Casse-tête Retraite | Épisode 1 - À quel âge peut-on vraiment partir à la retraite ?
Depuis la réforme des retraites, un chiffre revient en boucle : 64 ans. L’âge légal de départ à la retraite. Mais que signifie vraiment ce fameux « âge légal » ? Est-ce une obligation ? Peut-on partir avant ? Ou au contraire, continuer à travailler plus longtemps ?
Démêler cette question, c’est tout l’enjeu du premier épisode de Casse-tête Retraite avec Amelle Hamdaoui, juriste chez Factorielles.
L’âge légal : un minimum, pas une règle universelle
L’âge légal, c’est l’âge minimum pour pouvoir liquider sa retraite. Avant la réforme, il était fixé à 62 ans. Désormais, il est progressivement relevé à 64 ans pour les générations nées à partir de 1968.
Entre les deux, une transition s’opère : les personnes nées à partir du 1er septembre 1961 voient leur âge de départ reculer de trois mois par génération, jusqu’à atteindre 64 ans.
Mais attention : 64 ans n’est pas une obligation, c’est une possibilité. Certaines personnes peuvent partir plus tôt, d’autres plus tard.
Les cas de départs anticipés
Certains profils peuvent bénéficier d’un départ avant 64 ans :
- Les carrières longues, pour ceux qui ont commencé à travailler jeunes ;
- Les personnes en situation de handicap, d’invalidité ou d’incapacité professionnelle ;
- es salariés exposés à la pénibilité, via le compte professionnel de prévention, qui permet de convertir des points en trimestres.
Autrement dit, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne.
Avoir le bon âge ne suffit pas : il faut aussi le bon nombre trimestres
Atteindre 64 ans, c’est bien. Mais encore faut-il avoir validé le bon nombre de trimestres pour bénéficier d’une pension complète, dite « à taux plein ».
Selon sa génération, il faut avoir cotisé entre 168 et 172 trimestres. Si ce n’est pas le cas, on peut quand même partir en retraite, mais avec une décote : soit une réduction de 1,25 % de la pension par trimestre manquant.
Selon votre situation, cette décote peut être anecdotique, ou à l'inverse représenter plusieurs milliers d'euros sur la durée totale de votre retraite.
Trois options pour ceux à qui il manque des trimestres
Prenons l’exemple d’une personne de 63 ans, qui doit valider 171 trimestres, mais qui n’en a que 168. Il lui en manque donc 3. Trois options s’offrent à elle :
- Elle peut continuer à travailler pour valider ces 3 trimestres ;
- Elle peut racheter ses trimestres manquants ;
- Elle peut partir quand même en retraite, mais avec une pension minorée.
Il n’existe pas de « bonne » solution universelle. Tout dépend de la situation financière et personnelle de chacun.
La subtilité du calcul des trimestres
Contrairement à une idée reçue, il ne faut pas forcément trois mois de travail pour valider un trimestre. Pour valider un trimestre si vous êtes salarié, il est nécessaire de cotiser sur un revenu minimum équivalent à 150 fois le montant horaire brut du SMIC en vigueur au 1er janvier de l'année considérée. En 2025, il suffit donc d’avoir gagné 1 782 euros brut pour en valider un.
Mais attention : lors de l’année du départ à la retraite, cette règle change. Il faut alors avoir effectivement travaillé trois mois pour que le trimestre compte.
Deux âges clés : 64 ans et 67 ans
Pour éviter une pension réduite, une autre option existe : attendre 67 ans. À cet âge, toute décote est annulée, même si tous les trimestres n’ont pas été validés. C’est ce qu’on appelle « l’âge du taux plein automatique ».
En revanche, ceux qui continuent à travailler au-delà de leur âge légal et du nombre de trimestres requis peuvent bénéficier d’une surcote : une majoration de 1,25 % par trimestre supplémentaire cotisé.
Et depuis la réforme : une nouveauté pour les parents
La réforme de 2023 a introduit une surcote parentale. Les mères (ou pères dans certains cas) qui disposent de trimestres de majoration pour enfants - jusqu’à 8 trimestres par enfant - peuvent désormais en tirer un avantage réel. Avec la réforme de 2023, ces trimestres ne servaient plus à grand chose. Pour atténuer les effets de la réforme, cette surcote parentale a été mise en place pour que les trimestres en question puissent apporter une majoration de la pension.
En résumé
- 64 ans : âge minimum pour partir à la retraite ;
- 67 ans : âge d’annulation de la décote ;
- 168 à 172 trimestres : durée d’assurance requise selon sa génération ;
- Des départs anticipés sont possibles (carrière longue, handicap, pénibilité) ;
- Des surcotes récompensent ceux qui travaillent plus longtemps.
Vous l’aurez compris : le départ à la retraite ne correspond pas à une date unique, mais constitue un choix stratégique à calculer.
À NOTER
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