Baromètre OCIRP perte d’autonomie 2017 : il faut sauver le soldat « aidant familial »

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Comme chaque année depuis 9 ans, l’union d’institution de prévoyance OCIRP, spécialiste du handicap et de la dépendance, interroge les Français sur les questions liées à la perte d’autonomie des personnes âgées.
L’étude a le mérite de croiser à la fois la perception des particuliers, des salariés, des délégués syndicaux et des directeurs des ressources humaines.

Cette année le baromètre a porté une attention particulière sur les aidants familiaux. Les résultats montrent que les personnes qui assistent leurs proches dans leurs actes de leur vie quotidienne ont un réel besoin de soutien.

Pour la première fois, une majorité de sondés avoue que les familles ne peuvent pas aider au quotidien les personnes en perte d’autonomie à la fois pour le poids que cette assistance représente mais aussi pour des raisons pratiques. En effet, comme le rappelle l’OCIRP la distance moyenne en France entre un aidant et un aidé s’élève à 216 km.  

La perte d’autonomie : le paradoxe des français en attente d’une réforme du futur chef de l’Etat

77 % des personnes interrogées pensent que la perte d’autonomie est un sujet primordial (tendance stable depuis 2015).

Mais paradoxalement, 78,9 % des sondés disent qu’il faut se prémunir financièrement pour faire face à la dépendance tout en admettant qu’ils ne font rien pour se protéger.

Dans ce contexte, plus de deux tiers des sondés (67,4 %) attendent une réforme du futur chef de l’Etat sur le prochain quinquennat pour mettre en place un financement durable.

Lire aussi : la perte d’autonomie sera-t-elle une préoccupation des candidats à l’élection présidentielle ?

Les personnes dépendantes veulent toujours rester chez elles

76,2 % des personnes interrogées veulent que l’on favorise le maintien à domicile pour aider les personnes dépendantes. Cette proportion est toujours stable. Comme le rappelle le baromètre la loi sur l’adaptation au vieillissement de 2015 prévoit l’adaptation de 80 000 logements privés et un accès facilité aux nouvelles technologies.

Les objets connectés pour la dépendance jugés de plus en plus pertinents

Le rôle des objets connectés (bornes d’appel, détecteurs de chute ou de flammes, robots, piluliers connectés) est de mieux en mieux perçus.

78,4 % des sondés pensent qu’ils ont un rôle à jouer dans le maintien à domicile (+ 8,9 points depuis 2014).

Soutenir les aidants familiaux : un enjeu majeur

Le baromètre 2017 marque un point d’inflexion important. Pour la première fois une majorité de personnes interrogées (49,7 %) pensent que les personnes dépendantes ne peuvent pas être aidées au quotidien par leur famille (47,4 % pensent que c’est possible).

Ces réponses montrent la prise de conscience du poids croissant (financier, psychologique, et sanitaire) qui pèse sur les familles et les aidants familiaux. Cette tendance est observée depuis plusieurs années. En 2017, les courbes s’inversent pour la première fois, faisant ressortir que la famille ne peut pas tout faire.

72,7 % des Français sont favorables au renforcement de l’aide aux aidants familiaux (76, 7 % de RH sont favorables et 78 % de délégués syndicaux)

Dépendance : quelle aide aux aidants familiaux ?

  • 79 % des sondés veulent un renforcement de l’aide au répit.
  • 88,1 % veulent un maintien des droits sociaux
  • 78,1 % sont favorables à un aménagement d’horaires

68,1 % des salariés disent qu’ils seraient moins réticents à informer leurs employeurs du problème de l’aide familiale s’il pouvait bénéficier d’un avantage

Sans surprise : 54,1 % des personnes interrogées pense qu’il est du ressort des employeurs de donner les moyens à leurs salariés aidants de mieux concilier vie professionnelle, vie personnelle et vie d’aidant.

Dépendance : comment aider les aidants familiaux ?

30 % des personnes interrogées sont favorables à un aménagement d’horaire et 26,5 % au développement du télétravail.

Qu’en pensent les aidants familiaux ?

 

Salariés aidants favorables

Salariés non-aidants favorables

Possibilité d’aménagement d’horaires

84,3 %

88,8 %

Maintien des droits sociaux (droit à la retraite)

81,4 %

83,5 %

Renforcement de l’aide au répit

80,4 %

81,3 %

Création de congés rémunérés

55,9 %

45,8 %

Perte d’autonomie : quelle solution de financement ?

L’augmentation des prélèvements obligatoires est peu appréciée. Les sondés préfèrent une nouvelle journée de solidarité et une assurance dépendance complémentaire. Ces résultats sont surprenant car in fine, cela revient un peu au même. A noter la part importante de personnes qui sont favorables à un recours sur succession.

Les résultats sont les suivants :

  • 59, 6 % pour la création d’une nouvelle journée de solidarité
  • 59,3 % pour le recours à une assurance dépendance complémentaire de la solidarité nationale
  • 49,1 % sont pour le recours sur succession
  • 47,9 % sont pour le recours à l’épargne
  • 23 % sont pour le recours aux impôts direct ou indirects
  • 10,8 % sont pour cotiser plus auprès de la Sécurité sociale

Dépendance : dessine-moi l’assurance complémentaire idéale

L’assurance dépendance complémentaire doit être pour les sondés labellisée (plus de 75 %) après concertation entre les pouvoirs publics et les professionnels. Elle doit aussi être collective dans le cadre du contrat de travail (plus de 65 %) et portée par les branches professionnelles (60 %).

Par ailleurs :

  • 66,8 % des personnes interrogées approuvent les incitations fiscales
  • 90 % souhaitent qu’elle soit riche en services
  • 82,5 % estiment qu’une cotisation de 1 euros par jour pour se prémunir à partir de 40 ans est acceptable
  • 65,3 % des personnes interrogées pensent que le risque doit être financé par la solidarité nationale et complétée par une incitation à une assurance dépendance complémentaire.

 

Méthodologie

Le baromètre OCIRP Autonomie France Info - Le Monde - LCP est réalisé par la société Mouvoo.

Quatre populations sont interrogées selon la méthodologie suivante.

Salariés : étude sur cette cible depuis 2012. Questionnaire en ligne (questions ouvertes et fermées) ; échantillon de 300 personnes composé à parité de femmes et d’hommes, de cadres et non-cadres, répartis en proportions égales entre entreprises de – de 200, de 200 à 500 et de + de 500 salariés. Terrain : du 29 août au 16 septembre 2016.

Délégués syndicaux : étude sur cette cible depuis 2010. Enquête administrée par téléphone (questions ouvertes et fermées) auprès d’un échantillon de 150 délégués syndicaux (CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO : 20 % de l’échantillon pour chaque syndicat de salariés), également répartis entre entreprises de – de 200, 200 à 500 et + de 500 salariés. Terrain : du 24 octobre au 4 novembre 2016.

Particuliers : étude sur cette cible depuis 2008. Questionnaire en ligne (questions ouvertes et fermées) auprès d’un échantillon de 1  008 personnes âgées de 40 à 65 ans : parité femmes/hommes et actifs/ inactifs ; proportions égales de ruraux, d’urbains et de semi-ruraux ; répartition égale entre quatre tranches d’âge : 40-45 ans, 46-50 ans, 51-60 ans et 61-65 ans. Terrain : du 19 septembre au 7 octobre 2016.

DRH : étude sur cette cible depuis 2007. Enquête administrée par téléphone (questions ouvertes et fermées) auprès d’un échantillon de 150 DRH (50 DRH en 2007), également répartis entre entreprises de – de 200, de 200 à 500 et de + de 500 salariés. Terrain : du 10 au 21 octobre 2016. Sauf mention contraire, les résultats sont les moyennes non pondérées des réponses des quatre populations.

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