Suspension de la réforme des retraites : ce qui pourrait changer suite à l’annonce de Sébastien Lecornu

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Suspension de la réforme des retraites : ce qui pourrait changer suite à l’annonce de Sébastien Lecornu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé mardi 14 octobre la possible suspension de la réforme des retraites de 2023 jusqu’à l’élection présidentielle de 2027.

Présentée lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, cette décision vise à geler la mise en œuvre de la réforme emblématique du précédent quinquennat, qui relevait progressivement l’âge légal de départ de 62 à 64 ans.

Gel du calendrier de relèvement de l’âge : qui serait impacté ?

Sébastien Lecornu a annoncé qu’aucun nouveau relèvement de l’âge légal n’interviendrait d’ici aux prochaines élections (printemps 2027), et que la durée d’assurance requise resterait fixée à 170 trimestres. Concrètement, le calendrier d’application de la réforme de 2023 - qui augmentait l’âge de départ de 3 mois par génération (à partir des générations 1961) - serait interrompu au niveau atteint aujourd’hui.

D’après le rythme prévu par la loi, l’âge légal devait être gelé à 62 ans et 9 mois (au niveau de la génération née en 1963). Cette suspension n’annule donc pas la réforme mais fige son avancement, car la progression de 3 mois par an est stoppée. Si l’on suit cette logique, les conséquences devraient être les suivantes :

  • Les personnes nées en 1964 pourraient partir à 62 ans et 9 mois au lieu de 63 ans ;
  • Celles nées en 1965 pourraient partir à 62 ans et 9 mois, au lieu de 63 ans et 3 mois ;

Ce sont donc ces générations intermédiaires (avant les prochaines élections) qui bénéficieraient concrètement du gel, puis toutes les générations suivantes si le gouvernement de 2027 maintient le gel.

En somme, la mesure ne ramène pas l’âge légal à 62 ans, comme avant la réforme de 2023. Elle gèle simplement la situation actuelle.

Une suspension temporaire, pas un retour en arrière

Le Premier ministre a expliqué que cette décision valait « jusqu’à l’élection présidentielle de 2027 », précisant qu’aucune modification ne serait appliquée avant janvier 2028. Après cette échéance, le futur gouvernement pourra soit prolonger le gel, soit réactiver le relèvement de l’âge, soit proposer une nouvelle réforme.

Cette incertitude rend la décision avant tout temporaire, mais elle permet de désamorcer les tensions sociales autour d’un texte qui avait profondément divisé le pays.

Une conférence sociale pour redéfinir le cadre

Pour encadrer cette suspension, Sébastien Lecornu a annoncé la tenue d’une conférence nationale sur les retraites et le travail dans les prochaines semaines. Elle réunira syndicats, patronat et représentants politiques afin de chercher un terrain d’entente sur le financement du système et les conditions de travail. Selon les estimations transmises par Matignon, cette suspension coûterait environ 400 millions d’euros en 2026 et 1,8 milliard en 2027 et devrait bénéficier à près de 3,5 millions de personnes. Le gouvernement affirme que cette dépense sera compensée par d’autres économies.

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