Santé : les candidats à la présidentielle dévoilent leur jeu
Emmanuel Macron - En marche !

Développement de l’accès aux soins pour tous
Dans le domaine sanitaire, le leader d’En Marche ! déplore de vraies inégalités dans l’accès aux soins. Il préconise notamment d’améliorer la « prise en charge des soins optiques, dentaires et auditifs à hauteur de 100 %, à l’horizon 2022 ». Emmanuel Macron avance un coût de 4,7 milliards d’euros, qu’il compte financer par le biais d’actes de prévention.
Pour une « révolution de la prévention » santé
Sur le plan de la prévention santé, Emmanuel Macron propose diverses mesures telles que :
- La mise en place, pour tous les étudiants en médecine, d’un « service sanitaire de trois mois » pour développer les actes de prévention
- Le fait de ne « dérembourser aucun soin utile », aussi « petit et anecdotique soit-il », mais plutôt de « mener une politique volontariste de prévention […], pour éviter d’aller vers des soins plus lourds». Charge à la Haute Autorité de Santé (HAS) de déterminer un soin « utile » ou pas
- La diversification de la rémunération des médecins libéraux et de l’ensemble des professionnels de santé
Hôpital public : décloisonnement et désengorgement
Emmanuel Macron propose de « décloisonner l’hôpital », « pilier de notre système de santé », qui « coûte très cher », à travers deux propositions :
- Plafonner la tarification à l’activité des hôpitaux (T2A) à 50 %
- Mettre en place un plan d’investissement de 5 milliards d’euros pour la période 2018/2022
De plus, il estime nécessaire qu’il y ait un désengorgement des hôpitaux, en développant :
- L’hospitalisation ambulatoire
- L’hospitalisation à domicile (HAD)
- Les maisons de répit pour les dépendants et leurs aidants
- Les maisons de suite
- Les maisons de santé médicalisées (ce qui favoriserait également la lutte contre les déserts médicaux) : passage à 2 000 d’ici 2022 (soit le double)
Régulation des organismes d’assurances complémentaires santé
Le candidat à la présidentielle affirme qu’il « faut plus de transparence », au niveau des contrats d’assurance complémentaire santé. Pour cela, Macron préconise que les assureurs proposent trois contrats-type, facilement comparables par les assurés sociaux. Les contrats de complémentaires santé, mis en concurrence, seraient donc, moins coûteux pour l’assuré mais également pour les organismes de complémentaires santé (économies sur les frais de gestion, etc.). De plus, Emmanuel Macron demande plus de transparence aux professionnels de santé sur leurs prix.
Investissement numérique en faveur de la santé
L’ex-ministre de l’Économie se prononce en faveur du développement d’innovations technologiques et domotiques dans le domaine médical, telles que l’autodiagnostic ou la télémédecine. Elles permettront, en outre, de lutter en partie contre la désertification médicale.
Nécessaire « soutenabilité financière »
Emmanuel Macron fixe l’ONDAM (l’Objectif national des dépenses d'Assurance maladie) à 2,3 % d’ici 2022. Cela nécessite une économie de 15 milliards d’euros sur la période 2018/2022.
De plus, il suggère de transférer 3,1 points de cotisations salariales, des fonctionnaires et des indépendants vers 1,7 point de CSG au taux normal. Cela entraînerait un effet de bascule pour le financement des risques maladie-chômage.
Nicolas Dupont-Aignan - Debout La France

Médecine : la préférence nationale
Nicolas Dupont-Aignan se prononce en faveur d’une augmentation du numerus clausus des médecins à « 10 000/an ». Toutefois, il souhaite restreindre l’entrée des médecins étrangers en France et favoriser ainsi, les médecins français.
Augmentation du coût de la consultation
Pour lutter contre le développement d’une médecine « bureaucrate hospitalière », le président de Debout la France est favorable au passage à 35 euros, du prix de la consultation médicale.
Prise en charge des soins de santé
Comme certains de ses concurrents, Nicolas Dupont-Aignan propose une prise en charge à 100 % des soins optiques, dentaires et auditifs d’ici à 2022.
Autre mesure : il souhaite supprimer le tiers-payant pour favoriser « la prise en charge d’un secrétariat médical ».
Le président de Debout la France propose également de supprimer l’Aide Médicale d’État (AME), dont il chiffre le coût à « 1 milliard d’euros par an ». En remplacement, les soins seraient assurés par dispensaires « au cas par cas ».
Lutte contre la désertification médicale
Dupont-Aignan annonce qu’il souhaite « supprimer toutes les charges sociales » des médecins s’installant dans un désert médical et ce, pendant 5 à 10 ans.
Objectif : prévention santé
Comme les autres candidats, il estime que la prévention santé est une « priorité absolue ». Elle serait encadrée, notamment par des innovations technologiques, ou encore, par le rôle de la médecine scolaire.
Financement des mesures de santé
Dupont-Aignan table sur un ONDAM de « 2,5 à 3 % » à la fin du quinquennat. Les dépenses de santé, seront selon lui, financées des politiques économiques (relance la croissance, créations d’emploi, rupture avec Bruxelles, etc.).
Benoît Hamon - Parti socialiste

Prévention santé : question centrale de la transition épidémiologique
Benoît Hamon propose la mise en place de nombreuses politiques de prévention santé, certaines étant axées sur la transition épidémiologique. Parmi ses principales mesures :
- Plan de lutte contre les addictions : alcool, tabac, etc.
- Grand plan alimentation : signalétiques, accès à l’alimentation bio dans les cantines scolaires, etc.
- Plan contre les perturbateurs endocriniens : pression sur les industriels, etc.
- Réduction des pesticides
- Lutte contre la sédentarité : remboursement par la Sécurité sociale de l’activité physique prescrite par le médecin aux patients atteints de maladies chroniques
- Sortie du diesel à l’horizon 2025
Accès aux soins pour tous
Benoît Hamon développe toute une série de mesures sociales, visant à garantir l’accès aux soins au plus grand nombre. Parmi elles :
- Automatisation de l’accès aux soins, à travers l’intégration de l’AME à la CMU-C
- Élargissement de l’ACS aux fonctionnaires, étudiants, etc
- Lutte contre les prix exorbitants de certains médicaments, par la mise en place d’une « licence d’office », qui permettrait de créer une molécule générique, dès lors que le prix ne correspondent pas à la « réalité des coûts de production »
- Augmentation de la part prise en charge par l’Assurance maladie, sur les frais optiques, dentaires et auditifs
La question de l’hôpital public : financement et désengorgement
« On ne peut pas gérer un hôpital comme une entreprise. C’est la raison pour laquelle j’introduirai une modification du financement de l’hôpital demain ». Benoît Hamon considère qu’il faut revoir le mode de gestion de l’hôpital. Dans certains cas, il préconise de supprimer la tarification à l’acte dans les hôpitaux ou alors, « introduire une notion de financement forfaitaire ».
Pour désengorger l’hôpital, le vainqueur de la primaire socialiste est en faveur de la multiplication de centres de santé et des maison pluridisciplinaires. En outre, l’une de ses mesures consiste à permettre à des médecins d’exercer en « horaires décalés » dans des lieux dédiés, afin que les assurés ne se rendent pas systématiquement aux urgences, après une certaine heure.
Reconnaître le burn-out
Hamon souhaite doper les moyens des comités régionaux pour la reconnaissance des maladies professionnelles. En cas de victoire aux élections, il prévoit d’augmenter les cotisations accident du travail-maladies professionnelles (AT/MP), des entreprises où il y a une « sinistralité forte ».
Lutte contre les déserts médicaux
Benoît Hamon propose le « déconventionnement des médecins qui s’installent en zone surdotée ». Toutefois, il préconise une « lutte incitative » et non « coercitive ».
Yannick Jadot – Europe Ecologie Les Verts

Lors de sa présentation candidat à la présidentielle EELV a vanté les mérites du système mutualiste, qui participe d’une « démocratie participative de la santé »
Prévention santé
Yannick Jadot estime qu’il faut allouer « 10 % des dépenses de santé à la prévention » ; en effet, il estime que « la maladie la moins chère, c’est celle que l’on ne développe pas et qu’on ne soigne pas ».
Le candidat des Verts partage quelques mesures communes avec Benoît Hamon dont :
- La sortie du diesel
- La cessation, d’ici 15/20 ans, de l’utilisation des pesticides agricoles
De plus, Yannick Jadot préconise de « soigner le travail » notamment grâce à :
- La modulation des cotisations AT/MP des entreprises, contre la signature d’une convention bien-être
- L’augmentation du plafond pénibilité à 7 ans
Lutte contre les déserts médicaux
Yannick Jadot entend lutter contre les déserts médicaux, grâce à la mise en place maisons de santé, et d’unités de base de premiers soins.
Gestion de l’hôpital public
À l’instar de Benoît Hamon, le candidat d’Europe Ecologie Les Verts souhaite supprimer la tarification à l’acte dans les hôpitaux.
Régulation des coûts : AMO / complémentaires santé / professionnels de santé
Yannick Jadot estime qu’il doit y avoir une nécessaire régulation « des prix et des coûts de gestion » entre l’Assurance maladie, les professionnels de santé et les organismes de complémentaires santé.
François Fillon – Les Républicains

Prévention santé : une consultation gratuite
François Fillon propose une « consultation de prévention longue et gratuite tous les deux ans » et pour l’ensemble des Français.
Prise en charge des soins de santé
Plusieurs points notables sont à retenir de l’intervention de l’ancien Premier ministre :
- François Fillon a tenu à clarifier les choses : il n’y aura pas, s’il est élu président, de diminution du niveau de prise en charge de l’Assurance maladie
- Concernant les dépenses en matière d’optique, des soins dentaires et auditifs, François Fillon propose, comme certains de ses concurrents, la prise en charge intégrale de ces postes de soins d’ici la fin du quinquennat. En outre, s’il est élu, François Fillon promet le remboursement à 100 % des lunettes pour enfants et ce, dès 2017. Pour s’assurer de la faisabilité de ces mesures, il évoque la mise en place d’une « agence de la garantie de la couverture solidaire des dépenses de santé », qui regroupera l’Assurance maladie obligatoire et les complémentaires santé. Cette agence aura pour rôle de « maîtriser les frais de gestion […], la clarté des contrats, la qualité des prestations, ainsi que l’évolution des niveaux de remboursements »
- Dans le même ordre d’idées que Nicolas Dupont-Aignan, François Fillon prévoit de supprimer l’Aide médicale d’Etat, dont le « coût va au-delà du milliard d’euros », pour le remplacer par un « non-paiement des frais de santé strictement contrôlé »
- En outre, il se montre défavorable à la « généralisation obligatoire du tiers-payant », qu’il juge comme étant « absurde »
- Enfin, il propose d’améliorer l’accès à l’Aide à la complémentaire santé aux seniors les plus modestes.
Personnel hospitalier : suppression de postes, passage aux 39 heures
Concernant la suppression des postes de fonctionnaires annoncée dans son programme, François Fillon explique qu’il y aura bien des suppressions de postes prévues dans le milieu hospitalier, ainsi qu’un passage aux 39 heures hebdomadaires. Ces suppressions ne toucheront toutefois que les « fonctions administratives » et pas les professionnels de santé.
Lutte contre la désertification médicale
François Fillon propose des incitations financières pour mieux répartir les médecins sur le territoire.
Budget de l’Assurance maladie
Fillon a pour ambition de réaliser des « gains d’efficience » et de « ramener l'Assurance maladie à l'équilibre d'ici à 2022, en faisant 20 milliards d'économies en cinq ans .»