Retraite progressive et carrières longues : découvrez le nouveau dossier du Conseil d’orientation des retraites (COR)

Récemment le Conseil d’orientation des retraites (COR) a publié un nouveau dossier sur les « Départs anticipés ».

L’objectif de ce document ? Offrir un panorama des dispositions qui permettent de liquider votre retraite avant l’âge légal ou d’arrêter de travailler tout en percevant une rémunération ou un revenu de remplacement.

Retraite anticipée pour carrière longue ou encore retraite progressive, faisons le point ensemble.

La retraite anticipée pour carrière longue : un dispositif quantitativement important pour ceux ayant commencé à travailler tôt

Pour rappel, depuis l’entrée en vigueur de la réforme des retraites au 1^er septembre 2023, le départ anticipé au taux plein est possible à 58, 60, 62 et 63 ans.

Pour bénéficier d'un départ anticipé pour carrière longue, vous devez :

• Avoir validé 4 à 5 trimestres avant le 31 décembre de vos 16,18, 20 ou 21 ans ;
• Et justifier d’une durée d’assurance ouvrant droit à une retraite au taux plein (qui varie selon votre année de naissance).

Aujourd’hui, la retraite anticipée pour carrière longue (RACL) représente la majeure partie des départs avant l’âge légal. En quelques chiffres, c’est :

• Près d'un quart des départs au régime général pour la génération née en 1953, soit 160 000 personnes ;
• 10 % des départs en 2021 dans la fonction publique d’Etat ;
• 40 % des départs anticipés en 2021 pour les fonctionnaires hospitaliers et territoriaux.

Plus encore, on estime que 30 % des assurés du régime général nés entre 1953 et 1956 éligibles à RACL n’y recourent pas. En cause : une méconnaissance du dispositif car la plupart liquident à l’âge légal de droit commun et ne retirent pas de gain significatif de pension du fait du recul de leur départ.

Pour en savoir plus sur la RACL, n’hésitez pas à consulter notre contenu dédié : Retraite anticipée pour carrière longue : conditions, bénéficiaires, demande, montant

La retraite progressive : un dispositif encore assez mal connu de transition entre emploi et retraite

La retraite progressive est un dispositif qui vous permet, si vous justifiez d'une durée de trimestres cotisés suffisante, de toucher une partie de vos retraites de base et complémentaire, tout en diminuant votre temps de travail / activité.

Pendant cette période, vous continuez de cotiser pour la retraite, ce qui vous permet de cumuler des droits et des trimestres. Ces derniers sont alors pris en compte au moment de la liquidation définitive de votre retraite.

Aujourd’hui, la retraite progressive est accessible à tous. Et pour cause, depuis le 1^er septembre 2023, ce dispositif a été étendu :

• Aux professions libérales ;
• Aux avocats ;
• Et aux fonctionnaires.

Par ailleurs, la réforme des retraites a encadré la possibilité pour l’employeur de refuser le passage à temps partiel ou temps réduit dans le cadre de la retraite progressive. Ce dernier doit désormais justifier son refus par le fait que la durée du travail que vous sollicitez est incompatible avec l’activité économique de l’entreprise.

Aujourd’hui, ce dispositif reste encore mal connu, même si depuis 2015 le nombre de personnes qui en bénéficie est en hausse (31 200 en 2020).

De manière générale :

• Les hommes partent en retraite progressive pour se rapprocher du taux plein ;
• Les femmes l’utilisent pour partir avant l’âge légal.

Mais, dans les deux cas, avec une réduction d’activité.

L’objectif de la réforme de 2023 était de rendre ce dispositif plus attractif. Au sein de la fonction publique d’État, on recense déjà 5 450 demandes depuis son entrée en vigueur, soit 23 % des demandes de retraite civile.

Si la retraite progressive présente des avantages indéniables, comment expliquer le faible nombre d’assurés bénéficiaires de ce dispositif en 2020 ? Comprenez bien, dans certaines situations, la retraite progressive n’est pas si avantageuse en comparaison du cumul emploi retraite (CER) ou de la retraite anticipée pour carrière longue. Toutefois, pour 80 % des assurés à temps partiel éligibles en 2018 (soit 32 000 personnes), ce dispositif aurait constitué un effet d’aubaine, en améliorant leurs droits à durée de cotisation donnée. Dans ce cas, le non-recours semble lié à une méconnaissance du dispositif.