Séniors sans emploi ni retraite : Qui sont-ils ? Et pourquoi ?

Si la plupart des séniors, population de plus en plus importante de notre société, passent directement d’un emploi à la retraite, ce n’est pas le cas de tous. Nombreux sont ceux qui ne travaillent plus et qui se retrouvent « sans emploi, ni retraite » (« NER »).
Selon une étude de l’Insee publiée le jeudi 11 mai 2023, un senior âgé de 55 à 69 ans sur six n’était « ni en emploi, ni à la retraite » en France en 2021. Mais alors, qui sont ces séniors « NER » ? Et pour quelles raisons se retrouvent-ils dans cette situation ? Focus.
Trois séniors « ni en emploi, ni à la retraite » sur cinq sont des femmes
En 2021, en France (hors Mayotte), 16 % des seniors âgés entre 55 et 69 ans ne se trouvaient « ni en en emploi, ni à la retraite » en 2021. Ils étaient soit au chômage (3%), soit inactifs sans percevoir de retraite (13%). Chiffre en hausse de 2% depuis 2014.
Cette situation varie selon l’âge et le sexe :
- 47% des seniors âgés de 61 ans sont en emploi contre 28 % au-delà de cet âge, soit à l’approche de l’âge d’ouverture des droits à la retraite fixé à 62 ans sous la législation actuelle ;
- Les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes : six personnes âgées de 55 à 69 ans sans emploi, ni retraite sur 10 sont des femmes, souvent peu ou pas diplômées et dans l’attente du taux plein en raison de leurs carrières incomplètes.
Pour quelles raisons, les seniors se retrouvent « sans emploi, ni retraite » ?
Ces seniors se retrouvent « sans emploi, ni retraite » pour trois raisons principales : raisons de santé, chômage, inactivité pour une autre raison.
En détail :
- 17% sont en recherche active d’emploi et donc, considérés comme chômeurs au sens du bureau international du travail (BIT) ;
- 39 % sont dans cette situation pour raison de santé ou de handicap (l’ouverture des départs à la retraite anticipés pour les personnes en situation de handicap étant restreinte) ;
- 44 % le sont pour une autre raison (proches de la retraite, au foyer…).
Chômeurs, malades, handicapés…, « la situation des NER est donc le plus souvent subie » d’après l’Insee.
Quelles sont les catégories socio-professionnelles les plus touchées par des départs précoces ?
L’étude de l’Insee fait écho à celle de France Stratégie du 19 avril 2023 qui dresse le portrait des seniors les plus concernés par des départs précoces.
« L’ampleur de ces sorties précoces de l’emploi, représentent plus de quatre départs en fin de carrière sur dix dans certains métiers » dont les plus concernés sont :
- L’hébergement-restauration (employés, polyvalents, cuisiniers) ;
- Le bâtiment (second œuvre et gros œuvre) ;
- Les services aux particuliers et aux collectivités (services à la personne, agent d’entretien) ;
- La manutention.
Il est à noter que parmi les quinze métiers aux taux de départs précoces les plus élevés, dix d’entre eux figurent aussi parmi ceux dont les travailleurs déclarent le plus souvent « ne pas se sentir capables de faire le même travail jusqu’à la retraite ».
Le projet de loi portant réforme sur les retraites prévoyait d'ailleurs la mise en place d'un index senior dans les entreprises qui a été rejeté par le Conseil Consitutionel du 14 avril 2023.