Taux des crédits immobiliers : pourquoi 2026 pourrait être moins favorable pour vos projets d’acquisition ?

Après deux années chahutées, le marché du crédit immobilier a enfin retrouvé un semblant de stabilité en 2025, porté en partie par l’assouplissement des taux directeurs de la BCE.
Mais cette période d’accalmie pourrait ne pas durer. Selon une récente étude de l’organisme de caution Crédit Logement, 2026 pourrait marquer un retournement de tendance. Résultat : les conditions de financement risquent de se durcir si vous souhaitez lancer un projet immobilier avec un crédit bancaire.
2025 : une année marquée par la stabilisation
L’année 2024 avait laissé des traces : des taux en moyenne à 4,15 % en début d’année, une activité en berne, et un marché en attente de signaux positifs. En 2025, la situation s’est finalement peu à peu normalisée. Le marché a ainsi repris des couleurs, même si le dynamisme reste mesuré par rapport aux années précédentes.
Selon les chiffres de l’Observatoire Crédit Logement/CSA, le taux moyen des crédits immobiliers s’est établi à 3,08 % au deuxième trimestre 2025, contre 3,16 % sur les trois premiers mois. « 3,09 % en mars, 3,07 % en juin et à mi-juillet : la stabilité est désormais de mise, quel que soit le profil de l’emprunteur », confirme l’Observatoire.
Une tendance que Michel Mouillart, professeur d’économie et responsable de la présentation des analyses, estime durable à court terme : « Nous anticipons un taux moyen à 3,11 % sur l’ensemble de 2025, et une clôture de l’année autour de 3,05 % ». Et pour 2026 ? Justement, c’est là que le tableau pourrait se noircir.
Vers un retournement de tendance en 2026 ?
« Pour 2026, nous pensons que l'environnement macroéconomique va accompagner une remontée des taux des crédits immobiliers », indique également Michel Mouillart. Cette remontée pourrait ainsi porter les taux à 3,40 % d’ici fin 2026.
En toile de fond, un contexte économique et politique incertain, notamment si le projet de loi de finances pour 2026 est adopté tel que le souhaiterait François Bayrou. Ce dernier, en plus de geler certaines prestations sociales, ne prévoirait aucune mesure de soutien au logement pour l’année à venir. Un scénario qui pèserait à la fois sur le pouvoir d’achat des ménages et sur l’activité immobilière.
À cela s’ajoute la politique monétaire de la BCE. L’institution a en effet mis fin ce jeudi à une série de baisses de ses taux en vigueur depuis un an. S’il est encore trop tôt pour anticiper avec certitude sa stratégie pour les mois à venir, et en particulier pour 2026, la pause actuelle pourrait se prolonger tant que l’inflation reste à un niveau contrôlé.
Faut-il avancer son projet immobilier ?
À la lumière de ces éléments, une conclusion s’impose : la période actuelle est certainement favorable pour solliciter un crédit immobilier. Les banques, encouragées par la stabilisation des taux, cherchent à attirer les emprunteurs et se montrent prêtes à faire des efforts pour rester compétitives.
Cette fenêtre pourrait cependant se refermer plus vite qu’on ne l’imagine. Un sondage trimestriel publié par la Banque centrale européenne révèle par ailleurs que les établissements bancaires de la zone euro avaient déjà commencé à durcir leurs critères d’octroi entre avril et juin. La raison ? Des « changements dans la perception des risques et la tolérance au risque des banques ».
Obtenir un accord de prêt dès aujourd’hui – ou dans les semaines à venir – peut vous permettre donc de sécuriser des conditions encore favorables et d’éviter une éventuelle détérioration de l’accès au crédit.
Bien sur rien n’est garanti, mais les données de l’Observatoire Crédit Logement/CSA, ainsi que les informations de la BCE peuvent laisser que les conditions d’octroi pourraient se resserrer dans les prochains mois.
Les taux ne font pas tout : les prix repartent légèrement à la hausse
Rappelons aussi que le taux d’intérêt n’est qu’un paramètre parmi d’autres. La reprise des transactions ces derniers mois a également contribué à une légère hausse des prix de l’immobilier : +0,2 % pour les maisons au premier semestre, +0,6 % pour les appartements.
Cette évolution est modérée mais s’étend progressivement sur tout le territoire après avoir été marquée que dans les villes. Elle impacte donc également la capacité d’emprunt des ménages et, avec elle, la faisabilité de certains projets immobiliers.