Soins trop chers ? Le gouvernement veut freiner les dépassements d’honoraires dès 2026
Bonne nouvelle si vous trouvez parfois les consultations médicales trop coûteuses : le gouvernement souhaite s’attaquer aux dépassements d’honoraires, ces montants facturés en plus du tarif remboursé par l’Assurance Maladie.
Dans cette perspective, une mesure, inscrite dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, prévoit d’augmenter les cotisations des médecins qui pratiquent des tarifs libres.
L’objectif ? Inciter davantage de praticiens à proposer des tarifs conventionnés, donc mieux remboursés pour vous. Le point dans cet article !
Concrètement, qu’est-ce que ça changerait ?
Aujourd’hui, certains médecins (notamment en secteur 2) peuvent fixer librement leurs honoraires. Ils appliquent donc un tarif plus élevé que celui sur lequel la Sécurité sociale calcule son remboursement, ce qui laisse à votre charge (ou à celle de votre complémentaire santé) une somme parfois importante.
Le gouvernement souhaite désormais instaurer une « surcotisation » sur les revenus tirés de ces dépassements d’honoraires. Autrement dit : les médecins qui choisissent de pratiquer des tarifs plus élevés paieront davantage de cotisations sociales sur ces revenus.
Jusqu’à présent, ces dépassements étaient soumis à une contribution de 3,25 %.
Dès 2026, cette contribution serait remplacée par une nouvelle cotisation dont le taux pourrait être ajusté par décret. En clair, le gouvernement se laisse la possibilité de faire évoluer ce taux selon la situation.
Pourquoi cette mesure ?
Selon le dernier rapport du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie, les dépassements d’honoraires ont augmenté d’environ 5 % par an (hors inflation) entre 2019 et 2024.
Au total, ils représentent aujourd’hui plus de 4,3 milliards d’euros pour les médecins spécialistes, et environ 4,5 milliards d’euros toutes spécialités confondues.
Résultat : l’accès aux soins devient plus difficile, surtout pour les patients qui n’ont pas une bonne complémentaire santé.
C’est justement pour favoriser un accès plus équitable aux soins que cette mesure est mise sur la table.
Une mesure mal accueillie par les médecins
Du côté des particuliers, cette initiative pourrait à terme limiter la hausse des prix des consultations, voire encourager certains praticiens à revenir vers les tarifs conventionnés.
Mais pour de nombreux médecins, notamment ceux du secteur 2, la mesure passe mal : ils dénoncent une nouvelle taxe et craignent que cette « surcotisation » ne fragilise leur activité.
Certains estiment même qu’elle pourrait avoir l’effet inverse de celui recherché, en incitant certains praticiens à relever encore leurs honoraires pour compenser cette surcotisation.
Malgré ces critiques, le gouvernement défend sa logique : mieux encadrer les tarifs pour éviter que le coût des soins ne devienne un frein à se soigner.
Quand cette mesure entrera-t-elle en vigueur ?
Si le texte est adopté, la surcotisation s’appliquera à partir du 1er janvier 2026.
Selon les estimations du PLFSS, elle permettrait à la Sécurité sociale de dégager environ 200 millions d’euros de recettes nettes — des fonds qui pourraient être réinvestis dans le système de santé.
En tous cas, le sujet s’annonce explosif. Les syndicats de médecins spécialistes demandent au gouvernement d’engager rapidement des discussions sur cette mesure.
Dans le même temps, ils prévoient de déposer des amendements pour faire supprimer l’article 26, qui introduit la nouvelle surcotisation contestée.