Sommeil : le coût de l’insomnie supporté par les employeurs
Lundi 25 avril, la fondation Terra Nova publiait les résultats d’une étude sur le coût du sommeil : « Retrouver le sommeil, une affaire publique ». Dans son rapport, elle aborde les effets du sommeil (de bonne ou de mauvaise qualité) à travers :
- La santé publique
- La sécurité (sanitaire et routière)
- Le travail
- L’enfance
- Les inégalités sociales face au sommeil
L’étude de Terra Nova a été réalisée sur 369 salariés.
Le mauvais sommeil et son coût
Les résultats de l’étude démontrent que les coûts directs et indirects d’un sommeil de qualité se chiffrent en milliards d’euros et que 88 % des coûts indirects de l’insomnie (233 € par an et par salarié) sont supportés par l’employeur. En effet, l’étude constate que « Les insomniaques présentaient deux fois plus d’absentéisme que les bons dormeurs ».
Parmi les personnes concernées, les dirigeants des PME sont les plus exposés. Le rapport de Terra Nova s’appuie sur une étude du chercheur Olivier Torres : « 48 % des dirigeants déclarent souffrir d’un sommeil de mauvaise qualité, dont 23 % présentent une somnolence avérée, voire sévère (7 %) durant la journée. Parallèlement, 30 % d’entre eux déclarent avoir des difficultés à demeurer éveillé pendant la journée […] et manquent d’enthousiasme pour faire ce qu’ils ont à faire. »
Le rapport souligne également le manque de données sur les effets du travail de nuit et le manque d’études récentes sur l’impact des coûts directs sur le système de santé en particulier.
Les recommandations du rapport de Terra Nova sur le sommeil et son coût
Le rapport de Terra Nova établit 7 axes de recommandation pour améliorer le sommeil des Français :
- Améliorer la qualité du sommeil pendant l’enfance (influence sur le bien-être, éducation du sommeil, sieste à l’école au-delà de la moyenne section…)
- Santé et formation et continue des personnels de santé (favoriser enseignement scientifique sur le sommeil, formation de spécialistes du sommeil…)
- Sensibilisation et communication auprès du grand public
- Actions de lutte contre le bruit et les pollutions lumineuses
- Amélioration du bien-être au travail, dans le monde professionnel et universitaire (implication de la médecine du travail et des organismes de prévention des accidents du travail)
- Diminuer l’impact sanitaire du travail de nuit et en horaire atypique (renforcement de la surveillance médicale, pratique de la sieste…)
- Sécurité routière (améliorer la prévention des risques d’accidents liés à la somnolence)
Dans le domaine de l’entreprise, le rapport au sommeil est abordé à travers les points suivants :
- L’organisation du travail
- La formation
- La collaboration avec les services médicaux
Le rapport recommande notamment de réfléchir en entreprise à la création de salles de repos pour favoriser les temps de récupération des employés et sur la nécessité de former les services de ressources humaines pour les sensibiliser à ces questions.
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