Un bénéficiaire du RSA sur cinq n’avait pas de complémentaire santé en 2018, pourquoi ? (DREES)

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Un bénéficiaire du RSA sur cinq n’avait pas de complémentaire santé en 2018, pourquoi ? (DREES)
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Une nouvelle étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) se penche sur la part des bénéficiaires de minima sociaux qui n’ont pas de complémentaire santé. Le constat est édifiant : si l’ensemble de la population française est couverte à 96 % par une mutuelle, cette proportion chute à 87 % pour les 6,6 millions de personnes bénéficiaires d’un minima social (RSA, ASS, AAH ou minimum vieillesse) ou de la prime d’activité. Les bénéficiaires du RSA sont les plus précarisés : 1 bénéficiaire sur 5 n’avait pas de mutuelle en 2018. Pour quelles raisons ?

À NOTER

L’étude de la DREES est issue de données récoltées fin 2018, début 2019 : à cette époque, deux dispositifs d’aide à l’accès à des complémentaires santé coexistaient : la CMU-C et l'ACS. Depuis le 1er novembre 2019 ont fusionné pour devenir la complémentaire santé solidaire (CSS).

Parmi les bénéficiaires des minima sociaux, les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) sont les plus touchés par le défaut de couverture de complémentaire santé. En effet, seuls 81 % des allocataires du RSA bénéficient d’une complémentaire santé, là ou les bénéficiaires de l’ASS et de l’AAH sont 87 %, et où ceux qui touchent la prime d’activité sont 92 %. Le pourcentage plus élevé pour ces derniers s’explique notamment par le fait que les bénéficiaires de la prime d’activité ont une complémentaire d’entreprise.

La faible protection des bénéficiaires du RSA peut paraître, à première vue, étonnante : en effet, en 2018, les bénéficiaires du RSA qui demandaient la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) étaient automatiquement éligibles, à condition toutefois d’en faire la demande. Pourtant, seuls 67 % d’entre eux étaient couverts par ce dispositif. La DREES explique la faiblesse de ce non-recours par la méconnaissance du dispositif : « la méconnaissance du dispositif, motif de non recours, est importante, y compris au sein de son cœur de cible : ainsi 18 % des bénéficiaires du RSA déclaraient ne pas connaitre la CMU-C ».

Une nouveauté intervenue récemment pourrait toutefois changer la donne : depuis le début de l’année 2022, les bénéficiaires du RSA sont automatiquement éligibles à la complémentaire santé solidaire, sans demande de leur part et sans participation financière. Seul les bénéficiaires du RSA qui demandent expressément à ne pas bénéficier de la CSS seront écartés du dispositif.

L’étude s’est ensuite interrogée sur les raisons de non recours des bénéficiaires du RSA qui connaissaient l’existence de la CMU-C, mais qui n’en demandaient pas le bénéfice (10 % d’entre eux):

  • 37 % avaient déjà une autre complémentaire santé
  • 16 % pensaient ne pas avoir droit à la CMU-C en raison de revenus trop élevés
  • 12 % mettaient en cause la complexité et la longueur des démarches
  • 5 % jugeaient que leur état de santé ne nécessitait pas de prendre une couverture complémentaire santé

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