Taxer les retraités, faire travailler les actifs gratuitement… pour financer la dépendance, plusieurs pistes sont sur la table

Le gouvernement s’interroge actuellement sur la façon la plus acceptable de financer les dépenses sociales liées à la dépendance des personnes âgées.
Faire contribuer les actifs, les retraités, ou les deux ? Les deux possibilités semblent sur la table : Catherine Vautrin a annoncé dimanche que l’instauration d’un nouveau jour travaillé non payé était une option envisageable. Deux jours plus tard, Astrid Panosyan-Bouvet a quant à elle évoqué l’idée de taxer les retraités les plus aisés.
On fait le point.
Faire contribuer les actifs via l’instauration d’une nouvelle journée de solidarité
Le 13 novembre 2024, la Commission des affaires sociales du Sénat avait présenté un amendement visant à instaurer une journée de travail supplémentaire – non rémunérée - pour financer la perte d’autonomie dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025. Si la mesure avait été rejetée par l’Assemblée nationale, il ne semble pas pour autant qu’elle soit complètement écartée.
Pas plus tard que dimanche, la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, a évoqué dans le cadre d’un entretien accordé au JDD la possibilité de faire contribuer les actifs au financement de la dépendance, en instaurant un nouveau jour travaillé non payé (une seconde journée de solidarité, en somme).
Si une telle mesure était adoptée, elle pourrait générer près de 2 milliards d’euros de recettes, qui seraient directement fléchées vers les dépenses sociales.
Faire contribuer les retraités les plus aisés en les taxant davantage
Mardi 21 janvier, sur le plateau de TF1, la ministre chargée du Travail et de l’Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet, a quant à elle évoqué l’idée de faire contribuer les retraités.
Elle estime en effet que « le financement de la protection sociale aujourd’hui incombe trop aux entreprises et aux travailleurs. Il y a un moment où il faut que cette charge soit mieux répartie sur l’ensemble de la population, surtout pour un risque qui est celui de la dépendance, qui concerne très principalement les personnes âgées, celles qui vont rentrer en situation de dépendance et en perte d’autonomie ».
D’où son idée, décriée même dans son propre camp - l’exécutif a bien indiqué qu’il s’agissait d’une « position personnelle » - , d’instaurer « différentes taxes et cotisations » sur les pensions des retraités les plus aisés. Interrogée sur le niveau de pension de retraite qui pourrait déclencher la taxation, elle a expliqué que le sujet serait à discuter, « ça peut être 2 000 €, ça peut être 2 500 € ». Cette mesure pourrait permettre d’engendrer près de 800 millions d’euros supplémentaires.
Lors de son interview par TF1, la ministre est également revenue sur la proposition de Catherine Vautrin, à savoir travailler 7 heures de travail par an, sans rémunération. Les modalités pratiques seront à discuter avec les partenaires sociaux, « ça peut être 10 minutes par semaine (…). Il y a différentes applications en fonction des branches ». La suppression d’un « jour périodique » ne semble pas, à ce stade, être envisagée par l’exécutif.
Affaire à suivre.
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