Retraites : une feuille de route pour relancer les négociations

Alors que le « conclave » sur les retraites a été marqué par une série de défections parmi les partenaires sociaux, les participants encore autour de la table ont adopté une « note d’objectifs » destinée à encadrer la suite des discussions.
Un document qui tient lieu de feuille de route, censé relancer le dialogue sur un sujet toujours aussi sensible.
Une tentative de relance malgré les départs
Alors que Force ouvrière, la CGT et l'organisation patronale U2P ont déjà quitté la table des négociations, les discussions entre les partenaires sociaux se poursuivent. Ceux qui participent encore à la concertation se sont mis d'accord jeudi sur une feuille de route visant à négocier ensemble des « évolutions » du système de retraites.
« Il nous fallait un cadre de référence, c'est bon, on l'a », a déclaré Yvan Ricordeau à l'AFP. Cette « note d'objectifs » établit un cadre pour les prochains échanges, même si la CFTC a exprimé quelques réserves sur son contenu et n'a pas exclu de quitter à son tour les négociations. Le Medef, la CPME et la CFE-CGC ont, en revanche, donné leur accord pour avancer sur les pistes envisagées.
Plusieurs questions au cœur des enjeux
Ce document de quatre pages identifie plusieurs pistes de travail :
- Réaffirmer l’importance de rétablir l’équilibre financier du régime, qualifié de « nécessité » ;
- Réinterroger plus largement le financement de la protection sociale ;
- Améliorer la prise en compte de l’usure professionnelle et des inégalités entre les femmes et les hommes.
Autant de points sensibles, même si l’attention principale devrait se concentrer sur l’âge effectif de départ à la retraite, présenté dans la note comme « la principale question de notre système ».
Le document reste cependant volontairement silencieux sur une éventuelle baisse de cet âge, pourtant demandée par plusieurs syndicats, alors que le gouvernement semble vouloir définitivement fermer la porte à cette option après la sortie déjà critiquée de François Bayrou sur le sujet.
Le Medef fermé à toute hausse des cotisations
Malgré cette nouvelle feuille de route, les marges de manœuvre semblent étroites. Le Medef, par exemple, refuse catégoriquement toute augmentation des cotisations patronales. Selon l’organisation, cela porterait atteinte à la compétitivité des entreprises et au pouvoir d’achat des salariés.
« S'accorder sur les modalités d'équilibre du système, sans augmentation des cotisations patronales et salariales, est (...) un préalable à l'examen nécessaire de tous les autres sujets », a rappelé le Medef dans un communiqué diffusé mardi.
Pour rappel, si aucun nouveau départ ne vient perturber les discussions, les réunions devraient se poursuivre jusqu’à la fin du mois de mai, à raison d’une séance hebdomadaire. Au vu du contexte, l’équilibre de la concertation reste cependant extrêmement fragile.