenu de justifier de votre activité à temps partiel (si vous êtes salarié) ou de la baisse de vos revenus (si vous êtes indépendant ou un salarié non soumis à une durée d'activité) tous les ans à compter de la date d'effet de votre retraite progressive, ou à la fin de votre contrat de travail à durée déterminée.

Dans cette perspective, votre caisse de retraite envoie régulièrement des questionnaires de contrôle, auxquels vous êtes tenus de répondre. Ce document lui permet notamment de calculer le montant de la retraite progressive qui vous est versé.

Vous êtes salarié du privé ou salarié agricole

Si vous êtes salarié du privé ou salarié agricole, votre pension est déterminée en fonction de votre baisse d’activité.

Pour rappel, la durée d’activité que vous exercez ne peut être inférieure à 40 %, ni aller au-delà de 80 % d’un temps plein.

Le saviez- vous ? Lorsque vous êtes en retraite progressive, vous payez des cotisations retraite sur la base d’un contrat à temps partiel (ou temps réduit). Pour augmenter vos droits à retraite, vous avez la possibilité, avec l’accord de votre employeur, de surcotiser. Autrement dit, tout en continuant à travailler à temps partiel, vous cotisez pour votre retraite de base sur la base d’un salaire à temps plein.

EXEMPLE

Si vous êtes en temps partiel de 40 %, vous percevez 60 % de votre pension de retraite.

Pourcentage de fractionnement : cas général

Si vous êtes soumis à une durée de travail (cas général), le pourcentage de fractionnement de votre pension est égal à la différence entre 100 % de la quotité de travail à temps partiel que vous exercez par rapport à la durée de l'activité à temps complet applicable à l'entreprise, la collectivité publique ou l'établissement.

Par conséquent, la pension partielle qui vous est versée au titre de la retraite progressive est comprise entre 20 % et 60 % de votre pension totale.

Si vous n’êtes pas soumis à une durée de travail, la fraction de pension de vieillesse qui vous est versée est égale à la quotité de diminution de vos revenus professionnels. La pension partielle qui vous est versée au titre de la retraite progressive sera donc comprise entre 20 % et 60 % de votre pension totale.

EXEMPLE

Pour un temps partiel de 25 heures hebdomadaires et une durée légale applicable à l'entreprise de 35 heures hebdomadaires :

  • La quotité de travail est de : 25/35 X 100 = 71,4285 arrondi à l'entier le plus proche, soit 71 % ;
  • Ainsi, le pourcentage de fractionnement à appliquer au montant entier de la retraite progressive est de 100 - 71 = 29 %.

Pourcentage de fractionnement : salariés multi-employeurs

Si vous avez plusieurs employeurs (salarié multi-employeurs), le pourcentage de fractionnement de votre pension de retraite progressive est égal à la différence entre 100 % et la somme des quotités de travail à temps partiel par rapport à la durée du travail à temps complet applicable dans chacun de vos emplois.

Comme précédemment, la quotité de travail est arrondie à l'entier le plus proche et ne peut être inférieure à 40 % ou supérieure à 80 %.

Quelques exemples pour bien appréhender la situation :

Salarié d'un particulier employeur

Pour les salariés du particulier employeur, la durée de travail à temps complet prise en compte correspond à celle prévue par la convention ou l'accord collectif de travail étendu qui leur est applicable, soit 40 heures.

Pour un salarié exerçant une activité chez 2 particuliers :

  • 18 heures/semaine chez un premier employeur
  • 12 heures/semaine chez un deuxième employeur

Quotité de travail à temps partiel : ((18/40) + (12/40)) X 100 = 75 %

Fraction de pension : 100 - 75 = 25 %

Assistantes maternelles

Pour les assistantes maternelles, le temps partiel est apprécié à partir du nombre moyen d'heures d'accueil par contrat de travail.

La quotité de travail à temps partiel est déterminée à partir du nombre moyen d'heures d'accueil par contrat de travail reporté au nombre d'heures hebdomadaires au-delà duquel les heures travaillées donnent lieu à une majoration de rémunération fixée par la convention ou l'accord collectif de travail étendu qui leur est applicable (45 heures en application de l'article 6 de la CCN des assistantes maternelles du particulier employeur du 1er juillet 2004).

Pour une assistante maternelle avec deux contrats de travail, le premier pour 2 enfants et le deuxième pour 1 enfant, soit 3 enfants en tout.

1er employeur : elle garde ses deux enfants les lundis, mardis et jeudis de 7h30 à 17h30 (11 heures X 3 jours par enfants, soit 33 heures par semaine par enfant).

2ème employeur : elle garde 1 enfant du lundi au vendredi de 11h30 à 17h30 (6 heures X 5 jours = 30 heures par semaines.

Sur une semaine, cela représente 96 heures rémunérées pour les 3 contrats de travail.

Nombre moyen d'heures d'accueil par contrat : 96/3 = 32 heures

Quotité de temps partiel : (32/45) X 100 = 71 %, arrondi à l'entier le plus proche

Fraction de pension : 100 - 71 = 29 %

Salarié de plusieurs employeurs

La somme des temps partiels est cumulée pour déterminer si la quotité de travail de l'assuré se situe entre 40 et 80 % d'un temps complet.

Un salarié ayant deux employeurs dont la durée conventionnelle de travail est de 40 heures pour la première et 35 heures pour la seconde.

Il travaille 5 heures par semaine pour le premier employeur et 22 heures par semaine pour le deuxième.

Quotité de travail : ((5/40) + (22/35)) X 100 = (0,125 + 0,629) X 100 = 75,4, soit 75 % après avoir arrondi à l'entier le plus proche

Fraction de pension : 100 - 75 = 25 %

Vous êtes travailleur indépendant

Si vous êtes travailleur indépendant (artisan, commerçant, industriel, professionnel libéral affilié à la CNAVPL, avocat), votre pension est déterminée en fonction de la diminution de votre revenu professionnel.

Pour mesurer cette baisse, on compare :

  • Vos revenus de l’année N-1 ;
  • A la moyenne de vos revenus des 5 dernières années.

Comme pour les salariés, les seuils de 40 % et de 80 % s'appliquent.

Si la baisse de votre revenu est inférieure à 20 %, la fraction de pension de retraite n’est pas versée.

En pratique, la première année et les 6 mois de la deuxième, vous percevez la moitié de votre pension de retraite à titre provisionnel. Au terme de 1 an et demi, si le revenu que vous avez perçu n’a baissé que de 20 à 50 %, la somme qui vous a été versée en trop est déduite des échéances suivantes. Si à l’inverse, la baisse de votre revenu est supérieure à 50 %, les caisses de retraite vous versent le surplus qu’elles vous doivent.

Vous êtes mandataire social ? ce sont ces mêmes règles qui vous sont applicables.

EXEMPLE

Si vous gagnez 40 % de moins suite à la diminution de votre activité, votre fraction de pension de retraite sera de 40 %.

Vous êtes exploitant agricole

Si vous êtes exploitant agricole (MSA), le mécanisme de la retraite progressive est le même que pour les salariés et non-salariés. En revanche, la réduction de votre activité est mesurée de façon différente selon les cas :

  • En pourcentage de réduction de la surface exploitée (cession de terre) ou en cession des parts sociales si l’importance de vitre exploitation agricole est appréciée par référence à la surface minimale d’exploitation :
    • La cession de terre exploitée doit être d’au moins 20 % au regard de la totalité de votre exploitation telle qu’elle était au moment de votre demande de retraite progressive ;
    • La cession des parts sociales doit être comprise entre 20 % et 60 %. Elle est appréciée au regard de la totalité des parts détenues avant la cession ayant permis de déposer votre demande de retraite progressive, et peut intervenir dans l’année suivant ladite cession.
  • En diminution de vos revenus professionnels dans les autres cas. Votre diminution de revenu doit être comprise entre 20 % et 60 % (c’est-à-dire que vous devez conserver entre 40 % et 80 % de votre revenu antérieur). Le pourcentage de réduction, contrôlé chaque année au 1er juillet, est calculé en comparant :
    • Vos revenus de l'année précédente tels qu'ils sont retenus pour l'assiette de l'impôt sur le revenu ;
    • Et la moyenne de ces mêmes revenus professionnels des 5 années précédant votre demande de retraite progressive (actualisés en fonction des coefficients de revalorisation des pensions).

Cette dernière condition est réputée satisfaite lorsque la diminution de vos revenus professionnels excède 60 % pendant une période ne pouvant excéder un an.

Notez que la fraction de pension qui vous est servie aux ne peut être supérieure à 60 %.

Vous êtes fonctionnaire

Pour comprendre comment est calculé le montant de votre pension en tant que fonctionnaire, n’hésitez pas à consulter notre article sur le sujet : Fonctionnaire en retraite progressive : comment est calculé le montant de ma pension ?

Retraite progressive : exemple de calcul

Pour que vous compreniez bien le mécanisme de la retraite progressive, nous vous proposons un exemple avec un calcul :

EXEMPLE

Jacques a travaillé en tant que commerçant et en tant que salarié. S’il décidait de prendre sa retraite aujourd’hui, il percevrait une pension de 2 000 € (1 200 € en tant qu’ancien salarié et 800 € en tant qu’ancien commerçant).

Jacques choisit d’opter pour une retraite progressive avec un travail à temps partiel de 50 %. Son salaire en tant que salarié étant de 3 000 € par mois. Il perçoit désormais 1 500 €.

La fraction de sa pension de retraite versée au titre de la retraite progressive sera de 50 % de la pension totale, soit 1 000 € :

  • 50 % lui est versé par le Régime général au titre de son activité salariée, soit 500 €
  • 50 % lui est versé par le Régime général au titre de son activité indépendante, soit 500 €

En tout, Jacques perçoit 2 500 € ce qui est inférieur à la rémunération qu’il percevrait s’il avait choisi de continuer à travailler à temps plein. Cependant avec le dispositif de retraite progressive, il continue d’accumuler des trimestres et des droits à la retraite pendant sa période de retraite progressive.

Vous êtes en retraite progressive et votre situation a changé : que faire ?

Ici, tout dépend de la situation dans laquelle vous vous trouvez :

  • Vous modifiez la durée de votre temps partiel (toujours entre 40 % et 80 % d’un temps complet) : dans ce cas, vous devez le déclarer à la Carsat. Le montant de votre pension sera révisé à partir du 1er jour du mois suivant celui où la modification est intervenue ;
  • Vous changez d’activité professionnelle: informez-en la Carsat et transmettez-lui le contrat de travail correspondant.

Dans d’autres cas, votre changement de situation peut conduire à la suspension voire à la suppression du versement de votre retraite progressive.

Dans quels cas le versement de votre retraite progressive peut-il être suspendu ?

Le versement de votre retraite progressive peut être suspendu si :

  • Vous cessez toutes vos activités à temps partiel avant l’âge légal de la retraite ;
  • Vous cessez toutes vos activités à temps partiel à compter ou après l’âge légal de la retraite sans demander votre retraite à titre définitif ;
  • Vous ne répondez pas au questionnaire périodique de contrôle de la durée d’activité à temps partiel ou de la diminution de revenus ;

Dans toutes ces situations, le versement de votre retraite progressive est suspendu à partir du 1er jour du mois suivant celui au cours duquel vous ne remplissez plus les conditions pour en bénéficier.

En revanche, le versement de votre retraite progressive pourra reprendre si vous remplissez à nouveau les conditions pour en bénéficier.

Dans quels cas le versement de votre retraite progressive peut-il être supprimé ?

Dans certaines situations, le versement de votre retraite progressive peut être supprimé. C’est le cas lorsque :

  • Vous cessez toute activité à temps partiel et demandez votre retraite à titre définitif;
  • Vous exercez une activité à temps partiel en plus de celle qui vous ouvre les droits au dispositif;
  • Vous exercez une activité à temps complet;
  • Vous modifiez la durée de votre activité à temps partiel au-delà des 80 % ou en dessous des 40 % de temps de travail;
  • Vous modifiez vos revenus annuels au-delà des 80 % ou en dessous des 40 % du revenu professionnel de référence.

Dans toutes ces situations, la suppression du service de votre retraite progressive met fin à tout droit ultérieur à la retraite progressive. Autrement dit, vous ne pourrez plus demander à bénéficier de la retraite progressive.

Vous demandez votre retraite définitive : que va-t-il se passer ?

Si vous demandez votre retraite définitive, c’est-à-dire la liquidation totale de vos droits, cela met un terme à votre retraite progressive. La fraction de votre pension de retraite qui vous a été versée pendant votre retraite progressive est remplacée par votre pension de retraite complète.

Votre pension de retraite complète est alors calculée en tenant compte :

  • Des trimestres et des droits que vous avez acquis tout au long de votre carrière, tous régimes confondus ;
  • Des trimestres et des droits que vous avez acquis que vous avez acquis pendant votre période de retraite progressive ;

Votre pension de retraite est calculée selon les règles habituelles, lesquelles dépendent évidemment de votre statut. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consultez notre rubrique sur le sujet.

À NOTER

Si après la date d’effet de votre retraite progressive, vous justifiez des conditions d’obtention du taux plein, le montant de votre retraite progressive ne sera pas recalculé. En revanche, le calcul de votre retraite définitive, à l’occasion de la liquidation définitive de vos droits, tiendra compte de vos nouveaux droits.

Si vous souhaitez poursuivre ou reprendre une activité professionnelle après la liquidation de vos droits, cela est possible dans le cadre du cumul emploi retraite (CER), sous couvert d’en remplir les conditions.

Retraite progressive : où et comment faire votre demande ?

Vous devez faire une demande de retraite progressive auprès de la caisse de retraite à laquelle vous êtes affilié.

Vous êtes salarié du privé

Si vous êtes salarié de droit privé, votre demande de retraite progressive doit être faite dans le régime de base (CNAV) et dans le régime complémentaire (Agirc-Arrco). Vous devez donc faire deux demandes, lesquelles se font à l’aide des formulaires suivantes, téléchargeables sur notre site :

Votre dossier de demande de retraite progressive doit être accompagné de diverses pièces justificatives. Parmi elles :

  • Une pièce justificative d’état civil (carte d’identité, passeport, titre de séjour…) ;
  • Votre Livret de famille ;
  • Vos attestations de France Travail (ex-Pôle emploi) ;
  • Vos décomptes d’indemnités journalières (ou attestation délivrée par la CPAM) en cas de maladie ou d’accident lors des 2 dernières années ;
  • Vos attestations de Pôle emploi en cas de chômage au cours de la dernière année ;
  • Un relevé d’identité bancaire (RIB) ;
  • Une photocopie de votre dernier avis d’impôt sur le revenu ;
  • Une photocopie de votre contrat de travail à temps partiel ou à temps réduit par rapport à la durée maximale exprimée en jours ;
  • Une déclaration sur l’honneur attestant que vous n’exercez plus aucune autre activité professionnelle, accompagnée de tout document justifiant de votre situation ;
  • Une attestation de votre employeur faisant apparaître la durée du travail à temps complet ou la durée de travail maximale exprimée en jours applicable à l’entreprise. À noter que les particuliers employeurs ne sont pas concernés par ce point ;
  • Vos bulletins de salaire des 12 mois civils précédant la date de dépôt de votre demande.

N'hésitez pas à transmettre votre demande en ligne :

retraite progressive : attestation employeur

Vous êtes travailleur indépendant

Si vous êtes indépendant, vous devez adresser votre demande de retraite progressive à votre organisme de retraite :

  • La CNAVPL si vous êtes professionnel libéral ;
  • La CNBF si vous êtes avocat ;
  • La SSI si vous êtes artisan, commerçant ou industriel.

Votre dossier de demande de retraite progressive doit être accompagné de certaines pièces justificatives, parmi elles :

  • Une déclaration sur l’honneur attestant que vous n’exercez qu’une seule activité professionnelle. Cette déclaration doit être accompagnée de tout document justifiant votre situation (certificat de radiation, attestation de cessation d’activité…) ;
  • Et les déclarations fiscales de vos revenus sur les 5 années précédant votre demande. Pour chaque année suivante, vous devrez produire avant le 1er juillet de l’année en cours la déclaration fiscale de vos revenus de l’année précédente (N-1).

Selon votre organisme de retraite, des pièces justificatives spécifiques peuvent vous être demandées. Rapprochez-vous de votre caisse d’affiliation pour en connaître le détail.

Si vous êtes artisan, commerçant, ou industriel, la retraite progressive concerne à la fois la pension de base et la pension complémentaire. En revanche, vous n'avez qu'une seule demande à faire, et vous devez la formuler auprès de la SSI.

Vous êtes salarié ou exploitant agricole

Si vous êtes salarié agricole ou exploitant agricole, vous devez effectuer votre demande de retraite progressive auprès de la Mutualité sociale agricole (MSA).

Pour ce faire, n’hésitez pas à utiliser le formulaire de demande, téléchargeable sur notre site. Une fois rempli et signé, vous devez le renvoyer à votre caisse de retraite.

Votre dossier de demande de retraite progressive doit être accompagné de certaines pièces justificatives.

Si vous êtes salarié agricole, vous devez fournir les mêmes pièces que celles demandées aux salariés relevant de la CNAV (voir supra).

Si vous êtes exploitant-agricole, vous devez fournir les pièces justificatives suivantes :

  • Une déclaration sur l’honneur attestant que vous n’exercez qu’une seule activité professionnelle. Vous devez accompagner cette déclaration de tout document justifiant de votre situation (certificat de radiation, attestation de cessation d’activité…) ;
  • Les déclarations fiscales de vos revenus sur les 5 années précédant votre demande. Pour chaque année suivante, vous devrez produire avant le 1er juillet de l’année en cours la déclaration fiscale de vos revenus de l’année précédente (N-1) ;
  • La copie d’une pièce justificative d’état civil (carte d’identité, passeport, titre de séjour…) ;
  • Une photocopie de votre livret de famille ;
  • Vos attestations de France Travail (en cas de périodes de chômage) ;
  • Vos décomptes d’indemnités journalières (ou attestation délivrée par la CPAM) en cas de maladie ou d’accident lors des 2 dernières années ;
  • Un relevé d’identité bancaire (RIB) ;
  • Si vous êtes retraité du régime des salariés : vos titres de pension.

D’autres documents justificatifs spécifiques peuvent également vous être demandées, que vous soyez salarié ou exploitant agricole.

Vous êtes fonctionnaire

Si vous êtes fonctionnaire, les modalités de demande de retraite progressive varient selon le versant de la fonction publique duquel vous relevez. :

  • Fonctionnaire de l’Etat (SRE) ;
  • Fonctionnaire territorial ou hospitalier (CNRACL).

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter le lien suivant : Je suis fonctionnaire : comment demander la retraite progressive ?

Autres questions sur la retraite progressive

Vous avez d’autres questions sur la retraite progressive ? Nous y répondons dans cette partie.

Votre employeur peut-il vous refuser la retraite progressive ?

Votre employeur ne peut pas vous refuser une demande de passage à temps partiel ou à temps réduit dans le cadre de la retraite progressive, sauf à justifier que la durée du travail que vous sollicitez est incompatible avec l’activité économique de l’entreprise ou du service, et qu'il existe des tensions objectives de recrutement sur le poste que vous occupez actuellement.

Si vous souhaitez bénéficier de la retraite progressive, vous devez adresser à votre employeur une demande de travail à temps partiel (ou temps réduit) par lettre recommandée avec avis de réception. Cette dernière doit préciser la durée de travail souhaitée et la date envisagée pour la mise en œuvre du nouvel horaire. Vous devez envoyer la lettre au moins 2 mois avant cette date.

Votre employeur a ensuite 2 mois pour répondre à votre demande. L’absence de réponse écrite et motivée dans ce délai vaut acceptation de votre demande par l’employeur.

Retraite progressive : pouvez-vous acquérir de nouveaux droits à retraite ?

En tant que salarié bénéficiant de la retraite progressive vous payez des cotisations retraite et vous acquérez ainsi de nouveaux droits à la retraite. Cependant, si vous bénéficiez d'une première retraite personnelle, à compter du 1er janvier 2015, auprès d'un autre régime que le Régime général, la reprise d'une activité professionnelle ne vous permettra pas de générer de nouveaux droits à la retraite.

Retraite progressive et cumul emploi retraite : quelle différence ?

La retraite progressive et le cumul emploi retraite (CER) sont deux dispositifs de transition douce vers la retraite. Pour autant, il faut bien les différencier.

Contrairement à la retraite progressive, le CER s’adresse à celles et ceux qui ont déjà liquidé leurs droits à la retraite et qui souhaitent reprendre ou poursuivre une activité à temps plein ou à temps partiel. Il est donc nécessaire d’avoir cessé toute activité professionnelle, ce qui n’est pas le cas dans le cadre de la retraite progressive. Autre élément de différenciation : le CER ne vous permet toujours d’acquérir de nouveaux droits à la retraite. En effet, cela n’est possible que dans le CER intégral.

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