SMIC, retraite, chômage, prévention santé… Découvrez les annonces du Premier ministre Michel Barnier !

Ce mardi 1er octobre 2024, le Premier ministre fraîchement nommé Michel Barnier a prononcé son très attendu discours de politique générale face aux députés.
Revalorisation anticipée du Smic au 1er novembre 2024, nouvelles concertations sur la réforme des retraites 2023, réforme de l’assurance chômage, lutte contre les déserts médicaux et virage préventif… Retour sur les principales annonces.
Le Smic sera revalorisé de 2 % au 1er novembre 2024
« Nous revaloriserons le Smic de 2 % dès le 1er novembre, en anticipation de la date du 1er janvier », a annoncé Michel Barnier.
Avec cette hausse de 2 %, le montant du Smic mensuel brut passera de 1 766,92 € à 1 802,26 €, tandis que le montant net passera de 1 398,70 € actuellement à 1 426,67 €.
Pourquoi cette hausse du SMIC ? Il faut savoir que le salaire minimum interprofessionnel de croissance est revalorisé :
- Au 1er janvier de chaque année pour tenir compte de l’inflation ;
- En cours d’année, en cas de forte augmentation de l’indice des prix à la consommation hors tabac des 20 % des ménages les plus modestes. Chaque hausse d’au moins 2 % est automatiquement suivie d’un relèvement du SMIC dans les mêmes proportions.
Pour rappel, la revalorisation du montant du salaire minimum s’était élevée à 1,13 % au 1er janvier 2024.
Par ailleurs, sur le plan des rémunérations minimales, le Premier ministre a promis des négociations rapides pour que les branches professionnelles dans lesquelles les minimas sont inférieurs au Smic remontent ces rémunérations, n’excluant « aucune mesure » pour parvenir à des résultats rapides. Lors de son discours de politique générale fin janvier, son prédécesseur, Gabriel Attal, avait déjà évoqué la nécessité de négocier pour revaloriser ces minimas conventionnels.
Réforme des retraites : des aménagements raisonnables
Sur la question de la réforme des retraites 2023 pour laquelle il reconnaît « certaines limites », le Chef du gouvernement s’est montré ouvert à de possibles aménagements « raisonnables et justes », en concertation avec les partenaires sociaux.
« Les questions des retraites progressives, de l’usure professionnelle, de l’égalité entre les femmes et les hommes face à la retraite méritent mieux que des fins de non-recevoir », a-t-il notamment indiqué sur le sujet.
Si quelques évolutions pouvaient intervenir prochainement, les fondements de la réforme ne seraient toutefois pas remis en cause ; ainsi, il n’est pas prévu de toucher au totem de l’âge légal de départ en retraite porté progressivement à 64 ans.
De nouvelles négociations sur l’assurance chômage
Sur le thème du chômage, Michel Barnier a redonné la main aux partenaires sociaux pour négocier « sur l’emploi des seniors et [le] système d’indemnisation du chômage ».
La réforme de l’assurance chômage voulue par Gabriel Attal est donc enterrée pour de bon. Cette réforme prévoyait notamment, dès le 1er décembre 2024 :
- De durcir les conditions d’accès à l’assurance chômage : il aurait fallu avoir travaillé 8 mois sur les 20 derniers mois pour toucher le chômage ;
- D’abaisser la durée d’indemnisation à 15 mois ;
- D’abaisser de 40 % de la durée d’indemnisation si le taux de chômage descendait sous les 6,5 % (mécanisme de contracyclicité) ;
- De créer un « bonus emploi senior » pour encourager les plus de 57 ans à reprendre un emploi. Concrètement, le senior au chômage qui aurait repris un emploi moins bien rémunéré que le précédent aurait pu cumuler son nouveau salaire avec son allocation-chômage, afin d'atteindre le même salaire qu'il avait avant de tomber au chômage. Et ce, pendant un an.
Lutte contre les déserts médicaux
Afin de lutter contre les difficultés d’accès aux soins, Michel Barnier a annoncé la création d'un programme d'engagement volontaire, le « programme Hippocrate » pour les internes en médecine français et étrangers. Le dispositif vise à les inciter à partir temporairement exercer dans des déserts médicaux, avec le soutien de l’Etat et des collectivités.
« Le temps est révolu où l'on avait la crainte de former trop de médecins. Nous allons amplifier l'effort engagé », a-t-il poursuivi. Sur les postes d’internes, Michel Barnier a annoncé qu’ « en 2025, la dynamique reprendr[a] fortement, puisqu'il y aura 11 000 internes contre 8 500 cette année ».
Loi infirmières, infirmiers
Le Premier ministre a également annoncé une « loi infirmières, infirmiers », « qui ira plus loin dans la reconnaissance de leur expertise et de leurs compétences et leur donnera un rôle élargi dans la prise en charge des patients ».
Dans le même esprit, il a ajouté vouloir étendre encore plus les compétences des « pharmaciens et des kinésithérapeutes ».
Il faut savoir que depuis quelques années, pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes, orthoptistes ou encore sages-femmes, ont vu leurs compétences élargies en matière de vaccination, de prescription d’antibiotiques ou de lunettes. Le Gouvernement souhaite donc aller plus loin.
Cumul emploi retraite avantageux pour les médecins retraités
Le Premier ministre a appelé à solliciter davantage les « médecins retraités, en leur permettant de reprendre du service avec un cumul favorable entre rémunération et retraite ».
Pour rappel, le Gouvernement a déjà mis en place des mesures incitatives pour les médecins retraités reprenant leur activité. En effet, la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2023 avait instauré une exonération des cotisations d’assurance vieillesse dues au titre de 2023 à destination des médecins en situation de cumul emploi retraite intégral. Une disposition favorable de ce type pourrait donc être de nouveau appliquée.
Prévention et santé mentale
Michel Barnier, qui souhaite faire de la santé mentale la grande cause nationale de 2025, a promis d'investir dans la prévention. Il s’agirait notamment d’intensifier les dépistages, de prévenir les comportements à risque ou encore de développer le sport-santé.
Sur ce dernier point, il faut savoir qu’en 2023, une proposition de loi appelait à rembourser les activités de sport-santé par l’Assurance maladie. En matière de prévention, enfin, il faut savoir que l’Assurance maladie a déjà mis en place de nombreuses campagnes de dépistage organisé : cancer du sein, cancer du col de l’utérus, cancer colorectal, etc.
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