- Qu’est-ce que l’allocation chômage ?
- Quelles sont les catégories de demandeurs d'emploi ?
- Comment calculer le montant de mes allocations chômage ?
- Y a-t-il un délai de carence pour percevoir le chômage ?
- À quelles dates sont versées les allocations chômage ?
- Pendant combien de temps est versé mon chômage ?
- Les allocations chômage sont-elles imposables ?
- Chômage : ai-je droit au RSA ?
- Je suis autoentrepreneur ai-je droit au chômage ?
- Bonus-malus des cotisations d'assurance chômage
Vos questions sur les allocations chômage

Le chômage, au sens du Bureau International du Travail (BIT), désigne une situation dans laquelle une personne de 15 ans ou plus remplit les trois conditions suivantes :
- Est sans emploi : n’a pas travaillé au moins une heure durant une semaine de référence
- Est disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours
- A cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en a trouvé un qui commence dans moins de 3 mois
Par extension, le chômage désigne également les sommes versées par des organismes publics aux chômeurs. Il s’agit en réalité des allocations chômage aussi appelées Allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) ou encore indemnités chômage.
Sommaire :
Qu’est-ce que l’allocation chômage ?
L’allocation chômage ou Allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) est un revenu de remplacement versé par l’Assurance chômage via France Travail (ex-Pôle emploi).
Qui a droit au chômage ?
Les personnes suivantes involontairement privées d'emploi et inscrites comme demandeurs d'emploi ont droit, sous conditions, de bénéficier de l'allocation chômage :
- Salariés du privé
- Agents de la fonction publique (titulaire ou non)
- Travailleurs indépendants (qui peuvent bénéficier sous conditions de l'allocation chômage des travailleurs indépendants)
Pour bénéficier de l’indemnités chômage, l’assuré :
- Ne doit pas avoir atteint l’âge minimum légal de départ à la retraite ou l’âge du taux plein
- Être physiquement apte
- Résider en France
- Être privé involontairement d’emploi (licenciement pour motif personnel, économique ou révocation, rupture conventionnelle, non-renouvellement d’un CDD, démission considérée comme légitime)
À NOTER
Le salarié dont la période d’essai est rompue peut bénéficier des allocations chômage, car il est considéré comme « involontairement privé d’emploi ». En revanche, si c’est le salarié qui rompt la période d’essai, il est considéré en situation de « chômage volontaire ».
Quelles sont les conditions pour bénéficier du chômage ?
L’allocation chômage est soumise à certaines conditions et est versée pendant une période variable selon la durée de l’activité professionnelle antérieure de l’assuré.
Pour bénéficier des allocations chômage, l’assuré doit en premier lieu s’inscrire sur France Travail (ex-Pôle emploi) en respectant la procédure en vigueur. L'éligibilité à l’Aide au retour à l’emploi sera examinée à l’issue de son inscription.
La date d’inscription est importante car c’est elle qui détermine à partir de quand l’indemnisation est prise en compte. L’allocation chômage n’est pas rétroactive avant cette date.
Dans un deuxième temps, le calcul des droits se fait lorsque l’assuré a réuni et fourni tous les documents demandés.
Une demande d’inscription rétroactive peut être adressée à France Travail en recommandé avec accusé de réception.
À NOTER
Si le salarié est démissionnaire et poursuit un projet de reconversion professionnelle ou de création ou reprise d’entreprise, il peut bénéficier de l’allocation d’assurance chômage sous condition. Le caractère réel et sérieux du projet professionnel doit être reconnu par une commission dédiée. Plusieurs étapes sont à respecter. Pour suivre le processus, rendez vous sur la page suivante :
Quelles sont les catégories de demandeurs d'emploi ?
Les demandeurs d’emploi inscrits à France Travail sont classés en cinq catégories :
A |
Personne sans emploi, tenue d'accomplir des actes positifs de recherche d'emploi, à la recherche d'un emploi quel que soit le type de contrat (CDI, CDD, à temps plein, à temps partiel, temporaire ou saisonnier) |
B |
Personne ayant exercé une activité réduite de 78 heures maximum par mois, tenue d'accomplir des actes positifs de recherche d'emploi |
C |
Personne ayant exercé une activité réduite de plus de 78 heures par mois, tenue d'accomplir des actes positifs de recherche d'emploi |
D |
Personne sans emploi, qui n'est pas immédiatement disponible, non tenue d'accomplir des actes positifs de recherche d'emploi (demandeur d'emploi en formation, en maladie, etc.) |
E |
Personne pourvue d'un emploi, non tenue d'accomplir des actes positifs de recherche d'emploi |
Comment calculer le montant de mes allocations chômage ?
Le montant de l'allocation chômage est calculé à partir des anciens salaires (y compris les primes).
Le calcul du salaire journalier de référence (SJR)
Depuis le 1er octobre 2021, le salaire journalier de référence qui sert de base au calcul de l'allocation, peut se calculer de deux manières selon que le demandeur d’emploi ait travaillé plus ou moins de 57 % du temps au cours de la période de référence (fixée à 24 mois, sauf pour les salariés de plus de 53 ans pour qui la période de référence est fixée à 36 mois).
Certaines périodes sont neutralisées dans le calcul du SJR car elles donnent lieu à une rémunération moindre du salarié. Il s’agit des :
- périodes de maladie supérieures à 15 jours, de maternité (indemnisée ou non en indemnités journalières) ou d’adoption, de paternité, d’accident du travail, de formation ;
- jours non couverts par un contrat de travail intervenus au cours des périodes de restriction liées à la crise sanitaire ;
- périodes d’activité partielle et d’activité partielle de longue durée (APLD) ;
- périodes de congé de reclassement ou de mobilité : (ces périodes sont exclues du salaire de référence sur requête de l’allocataire) ;
- périodes de congé de proche aidant (neutralisation sur requête de l’allocataire).
Personnes ayant travaillé plus de 57 % du temps lors des 24 mois précédant le chômage
SJR = salaires bruts perçus au cours des 24 ou 36 derniers mois (primes comprises)
÷
nombre de jours travaillés et non-travaillés au cours des 24 derniers mois hors périodes neutralisées
Personnes ayant travaillé moins de 57 % du temps lors des 24 mois précédant le chômage
La réforme introduit un plafonnement au titre duquel les jours non travaillés ne peuvent être retenus qu’à hauteur de 75 % des jours travaillés. Ce plafond s’applique aux demandeurs d’emploi dits « permittents » ayant travaillé moins de 57 % du temps lors des 24 mois (ou 36 mois) précédant la période de chômage.
Pour ces derniers, le SJR se calcule comme suit :
SJR = salaire bruts perçus au cours des 24 ou 36 derniers mois (primes comprises)
÷
nombre de jours travaillés retenus au titre de l’affiliation x 1,4 augmenté de 75 % (hors périodes neutralisées)
Ce nouveau plancher a pour objectif de limiter la baisse du SJR à 43 % maximum, comparativement à son ancien mode de calcul, utilisé avant le 1er octobre 2021.
Quel pourcentage du salaire est pris en compte pour le calcul du chômage ?
Le calcul brut de l’allocation chômage journalière prend en compte un pourcentage de l'ancien salaire et une part fixe :
- D’une partie fixe égale à 13,11 €
- D’une partie variable égale à 40,4 % du salaire journalier de référence
Le montant mensuel de l’allocation est égal au montant de l’allocation journalière multiplié par le nombre de jours dans le mois considéré.
Quel est le plafond des allocations chômage ?
L’allocation chômage est encadrée et ne peut être inférieure à 57 % et supérieur à un plafond, fixé à 75 % du salaire journalier de référence.
À partir d’un certain montant, France Travail prélève des retenues sociales propres aux allocations chômage.
Le montant net de l’ARE ne peut être inférieur à 31,97 € (22,88 € lorsque l’assuré suit une formation prescrite par Pôle emploi).
Qu’est-ce que le chômage partiel ?
Pour les salariés anciennement à temps partiel, l’allocation chômage (partie fixe de 13,11 € et allocation minimale de 31,97 €) est affectée d’un coefficient de réduction.
Le site France Travail met à disposition des assurés un simulateur permettant d’estimer le montant des allocations chômage.
Y a-t-il un délai de carence pour percevoir le chômage ?
L’indemnisation chômage n’est pas immédiate. Un délai de carence de 7 jours après l’arrêt de travail est appliqué systématiquement avant de percevoir le chômage. En plus de ce délai, un différé d’indemnisation est calculé en fonction :
- Des indemnités compensatrices de congés payés
- Des indemnités de rupture supra légales versées par l’employeur
À quelles dates sont versées les allocations chômage ?
Les dates de versement des allocations chômage 2025 ont été fixées comme suit :
Allocation du mois de |
Ouverture de l'actualisation |
Virement bancaire à compter du |
Clôture de l'actualisation |
Décembre 2024 |
28/12/2024 |
02/01/2025 |
15/01/2025 |
Janvier 2025 |
28/01/2025 |
03/02/2025 |
15/02/2025 |
Février 2025 |
26/02/2025 |
03/03/2025 |
15/03/2025 |
Mars 2025 |
28/03/2025 |
02/04/2025 |
15/04/2025 |
Avril 2025 |
28/04/2025 |
02/05/2025 |
15/05/2025 |
Mai 2025 |
28/05/2025 |
02/06/2025 |
15/06/2025 |
Juin 2025 |
28/06/2025 |
02/07/2025 |
15/07/2025 |
Juillet 2025 |
28/07/2025 |
01/08/2025 |
15/08/2025 |
Août 2025 |
28/08/2025 |
02/09/2025 |
15/09/2025 |
Septembre 2025 |
28/09/2025 |
01/10/2025 |
15/10/2025 |
Octobre 2025 |
28/10/2025 |
03/11/2025 |
15/11/2025 |
Novembre 2025 |
28/11/2025 |
02/12/2025 |
15/12/2025 |
Décembre 2025 |
28/12/2025 |
02/01/2026 |
15/01/2026 |
Pour percevoir son allocation rapidement, l’assuré doit veiller à déclarer sa situation dès l’ouverture de l’actualisation.
Le virement sur le compte de l’assuré peut être retardé par les délais bancaires de versement.
Pendant combien de temps est versé mon chômage ?
Le temps de versement du chômage dépend de la durée d'affiliation lors des 24 derniers mois (ou 36 mois pour les assurés de plus de 53 ans).
Attention, la durée d’indemnisation du chômage telle qu’indiquée ci-dessous peut être modulée en fonction de la situation économique (en savoir plus : Modulation de la durée d’indemnisation selon le contexte économique).
Pour les assurés de moins de 53 ans
Durée d’emploi (sur les 24 mois précédant la fin du contrat) |
Durée d’indemnisation maximum |
Fin du contrat avant le 1er nov 2019 : moins de 4 mois Fin de contrat entre le 1er nov 2019 et le 31 juillet 2020 : moins de 6 mois Fin de contrat depuis le 1er août 2020 : moins de 4 mois Fin de contrat depuis le 1er dec 2021 : moins de 6 mois |
Pas d’indemnisation |
Entre 4 et 6 mois (selon la date de fin de contrat) et 2 ans |
Durée d’emploi |
Plus de 2 ans |
2 ans |
Si l’assuré participe à une formation rémunérée par l’État ou la région, la durée de versement de l’ARE est réduite de moitié de la durée de la formation.
Pour les assurés entre 53 et 54 ans
Durée d’emploi (sur les 36 mois précédant la fin du contrat) |
Durée d’indemnisation maximum |
Fin du contrat avant le 1er nov 2019 : moins de 4 mois Fin de contrat entre le 1er nov 2019 et le 31 juillet 2020 : moins de 6 mois Fin de contrat depuis le 1er août 2020 : moins de 4 mois Fin de contrat depuis le 1er dec 2021 : moins de 6 mois |
Pas d’indemnisation |
Entre 4 ou 6 mois (suivant la date de fin du contrat) et 3 ans |
Durée d’emploi |
Plus de 3 ans |
913 jours |
Si l’assuré est salarié du secteur privé en chômage partiel et bénéficiaire de l’ARE, la durée de versement de l’allocation chômage est fixée à 182 jours maximum.
Pour les assurés de 55 ans et plus
Durée d’emploi (sur les 36 mois précédent la fin du contrat) |
Durée d’indemnisation maximum |
Fin du contrat avant le 1er nov 2019 : moins de 4 mois
Fin de contrat entre le 1er nov 2019 et le 31 juillet 2020 : moins de 6 mois
Fin de contrat depuis le 1er août 2020 : moins de 4 mois
|
Pas d’indemnisation |
Entre 4 et 6 mois (suivant la date de fin du contrat) et 3 ans |
Durée d’emploi |
Plus de 3 ans |
36 mois (1 095 jours) |
Si l’assuré est salarié du secteur privé en chômage partiel et bénéficiaire de l’ARE, la durée de versement de l’allocation chômage est fixée à 182 jours maximum.
Les allocations chômage sont-elles imposables ?
L’allocation chômage est imposable au titre de l’impôt sur le revenu et doit figurer dans la catégorie des « traitements et salaires » que l’indemnisation soit complète ou partielle.
Chômage : ai-je droit au RSA ?
Un demandeur d’emploi au chômage peut percevoir le revenu de solidarité active (RSA) s’il remplit les conditions pour en bénéficier. Cependant, le montant forfaitaire du RSA (646,52 € jusqu'au 1er avril 2026 pour une personne seule) sera diminué du montant de l’ARE.
Lorsqu’il fait sa demande de RSA, l’assuré doit déclarer les montants perçus au titre de l’ARE ainsi que les autres revenus qu’il perçoit. Si le montant total des revenus est inférieur au montant forfaitaire du RSA, le RSA pourra compléter les allocations chômage.
Je suis autoentrepreneur ai-je droit au chômage ?
L'auto-entrepreneur peut cumuler ses revenus d'activité avec son chômage. Dans ce cas, France Travail verse une allocation non complète, un complément de revenu.
Ainsi, l’auto entrepreneur déclare chaque mois, le montant de ses revenus lors de son actualisation. Pour calculer le montant de l’allocation chômage, Pôle emploi pratique un abattement pour obtenir le bénéfice réalisé par l’auto entrepreneur au titre du mois puis déduit 70 % de ce montant de l’ARE. Enfin l’organisme convertit la part de l’ARE non-versée en nombre de jours indemnisables ce qui reporte d’autant les droits au chômage de l’assuré.
Bonus-malus des cotisations d'assurance chômage
La modulation des cotisations d’assurance chômage ou bonus-malus s'applique sur la cotisation d’assurance chômage payée par les entreprises d’au moins 11 salariés issues de sept secteurs consommateurs de contrats précaires (hébergement et restauration, fabrication de denrées alimentaires, transports et entreposage, plasturgie, etc.). L’objectif : lutter contre le recours trop fréquent aux contrats courts.
Les entreprises concernées – hors entreprises relevant des secteurs protégés qui en sont exemptées la première année – voient leur cotisation chômage varier entre 3 et 5,05 % de leur masse salariale selon leur niveau de recours aux contrats courts, contre un taux fixé en principe à 4,05 %.
Après une période d’observation du recours aux contrats courts qui a commencé le 1er juillet 2021, la réforme s’applique depuis le 1er septembre 2022. Quant aux entreprises relevant des secteurs protégés, elles sont concernées par le bonus-malus depuis le 1er septembre 2023.