Tarif des consultations médicales : « Je n’arrive pas à comprendre pourquoi les médecins libéraux ont une position aussi fermée » (François Braun)

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Tarif des consultations médicales : « Je n’arrive pas à comprendre pourquoi les médecins libéraux ont une position aussi fermée » (François Braun)
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Invité sur France Inter lundi matin, le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun a pu réagir à l’échec annoncé des négociations entre les syndicats de médecins et l’Assurance maladie.

Pour rappel, dimanche dernier, les deux principaux syndicats de médecins libéraux ont rejeté les dernières propositions de la Caisse nationale d’Assurance maladie (Cnam) concernant les revalorisations du tarif des consultations.

Dans le détail, l’Assurance maladie propose – avec le soutien du Gouvernement – de revaloriser toutes les consultations médicales de 1,50 euros, sans condition. Ainsi, pour les médecins généralistes, la consultation de base passerait à 26,50 euros, contre 25 euros depuis 2017. La convention prévoit en outre la possibilité d’accéder à une consultation à 30 € pour les généralistes et 35 € pour les spécialistes à compter du 1er octobre 2024, sous réserve d’adhérer à un contrat d’engagement territorial (CET), lequel implique notamment de prendre des engagements supplémentaires pour lutter contre la désertification médicale.

Le ministre de la Santé dénonce l’absence de responsabilité des syndicats de médecins

Dans ce dossier compliqué, le ministre a souhaité rappeler que « l'État est du côté des Français. 1,5 milliard sur la table, c'est plus que ce qu'on n'a jamais fait dans une convention médicale. Nous faisons un pas important vers les Français par cet investissement. Ce que je demande aux médecins, c'est de faire aussi un pas vers les Français ».

Aussi, il a regretté « cette volonté de ne pas nous suivre dans ce qui est pourtant indispensable pour améliorer la qualité des soins (…). Je n’arrive pas à comprendre pourquoi les médecins libéraux ont une position aussi fermée ». « On passe à côté d'une occasion d'améliorer la prise en charge de nos concitoyens, en ça je trouve que les syndicats de médecins ne sont pas responsables », a-t-il ajouté.

Les médecins dénoncent le fait de devoir travailler plus

De leur côté, les syndicats de médecins se sont montrés opposés à la proposition de la Cnam, avec des semaines de travail déjà surchargées, il n’est pas question pour eux de devoir travailler plus pour gagner plus. Le Syndicat des Médecins Libéraux (SML) s’est d’ailleurs exprimé dans un communiqué et « dit non à ce texte conventionnel, qui exige une activité hors norme pour accéder à quelques subsides ».

Quant à lui, François Braun a assuré qu'il n'y aurait « aucune contrainte supplémentaire pour les médecins qui travaillent déjà beaucoup ». « Pour les autres, oui, je demande un effort supplémentaire, parce que les Français ont besoin d'avoir plus de médecins disponibles », a-t-il admis, avant d’ajouter que « ce n’est pas travailler plus, c'est travailler différemment ». « C'est se coordonner, travailler avec d'autres professionnels de santé, pour avoir plus de clientèle. L'exercice du médecin isolé doivent devenir une exception. C'est vers ça que va cette convention. », a-t-il conclu.

Comment sortir de l’impasse ?

« Il n’y aura pas d’accord d’ici demain soir, c’est à peu près certain », a reconnu François Braun. Toutefois, il dit vouloir toujours croire « au bon sens, au fait que nous voulons collectivement améliorer la situation ».

A défaut pour la Cnam et les syndicats de médecins d’avoir trouvé un accord d’ici ce soir, la nouvelle convention sera rédigée par un arbitre : Annick Morel, ancienne inspectrice générale des affaires sociales. Désignée par l’ensemble des parties prenantes au début des négociations, « c'est elle qui a trois mois pour me proposer un texte, que je validerai ou pas. Il s'imposera à tout le monde pendant au moins deux ans », a expliqué le ministre. « Mais on va perdre du temps pour réformer, pour rénover l'organisation de notre système de santé, et c'est ça qui n'est pas acceptable. », a-t-il déploré.

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