RSA, allocations familiales… quelles conséquences d’une « année blanche » sur votre portefeuille ?

L’annonce de François Bayrou d’une possible « année blanche » sur les prestations sociales pourrait peser lourdement sur le pouvoir d’achat des ménages français. Quelles aides seraient concernées ? Et surtout, de combien les bénéficiaires pourraient-ils être privés ? Éléments de réponse.
Une hausse habituellement liée à l’inflation
Chaque année, les prestations sociales sont revalorisées le 1er avril pour tenir compte de l’inflation constatée sur douze mois, de février à février. En 2026, cette hausse pourrait être suspendue si le gouvernement mettait en œuvre son « année blanche », c’est-à-dire un gel temporaire des revalorisations. En clair : les minima sociaux n’augmenteraient pas, quel que soit le niveau d’inflation.
Il est encore trop tôt pour connaître précisément l’inflation entre février 2025 et février 2026, et qui sert à déterminer ensuite la revalorisation des aides sociales. Toutefois, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) table sur une hausse de 1,3 %. En se basant sur cette projection, on peut estimer les pertes potentielles pour les bénéficiaires du RSA et des allocations familiales.
Jusqu’à 21 euros de moins pour les allocataires du RSA
Voici ce que représenterait une revalorisation manquée de 1,3 % pour les foyers percevant le RSA, selon leur composition :
- Personne seule : perte de 8,40 € par mois (646,52 € au lieu de 654,92 €)
- Couple ou famille monoparentale avec un enfant : -12,61 € (969,78 € au lieu de 982,39 €)
- Couple avec un enfant ou parent seul avec deux enfants : -15,13 € (1 163,74 € au lieu de 1 178,87 €)
- Couple avec deux enfants : -17,65 € (1 357,70 € au lieu de 1 375,35 €)
- Famille monoparentale avec trois enfants : -18,49 € (1 422,35 € au lieu de 1 440,84 €)
- Couple avec trois enfants : -21,01 € (1 616,31 € au lieu de 1 637,32 €)
Autrement dit, plus la composition familiale est importante, plus l’impact mensuel du gel se fera sentir. Pour rappel, le nouveau revenu de solidarité active (RSA) vous oblige à effectuer chaque semaine 15 heures d’activités, en entreprise ou en formation. Cette mesure est destinée à accompagner la sortie du RSA et un retour à l’emploi. Autrement dit, si vous ne respectez pas vos obligations et que vous n’avez pas de motif légitime, vous prenez le risque de voir votre RSA suspendu ou supprimé en tout ou partie.
Des conséquences également pour les allocations familiales
Les familles bénéficiant d’allocations familiales ne seraient pas non plus épargnées. En se basant toujours sur une inflation estimée à 1,3 %, voici les pertes mensuelles potentielles :
- 2 enfants : 1,96 € par mois (151,05 € au lieu de 153,01 €)
- 3 enfants : 4,48 € (344,56 € au lieu de 349,04 €)
- 4 enfants : 7,00 € (538,08 € au lieu de 545,08 €)
Rappelons qu’aujourd’hui en France, près de 7 millions de foyers français bénéficient des allocations familiales.
Un gel plus large que le RSA
Le RSA et les allocations familiales ne sont pas les seuls dispositifs visés par cette possible année blanche. D’autres aides seraient également gelées si la mesure était confirmée, notamment :
- L’allocation aux adultes handicapés (AAH)
- L’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa)
- La prime d’activité
- Les aides au logement (APL)
Autant d’aides essentielles pour des millions de Français, dont les montants sont déjà jugés insuffisants par de nombreuses associations. Si l’inflation se maintient en 2025-2026, le gel des prestations sociales reviendrait de fait à une perte nette de pouvoir d’achat pour les plus modestes.