Vaccination, médicaments : la loi Santé élargit les compétences des pharmaciens et des sages-femmes

Plusieurs amendements relatifs à la loi Santé et adoptés à l’Assemblée nationale, octroient aux pharmaciens et aux sages-femmes des possibilités de prescription élargies.
Ainsi, afin de faciliter le parcours de soins et de contribuer au renforcement de la couverture vaccinale, dont le taux est actuellement parmi les plus bas d'Europe, un amendement donne aux pharmaciens la faculté de prescrire certains vaccins.
Pour rappel, une expérimentation de la vaccination antigrippale par les pharmaciens d’officine lancée en octobre 2017, dans les régions Auvergne Rhône-Alpes et Nouvelle Aquitaine, puis élargie aux Hauts-de-France et à l’Occitanie s’est achevée au 1er mars 2019.
Par ailleurs, un autre amendement autorise les pharmaciens à délivrer, sous conditions, certains médicaments sans prescription médicale, notamment dans le cas de pathologies bénignes telles que les cystites ou certaines angines.
« Il n’est pas question ici de donner un droit de prescription aux pharmaciens », a tenu à préciser Thomas Mesnier, rapporteur du projet de loi Santé. En effet, la délivrance, par les pharmaciens, de médicaments sous ordonnance se fera « selon un protocole mis en place par la Haute autorité de santé (HAS), après une formation et avec une obligation de lien et d’information au médecin traitant », a-t-il poursuivi.
Certains députés de l’opposition ont demandé le retrait de la mesure, sans succès. C’est notamment le cas du communiste Jean-Yves Lecoq, évoquant « le risque d'une médecine à deux vitesses ». « Avec ce glissement des tâches entre médecins et pharmaciens, nous craignons que la médecine de droit commun ne soit réservée aux mieux lotis, ceux qui habitent dans les bons endroits, tandis que les citoyens relégués n'auront droit qu'à une médecine dérogatoire », s’est-il insurgé.
Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé a promis de « [s]'employer à trouver un consensus entre pharmaciens et médecins », à défaut d’avoir eu, « faute de temps, […] une concertation sur le sujet ».
Enfin, un amendement donne également la possibilité aux sages-femmes de prescrire et vacciner les enfants dans des conditions définies ultérieurement par décret.
Depuis 2016, les sages-femmes bénéficient d’une extension de leurs compétences, elles sont en effet autorisées à vacciner les patients suivants :
- Les femmes enceintes
- Les nouveau-nés
- Leur entourage