Portabilité : « attention risque majeur » pour le salarié licencié

Ti

Tinlenva

Membre (13 messages)
10h08
  • date d'inscription :21|12|2022
  • Profil :Salarié
  • profession :Consultant
  • genre :male
  • ville :Paris
Bonjour à tous,
Je suis à la recherche de réponses suite une mauvaise expérience sur l’application de la portabilité, je partage mon histoire et mon retour d’expérience. Après un licenciement, un salarié a le droit à 12 mois de portabilité, tout le monde le sait maintenant, mais : Situation favorable, pas de problème de santé, d’accident, vous retrouvez un nouveau travail, la portabilité a été utile en cas de besoin Situation extrême et défavorable : L’ex-salarié est gravement tombé malade ou immobilisé par un accident qui implique un arrêt de maladie >15 jours, dans ce cas, vous êtes désinscrit automatiquement de pôle emploi, de nouveaux problèmes vont arriver, la prévoyance de la mutuelle va appliquer 3 mois de carence = Perte de revenus, la prévoyance va appliquer après ces 3 mois (si toujours en arrêt), un calcul d’indemnité sur la base pôle emploi et non du dernier salaire employeur (Est-ce légal ? Je cherche toujours une réponse à ce sujet). C’est la raison pour laquelle, je dis que c’est un piège, comme personne n’est pas à l’ombre d’un accident, d’une maladie grave qui peut engager l’équilibre d’une famille. Aucun employeur (A travers les échanges avec d’autres personnes) n’a fait l’objet d’une explication claire et éclairée des conditions d’application de la portabilité. Dans mon expérience, ni le patron (ex-employeur), ni la direction RH, ni les représentants du personnel ne maîtrisaient le sujet portabilité, un réel trou dans la raquette. Aujourd’hui cas d’école : A la suite à un accident bête, je suis immobilisé depuis plus 7 mois, une perte de revenus importante, je ne peux pas me projeter vers un retour à une activité, ce que j’espère vivement, le pire c’est la violence et l’inhumanité des organisations, société qui ont l’obligation de vous accompagner mais vous font subir en plus une incompétence scandaleuse.    Ma question sur l’application de la portabilité : Quelles sont les obligations légales (autre que les 12 mois) d’informations de l’employeur vis-à-vis du salarié licencié ? Quelles sont les conditions d’applications légales et obligatoires de l’employeur ? Quels sont les recours ? Un conseil à tout salarié en cours de licenciement, "NEGOCIER" les conditions d'application de la portabilité, quand on est jeune salarié, ça passe, quand on est un salarié avec plus d'ancienneté et avec une charge famille importante, le risque est majeur, vous ne pouvez plus engager vos proches vers une faillite ou des perturbations, maintenant je sais, soyez vigilant !

Merci à tous de faire partager vos expériences et de me partager les éventuels recours possibles, je continue à défendre mes droits, recouvrer tous ce que j'ai perdu !
 
GU

GUY S

Spécialiste (8606 messages)
07h32
  • date d'inscription :16|01|2019
  • Profil :Retraité
Les conditions de la portabilité ne peuvent pas se négocier. Ce sont les textes législatifs et réglementaires qui en fixent les conditions d'application. Il faut demander un changement de réglementation à votre député ou sénateur.
Ti

Tinlenva

Membre (13 messages)
13h03
  • date d'inscription :21|12|2022
  • Profil :Salarié
  • profession :Consultant
  • genre :male
  • ville :Paris
Bonjour Monsieur Guy, Je vous remercie pour votre réponse malheureusement elle est quelque peu surprenante d’une personne qui connait le sujet car il en reste que cela n’aide pas les salariés licenciés et je vais vous expliquer pourquoi, avec mes plus de 35 ans d’ancienneté et j’ai vu des centaines de gens licenciés et jamais les conditions de la portabilité n’ont été évoquées et depuis des dizaines années, ce sujet aurait pu évoluer et nos chers députés travailler sur le sujet. Dans ma quête de compréhension, je constate de l’incompétence des services RH, délégués du personnel jusqu’aux dirigeants à accompagner les salariés licenciés ou d’accéder à certaines informations. J’ai même échangé avec un commercial d’assurance qui confirme bien les conditions mini, minimales souscrites par les sociétés les employeurs qui se targuent de cette faveur d’accéder à la portabilité alors qu’ils nous trompent sciemment et cerise sur le gâteau, les conditions peuvent être négociées, quelle tromperie ! Monsieur Guy, vous semblez être une personne expérimentée, il serait temps que cela change, de faire un papier sur « comment négocier les conditions de la portabilité » à l’attention de tous les délégués du personnel et les salariés bien sûr !
Merci d'avance pour tous les salariés en cours de licenciement, il n'est pas trop tard... 
GU

GUY S

Spécialiste (8606 messages)
13h30
  • date d'inscription :16|01|2019
  • Profil :Retraité
N'étant pas assez spécialiste de cette question, je me suis renseigné auprès d'une personne qui s'y connait bien et voici sa réponse ci-dessous : La portabilité est effectivement un dispositif bien étrange. Il consiste à faire payer par l'entreprise et les salariés actifs un maintien des garanties santé et prévoyance complémentaires d'entreprise pour les anciens salariés dont le contrat de travail a été rompu en leur ouvrant les droits au chômage.   Même un salarié licencié pour faute grave, après avoir éventuellement nui à ses anciens collègues bénéficient de ce maintien gratuit, pendant une durée égale à celle de son contrat de travail, avec un maximum de 12 mois et tant qu'il est pris en charge par Pôle emploi. Seul un salarié licencié pour faute lourde n'a pas droit à cet avantage. Cerise sur le gâteau, un salarié licencié qui bénéficiait de la couverture santé d'entreprise pour lui-même et pour sa famille, en payant toutefois une part de la cotisation en tant qu'actif, conserve ses garanties santé pour lui-même mais également pour ses ayants droit de façon entièrement gratuite pour tous pendant ces 12 mois.

Ainsi que vous le soulignez, si l'ex-salarié a un accident quelques temps après avoir quitté son emploi, et donc sans aucun lien avec son ancienne activité, c'est pourtant le contrat prévoyance de son ancienne entreprise qui va lui verser un complément de prestations aux indemnités Sécurité sociale. En raison de ces sinistres touchant d'anciens salariés, dont ni l'ancien employeur, ni les anciens collègues ne sont pourtant responsables, ils pourront avoir à supporter des augmentations de cotisations ou auront du mal à changer d'organisme assureur, car l'entreprise devra s'assurer que le nouvel assureur choisi pour ses salariés actifs prenne aussi en charge la revalorisation des prestations en cours pour les anciens salariés en portabilité. Il faut en effet bien comprendre que si l'accident est intervenu pendant la période de portabilité qui est limitée à 12 mois, en revanche les prestations incapacité, voire invalidité seront versées tant que l'état de santé de l'ex-salarié le nécessite et donc maintenues et revalorisées éventuellement jusqu'à sa retraite. La garantie décès sera également maintenue. Simplement, si ces garanties sont maintenues gratuitement pour ces ex-salariés licenciés, alors que les actifs continuent à payer leur part de cotisation, les ex-salariés ne peuvent tout de même pas bénéficier de garanties supérieures à celles de leurs anciens collègues. Aussi, si le contrat de prévoyance prévoit un délai de franchise avant de payer les indemnités, cette franchise s'applique tant pour les actifs que pour les ex-salariés en portabilité. Il semblerait que dans le cas cité, la franchise contractuelle soit de 3 mois, les indemnités complémentaires sont donc versées au terme de ce délai. Certes, en cas d'arrêt de travail, les salariés sont souvent indemnisés plus tôt par leur employeur, mais c'est alors dans le cadre du maintien de salaire payé par la trésorerie de l'entreprise. 

Par ailleurs, un salarié en arrêt de travail ne peut pas gagner plus en arrêt maladie que s'il continuait à travailler. Selon cette même logique, un ex-salarié bénéficiaire des allocations de Pôle emploi ne peut pas toucher plus, lorsqu'un accident ou une maladie l'empêche de chercher un emploi, que le montant des allocations chômage.

C'est ce qui est clairement expliqué dans l'article L911-8 du Code de la Sécurité sociale qui décrit les conditions de maintien des droits santé et prévoyance complémentaires : Cf. article L911-8 CSS alinéa 4° : "4° Le maintien des garanties ne peut conduire l'ancien salarié à percevoir des indemnités d'un montant supérieur à celui des allocations chômage qu'il aurait perçues au titre de la même période".  Nul n'est censé ignorer la loi, pour autant les informations sur la portabilité et les conditions d'application doivent figurer dans les notices d'information sur les garanties santé et prévoyance éditées par les organismes assureurs et remises au salarié par l'employeur.  A savoir que si les ex-salariés licenciés bénéficient donc gratuitement du maintien de ces garanties pendant potentiellement 12 mois, en revanche, un salarié toujours dans l'effectif de l'entreprise mais qui se voit contraint de s'arrêter momentanément, par exemple lors d'un congé sans solde pour raison familiale ou congé parental  car il n'a pas trouvé de place en crèche, perd quant à lui le bénéfice des couvertures d'entreprise dès le 1er jour de suspension de son contrat de travail. Pour conserver ces garanties, il devra demander à payer entièrement la cotisation et encore cette possibilité ne lui est pas toujours accordée notamment en prévoyance. Vous avez donc entièrement raison, ce type de dispositif est piégeux. Aussi complexe pour le chef d'entreprise que pour le salarié. L'un est toujours en risque de contentieux prud'homal ou Urssaf, l'autre, pensant que tout est réglé au-dessus de sa tête risque d'être victime, comme vous l'expliquez, "d'un trou dans la raquette". Le mieux serait que chacun soit responsable de ce qui le concerne directement : l'employeur de payer correctement ses salariés pour la mission qu'ils remplissent et que chaque salarié soit totalement libre et responsable de souscrire auprès de l'organisme de son choix les garanties santé et prévoyance correspondant à sa situation personnelle et familiale et qu'il puisse conserver et adapter ses garanties quelle que soit sa situation professionnelle.  Souhaitant que vous retrouviez au plus tôt la santé, puis un travail, voire que vous puissiez créer votre propre entreprise et embaucher plein de salariés.
Ti

Tinlenva

Membre (13 messages)
10h39
  • date d'inscription :21|12|2022
  • Profil :Salarié
  • profession :Consultant
  • genre :male
  • ville :Paris
Monsieur Guy, Votre explication est excellente dans une situation je vais bien, tout va bien mais l’équité n’est pas ce monde, par mon parcours professionnel, j’ai travaillé dans un groupe ou l’abus bien social était la norme, sous couvert de l’administration et de personnes politiques intéressés. Dans ce groupe, en toute impunité, il virait les gens par paquet sans motif, le salarié qui avait les moyens d’un procès, pouvait gagner au prud’homme, l’indicateur RH était pour 1 salarié gagnant, 9 restés sur le carreau et moi comme tout le monde a 58 ans j’ai été viré sans motif malgré une belle carrière, sans maladie, sans absence, loyal et heureux de mon travail. Oui, j’ai eu un malheureux accident et avec votre démonstration, j’ai juste le droit et vous me confortez à devoir me contenter, je vous remercie ! Vous comprendrez que je suis déçu de vos commentaires, la loi est faite pour certain mais pas pour tous. Et si je peux me permettre, si je partage sur ce forum c’est pour trouver des solutions, partager des expériences, pas pour qu’on me récite la loi.  Cordialement
GU

GUY S

Spécialiste (8606 messages)
08h48
  • date d'inscription :16|01|2019
  • Profil :Retraité
Je comprends votre déception mais je ne peux que préciser le cadre légal. Il faut essayer de demander un changement de réglementation. L'expérience d'autres salariés dans votre situation ne pourra malheureusement qu'être identique.

Médalix

Membre (1 messages)
16h25
  • date d'inscription :22|05|2024
  • Profil :Salarié
Bonjour Tinlenva,

Je rencontre le même problème de l'ITT pendant la portabilité.

Après avoir beaucou réfléchi et cherché, j'ai trouvé la réponse et compte bien obtenir les sommes qui me sont dues.

N'en déplaise à Guy s et à son "expert", je te confirme qu'il s'agit de ce que je qualifierai d'une arnaque à l'assuré.

Car les assureurs jouent à interpréter des textes complexes à lire en arguant de leur ambiguïté.

Mais cette interprétation est invalide en ce qui concerne notre cas.

Je suis arrivé à démontrer qu'elle conduirait à un système d'indemnisation complètement absurde, même s'il est probablement appliqué aujourd'hui, et qu'aucune disposition contractuelle ou réglementaire ne peut DONC avoir prévu.

Cette aberration persiste car quand on est salarié en portabilité et en ITT, avec l'indemnisation à zéro pendant la "franchise", on est pas armé pour réagir.

En ce qui me concerne, c'est l'énergie du désespoir qui a activé mes neurones...

Disponible pour entrer en contact avec toi en privé si la charte du forum le permet, comme avec toute personne qui rencontre ce problème.

Plus on sera nombreux, plus fort on sera face au lobby puissant auquel nous avons à faire face.

Vous devez vous inscrire ou vous connecter pour commenter.

Cet article issu de Previssima.fr est soumis au droit d'auteur, protégé par un logiciel anti-plagiat. Toute reproduction, rediffusion ou commercialisation totale ou partielle du contenu, sans l’autorisation expresse de la société Previssima, est interdite. Les informations diffusées sur Previssima.fr (hors forum) sont toutes vérifiées par un service juridique spécialisé. Toutefois, Previssima ne peut garantir l'exactitude ou la pertinence de ces données. L'utilisation des informations et contenus disponibles sur l'ensemble du site ne peuvent en aucun cas engager la responsabilité de Previssima.