Le plan de nutrition santé et la feuille de route obésité touchant à sa fin, il y a urgence à agir !
Santé : faut-il reconnaitre l’obésité comme maladie chronique et instaurer une prise en charge en affection longue durée ?

5ème cause de mortalité dans le monde, l’obésité touche aujourd’hui près de 8, 5 millions de personnes en France. La situation devenant alarmante, un rapport sur la prévention et la prise en charge de l’obésité a été remis le 28 avril 2023 aux ministres chargés de la santé et des solidarités.
Que préconise le rapport pour lutter contre l’obésité ? L’obésité, doit-elle être reconnue comme maladie chronique et bénéficier d’une prise en charge en affection longue durée (ALD) ? Focus.
L’obésité, une maladie chronique ?
D’après le rapport visant à « mieux prévenir et prendre en charge l’obésité en France », l’absence de reconnaissance de l’obésité en tant que maladie chronique serait un frein à l’accès aux soins des patients, notamment pour les plus défavorisés.
Il propose également de considérer l’obésité sévère (de niveau 2) comme maladie de longue durée nécessitant des soins prolongés et justifiant donc une prise en charge en affection longue durée (ALD). Et pour cause, les patients avec une obésité de niveau 2 sont plus enclins à développer des complications.
L’objectif du texte est de rendre accessible les traitements, notamment les nouveaux médicaments. En effet, après avoir été longtemps un tabou, les traitements médicamenteux de l’obésité sont en voie d’évolution notamment avec l’introduction récente d’hormones digestives favorisant le rassasiement. Le rapport souligne donc l’importance pour les patients de pouvoir disposer rapidement de ces nouveaux médicaments compte tenu de leur efficacité.
La lutte contre l’obésité doit devenir une grande cause nationale
Responsables de 70 % des dépenses liées au diabète, 23 % des dépenses cardio-vasculaires et 9 % liées au cancer, l’obésité serait, selon le rapport remis par Martine Laville, un déterminant majeur de la santé favorisant ou aggravant l’évolution de nombreuses autres pathologies chroniques.
Par ailleurs, toujours selon le rapport, l’obésité aurait doublée entre 1997 et aujourd’hui, passant de 8,5 % à 17% de la population française, et devrait atteindre 25 à 29 % de la population selon les projections faites par l’OMS en 2016.
Dans le détail, le rapport préconise de suivre quatre objectifs majeurs pour lutter contre l’obésité en France :
- Prévenir l’obésité en agissant prioritairement sur les plus défavorisés en favorisant l’accès à la cantine, en interdisant la publicité pour les aliments de mauvaise qualité nutritionnelle aux heures de grande écoute des enfants et adolescents.
- Mettre en place une meilleure prise en charge de l’obésité chez l’adulte et chez l’enfant grâce à une modification profonde de l’offre de soins notamment par l’augmentation du nombre de médecins spécialistes formés, le renforcement des Centres spécialisés en obésité (CSO).
- Investir dans la recherche et l’innovation à l’instar de nombreux pays comme l’Allemagne, les Etats-Unis, les pays scandinaves.
- Agir prioritairement dans les départements et régions d’Outre-Mer où l’on relate une forte prévalence de l’obésité facteur d’importantes complications tels que le diabète, l’hypertension artérielle, les accidents vasculaires cérébraux (AVC).