Vous êtes touchée par l’endométriose ? Votre prise en charge pourrait bientôt être améliorée

Aujourd’hui, ce sont entre 1,5 et 2,5 millions de personnes qui sont touchées par l’endométriose, soit environ 1 femme sur 10.
Afin de soutenir les femmes souffrant de cette maladie chronique, une proposition de loi, déposée en mai dernier par le Rassemblement National (RN), prévoit d’accorder un statut d’affection longue durée « exonérante », avec prise en charge totale des soins, à toutes les femmes malades. Par ailleurs, le texte propose d’accorder, à celles qui en feraient la demande, un statut de travailleuse handicapée. Le point dans cet article.
Endométriose : qu’est-ce que c’est ?
L’endométriose est une maladie chronique qui se caractérise par le développement d’une muqueuse utérine semblable à l’endomètre en dehors de l’utérus, le plus souvent dans la cavité pelvienne. Ces foyers d’endométriose réagissent aux fluctuations hormonales survenant lors du cycle menstruel.
Selon où ils sont situés, ils peuvent provoquer :
- Des règles douloureuses ;
- Des douleurs au moment des rapports sexuels ;
- Des douleurs urinaires ;
- Des troubles intestinaux ;
- Des douleurs pelviennes chroniques ;
- De la fatigue chronique ;
- Des douleurs de dos et d’épaules ;
- Ou encore être une cause d’infertilité.
Etats dépressifs et fatigue chroniques, troubles du sommeil, arrêts maladie fréquents, difficultés dans le couple, incompréhension… cette maladie a un impact important sur la vie personnelle et professionnelle des femmes qui en souffrent.
Endométriose : vers une meilleure prise en charge ?
Actuellement, l’endométriose est reconnue comme une comme une affection de longue durée hors liste (ALD 31). Les affections hors liste sont des formes évolutives ou invalidantes de maladies graves, nécessitant un traitement d’une durée supérieure à 6 mois, souvent onéreux.
Ce statut d’ALD 31 n’est pas automatiquement accordé dès que le diagnostic de l'endométriose est posé, contrairement aux ALD inscrites sur la liste des ALD 30, établie par le ministère de la santé.
En revanche, s’il est reconnu, ce statut permet d’obtenir les mêmes droits que l’ALD30, c’est-à-dire une prise en charge totale des frais et la suppression des jours de carence au-delà du deuxième arrêt maladie.
Le problème avec ce statut c’est qu’il est beaucoup plus difficile à obtenir : il dépend de la gravité de la pathologie et est à l'appréciation du médecin qui doit en faire la demande auprès de l'Assurance maladie. Aujourd’hui, sur les 1,5 à 2,5 millions de femmes malades, seules 15 000 auraient obtenu ce statut.
C’est la raison pour laquelle, le RN demande, au travers de sa proposition de loi, à ce que l’endométriose soit intégrée à la liste des maladies ouvrant droit « automatiquement » à l'ALD (ALD 30). L’objectif : « permettre aux femmes d’être complètement exonérées de tous frais de sécurité sociale qui pourraient fragiliser le dépistage et l’accompagnement de cette maladie ».
Rejeté ce mercredi 4 octobre en commission des affaires sociales, le texte doit être réexaminé le 12 octobre prochain en séance publique. L'endométriose continuera-t-elle à être reconnue comme une ALD « au cas par cas » ? Réponse prochainement.