Retraites : un déficit durable malgré la réforme, selon le COR

Alors que la réforme des retraites se concrétise avec la parution des premiers décrets et du calendrier des prochains textes d’application en cours de rédaction, le Conseil d'orientation des retraites (COR) a publié le 22 juin 2023 son rapport annuel selon lequel l’équilibre financier du système de retraite ne pourra être rétabli à l’horizon 2030. Mais alors pourquoi ? Focus.
Vers une baisse timide des dépenses de retraite, une situation qui serait plus inquiétante sans la réforme
Selon le COR, les dépenses de retraite rapportées au PIB sont un « indicateur déterminant pour évaluer la soutenabilité du système ».
Ainsi, d’après ses analyses :
- Entre 2022-2027, les dépenses seraient en légère baisse, passant de 13,7 % en 2022 à 13,6 % du PIB en 2027, voire 13,5 % à l’horizon 2030 notamment due à la réforme en cours en raison de la baisse du nombre de retraités ;
- À compter de 2030, elles oscilleraient entre 11,4 % et 13,9 % selon le scénario. Baisse qui signifie qu’ « il faudra consacrer une part moindre de la richesse nationale au financement public des retraites par rapport à ce qui était anticipé avant la réforme » ;
- Les dépenses augmenteraient plus à long terme du fait de la compensation de la baisse du nombre de retraités par la hausse de la pension moyenne, et par le renforcement des dispositifs de solidarité (surcote pour les mères, AVPF…) ;
- Une diminution ou une quasi-stabilité des dépenses semble cependant peu envisageable pour 2070 eut égard au vieillissement démographique attendu même s’il est atténué par le recul de l’âge de départ à la retraite.
Par ailleurs, selon les projections du COR, les ressources du système des retraites qui représentaient 13 ,8 % du PIB en 2022, devraient rapidement diminuer entre 13,2 % et 13,3 % du PIB en 2030 pour se situer autour de 11,9 % en 2070 selon le scénario +1,6 %.
Le système des retraites restera durablement en déficit à l’horizon 2030
Selon les projections du COR, le solde du système de retraite découlant des évolutions des dépenses et des recettes devrait rester excédentaire en 2023 avec un excédent de 3,6 milliards d’euros, soit 0,1 % PIB contre 4,4 milliards d’euros en 2022.
Mais, il se retrouverait ensuite dans le rouge avant d’être de nouveau excédentaire « après 2045 » dans le meilleur des scénarios (1,6 %) ou, 2070 selon la thèse la plus pessimiste (0,7 %).
La situation financière serait par ailleurs différente selon les régimes :
- Les régimes de base des salariés du privé et les fonds de solidarité vieillesse seraient dans un premier temps « à l’équilibre en 2030 » avant de connaitre un besoin de financement continue dans les trois scénarios ;
- Les régimes complémentaires des salariés du privé seraient excédentaires sur l’ensemble de la projection notamment en raison des excédents du régime Agirc-Arrco ;
- Les régimes de la fonction publique et assimilés resteraient globalement déficitaires sur toute la période et dans tous les scénarios notamment en raison du déficit du régime des agents hospitaliers et des fonctionnaires territoriaux du fait de leurs « besoins de financement sur toute la période et dans tous les scénarios » ;
- Enfin, le COR considère que les régimes des non-salariés redeviendraient excédentaires à la moitié de l’année 2030.
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