Stress au travail : le ministère du Travail publie un guide de prévention à destination des employeurs

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Stress au travail : le ministère du Travail publie un guide de prévention à destination des employeurs

Face à la montée des risques psychosociaux dans les entreprises, le ministère du Travail renforce son dispositif d’information.

Le 29 septembre 2025, une nouvelle fiche pratique consacrée à la prévention du stress au travail a été publiée, pour aider les employeurs à mieux comprendre et mieux prévenir ce phénomène.

Un enjeu de santé au cœur des obligations de l’employeur

Le ministère rappelle que la prévention du stress s’inscrit dans le cadre de l’obligation de sécurité prévue par le Code du travail. Les articles L. 4121-1 et L. 4121-2 établissent en effet que les employeurs doivent garantir la santé physique et mentale de leurs salariés, notamment par des actions d’évaluation et de prévention des risques professionnels. À ce titre, les risques psychosociaux - dont le stress constitue une composante - doivent être intégrés à la politique globale de santé au travail.

Comprendre les mécanismes du stress professionnel

Selon l’Accord national interprofessionnel du 2 juillet 2008, le stress au travail résulte d’un déséquilibre entre les contraintes perçues par le salarié et les ressources dont il estime disposer pour y répondre. Si une certaine dose de pression peut stimuler la performance à court terme, l’exposition prolongée à des tensions fortes entraîne un épuisement progressif des capacités d’adaptation du salarié, avec des conséquences sur sa santé physique et psychologique.

Le ministère rappelle ainsi les trois grandes phases du stress :

  • La phase d’alarme, durant laquelle l’organisme du salarié réagit face à la situation (production d'hormones augmentant la fréquence cardique, tension artérielle...) ;
  • La phase de résistance, si la pression se prolonge ;
  • La phase d’épuisement, marquée par une perte de contrôle et une dégradation globale de la santé (troubles musculo-squelettiques, troubles anxio-dépressifs...)

Parmi les sources de stress principales figurent : les exigences de travail excessives ou mal définies, le manque d’autonomie, les tensions relationnelles, les conflits de valeurs ou encore l’insécurité professionnelle. Ces éléments relèvent des 6 grandes familles de facteurs de risques psychosociaux, aujourd’hui bien documentées.

Une approche collective et préventive avant tout

Le ministère insiste sur un point : la prévention du stress ne peut se réduire à des mesures individuelles de gestion émotionnelle. Elle doit s’inscrire dans une démarche collective et organisationnelle. Les employeurs ont, en ce sens, l’obligation de déployer un plan d’action intégrant à la fois prévention, formation, information et adaptation des modes d’organisation du travail. Une approche systémique qui suppose d’associer l’ensemble des acteurs de l’entreprise (direction, salariés, représentants du personnel, services de santé au travail) pour identifier les causes structurelles du stress et mettre en place des réponses durables.

6 axes de prévention pour agir concrètement

Pour aider les entreprises à passer de la théorie à la pratique, la fiche ministérielle détaille six axes majeurs de prévention :

  • Informer et former les salariés ;
  • Réguler la charge de travail ;
  • Renforcer le soutien social ;
  • Accroître l’autonomie ;
  • Reconnaître la valeur du travail accompli ;
  • Débattre collectivement des critères de qualité du travail.

En termes d’actions concrètes, le Ministère du Travail conseille plusieurs actions à mettre en place : évaluation des risques via des questionnaires, ajustement des objectifs et des moyens, développement du dialogue social, encadrement du télétravail et du droit à la déconnexion, mise en place de dispositifs d’écoute ou encore reconnaissance équitable du travail effectué, qu’elle soit financière, symbolique ou statutaire.

Le stress peut-il être reconnu comme maladie professionnelle ?

Si le stress, en tant que tel, ne figure pas parmi les maladies mentionnées dans les tableaux des affections professionnelles de la Sécurité sociale, il peut néanmoins faire l’objet d’une reconnaissance au titre des maladies professionnelles dans certaines conditions. Conformément à l’article L. 461-1 du Code de la sécurité sociale, une telle reconnaissance est possible lorsqu’il est démontré que les troubles psychiques découlant du stress sont directement et principalement liés à l’activité professionnelle habituelle du salarié, et qu’ils entraînent un décès ou une incapacité permanente d’au moins 25 %.

La hausse des pathologies psychiques d’origine professionnelle illustre d’ailleurs la réalité de ce phénomène : en 2023, leur nombre a progressé de 25 %, et près de 12 000 accidents du travail ont été attribués à des risques psychosociaux dans le seul régime général. Des chiffres qui rappellent l’importance d’une prévention active et structurée du stress au travail, enjeu majeur de la santé au travail contemporaine.

Consultez ici la fiche complète : Ministère du Travail, fiche « La prévention du stress au travail », publiée le 29 septembre 2025.

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