Alors que le RSA ouvert à partir de 18 ans permettrait de garantir un filet de sécurité à toutes et tous, la mise en place d’une véritable prestation d’assistance chômage pourrait couvrir ce nouveau profil de chômeur que sont les jeunes primo-entrants sur le marché du travail. Il faudrait ainsi que le CEJ ne soit pas limité dans le temps et qu’il ne soit pas contingenté, pour devenir un véritable droit social. Le RSA couvrirait alors les profils non couverts pour le CEJ (notamment les jeunes en situation d’inactivité), tandis que le CEJ couvrirait les jeunes en recherche d’emploi.
Le think tank Terra Nova fait des propositions pour soutenir le revenu des jeunes adultes de 18-25 ans
PUBLIÉ LE : par Sarah
Dans une note du 20 janvier 2022, le think tank progressiste Terra Nova a présenté quatre propositions pour soutenir le revenu des jeunes adultes de 18-24 ans.
Le cercle de réflexion fait le constat suivant : alors que la tranche d’âge des 18-25 ans est la plus touchée par la pauvreté en France, elle est également celle qui est privée de la principale prestation de lutte contre la pauvreté ; une limite d’âge à 25 ans étant fixée pour accéder au revenu de solidarité active (RSA).
Pour soutenir les jeunes adultes, quatre propositions sont formulées :
- Reconnaître le statut d’adulte à partir de 18 ans en ouvrant le RSA aux jeunes adultes de moins de 25 ans ;
- Faire que la Garantie jeunes (et le Contrat d’engagement jeune) devienne une véritable prestation légale d’assistance chômage pour les jeunes ;
- Activer la Garantie jeunes (ou le Contrat d’engagement jeune) dans une logique de « learnfare » afin de consacrer le droit à une deuxième chance de formation ;
- Réformer les bourses d’études pour les remplacer par un droit de tirage de 5 ans de formation afin d’institutionnaliser le principe d’éducation et de formation tout au long de la vie.
Le think tank plaide principalement pour une réforme systémique de la citoyenneté sociale des jeunes, consacrant leur statut d’adulte à partir de 18 ans, « pour faire coïncider majorité civile, majorité politique et majorité sociale ».
Pour une extension du bénéfice du RSA aux 18-25 ans
L’une des mesures prônées est ainsi d’ouvrir le bénéfice du RSA aux jeunes de 18 à 25 ans, « une mesure à la fois sociale (lutter contre la pauvreté) et politique (favoriser l’engagement des jeunes via leur confiance dans les institutions) ». Le coût net pour les dépenses publiques d’une telle ouverture du RSA aux jeunes âgés de 18 à 25 ans a été évalué à 4,6 milliards d’euros en 2016 par la DREES.
Pour une complémentarité entre RSA et prestations chômage
D'après le think tant, faire de la Garantie jeunes (et par extension le Contrat d’engagement jeune) une véritable prestation légale d’assistance chômage pourrait être une solution complémentaire à l’ouverture du RSA aux jeunes de moins de 25 ans.
Quoi qu’il en soit, Terra Nova reconnaît la grande diversité des formes potentielles que pourrait prendre un soutien au revenu des jeunes en France, ne se limitant pas seulement à l’alternative entre RSA et Garantie jeunes. La mise en place d’un « revenu universel » ouvert à partir de 18 ans pour résoudre ce problème, ne semble toutefois pas nécessaire aux yeux du think tank. Ce dernier estime qu’il serait plus efficace de diversifier l’action publique en proposant à la fois du soutien au revenu et des services publics de qualité, plutôt que de tout miser sur un seul revenu de remplacement.
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