Taxe foncière : pourquoi vous allez payer (encore) plus cette année ?
Pas moins de 32 millions de propriétaires doivent s’acquitter de la taxe foncière, dont les premiers avis ont déjà été réceptionnés par certains Français.
Alors que l’augmentation nationale est annoncée autour de 1,7 %, certaines communes appliquent des progressions nettement supérieures, en grande partie en raison d’une surtaxation de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM).
Revalorisation automatique annuelle
C’est le traditionnel rendez-vous de la rentrée : la fin des vacances d’été marque le retour du calendrier fiscal, inauguré par la taxe foncière. Depuis le 25 août, les Français reçoivent leurs premiers avis, et avec eux les mauvaises surprises.
Au niveau national, le ministère des Finances avait indiqué en début d’année que la hausse se limiterait à 1,7 %, correspondant à la revalorisation « automatique » indexée sur l’inflation. Une augmentation cependant loin d’être anodine, et qui s’ajoute à une série continue de hausses constatées depuis plus de quinze ans.
L’Unpi rappelle à ce sujet que la taxe foncière a progressé de 33 % en dix ans, contre une inflation de 19 % et une hausse de seulement 7,7 % de l’indice des loyers d’habitation de l’Insee. Un décalage que l’organisation qualifie de « traitement fiscal injuste ». Du côté des finances publiques, la manne ne cesse effectivement de croître et constitue pour l’État une source de revenus de plus en plus importante.

Des hausses très contrastées selon les territoires
La progression de la taxe foncière reste cependant loin d’être uniforme. D’après le cabinet FSL, la majorité des communes de plus de 40 000 habitants ont choisi de maintenir leurs taux inchangés. Ce statu quo s’expliquerait en grande partie par le calendrier électoral : à l’approche des municipales de 2026, de nombreux maires préfèrent éviter de mécontenter leurs administrés.
À l’inverse, certaines collectivités n’ont pas hésité à aller bien au-delà de la hausse nationale de 1,7 %. C’est notamment le cas de villes comme Nîmes, Nantes, Bordeaux ou Montpellier, où les contribuables subissent des augmentations nettement plus marquées.
La TEOM pointée du doigt
Selon un document de l’Ademe (Agence de la transition écologique) révélé par Le Monde le lundi 25 août, la forte hausse de la taxe foncière proviendrait en grande partie de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. Plus de la moitié des collectivités prélèveraient en effet davantage qu’elles ne dépensent réellement pour la collecte et le traitement des déchets. Celles mises en cause justifient ces excédents par la nécessité de financer des investissements destinés à améliorer la gestion des déchets.
Parallèlement, l’Unpi souligne que la hausse de la taxe foncière a été aussi accentuée par la suppression de la taxe d’habitation sur les résidences principales. Cette disparition aurait alors incité de nombreuses communes à relever leurs taux de taxe foncière et à augmenter les taxes additionnelles afin de compenser la perte de recettes.