Retraites : mauvaise nouvelle, votre pension pourrait être gelée en 2025

Alors qu’il est acculé par la dégradation du déficit public à 5,5 % du PIB, le Gouvernement s’échine à rechercher des pistes d’économies. C’est dans ce contexte que revient le spectre d’une revalorisation des pensions de retraite de base sous l’inflation, voire d’un gel pur et dur.

Si les sons de cloche diffèrent selon les membres du Gouvernement sondés, il s’agit bien d’une idée qui surgit à intervalles régulières depuis le début de l’année. Tout ce qu’il faut savoir dans notre article !

Gel ou sous-indexation des pensions de retraite : le Gouvernement botte en touche

Vous n’êtes pas sans savoir qu’au 1^er janvier 2024, les pensions de retraite de base avaient été revalorisées de 5,3 %, à hauteur donc de l’inflation. Pour 2025, les choses sont loin d’être actées.

Si pour l’heure, le Président de la République, Emmanuel Macron, se dit défavorable à une sous-indexation ou une désindexation des retraites, certains de ses ministres interrogés sur ce serpent de mer bottent en touche.

C’est notamment le cas du ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, qui a indiqué ce mardi 1^er juin au micro de BFM-TV « qu'aucune décision n'a été préparée » en ce sens dans le cadre du budget 2025, sur lequel il indique souhaiter travailler avec les oppositions pour trouver des compromis afin de faire des économies. « Je vais rassembler toutes les oppositions et j'espère que la décision prise par Standard & Poor's [de rétrograder la note de la dette française de AA à AA-, ndlr] leur ouvrira les yeux sur la nécessité de me faire des propositions d'économies plutôt que des propositions de dépenses comprises entre 100 et 300 milliards d'euros selon la famille politique », a-t-il notamment déclaré.

Les retraités ont un revenu médian plus élevé que les actifs : de nombreux économistes appellent à les mettre davantage à contribution

Selon un document publié par le COR, en 2019, le niveau de vie des ménages retraités était légèrement supérieur à celui des ménages actifs.

Dans une tribune publiée en octobre 2023 dans Les Echos, cinq économistes plaidaient pour une sous-indexation des pensions de retraite arguant qu’ « avec toujours moins d'actifs pour financer toujours plus de retraités, la pression s'accroît comme jamais sur les premiers » dans un contexte où, rappellent-ils, le niveau de vie des retraités est supérieur à celui des actifs.

Idem dans une tribune publiée le 15 avril 2024 dans Le Monde, un collectif d’économistes appelait à instaurer des mesures visant à « mettre davantage à contribution les retraités, pour des raisons d’efficacité et de justice sociale ».

Dans les faits, si l’on reprend le document du COR, celui-ci indique que le total des pensions nettes perçues par les personnes composant le ménage retraité s’élève à 2 363 € mensuels nets en moyenne, auxquelles s’additionnent 313 € de revenus d’activité, soit parce que la personne retraitée du ménage cohabite avec une personne active, soit parce qu’elle cumule emploi et retraite.

Quant aux ménages actifs, ils touchent en moyenne 3 746 € nets mensuels de revenus d’activité et 106 € de pension (si la personne active vit avec une personne retraitée ou si elle perçoit une réversion par exemple). À ces revenus, viennent également s’ajouter 407 € de revenus du patrimoine pour les retraités et 257 € pour les actifs.

Enfin, les transferts sociaux et fiscaux qui interviennent entre les ménages doivent également être pris en compte. Les retraités perçoivent moins de prestations sociales que les actifs (51 € contre 173 €), mais acquittent également moins d’impôts et de prélèvements (266 € et 425 €).

Finalement, le revenu disponible des ménages retraités s’élève à 2 700 € mensuels en moyenne et celui des ménages actifs à 3 627 € en moyenne. Le revenu disponible des retraités représente ainsi 84,3 % du revenu de l’ensemble des ménages (3 203 €) alors que celui des actifs en représente 113,2 %.

Quoi qu'il en soit, les desseins du Gouvernement devraient être rapidement connus. Affaire à suivre…