Nous pouvons faire ce décalage et protéger les petites retraites. Le minimum vieillesse sera revalorisé au 1er janvier et nous allons avoir une discussion sur le seuil de retraites qui sera protégé et ne sera pas impacté. Est-ce 1 200 €, 1 400 €, ou 1 600 € ? Il faut avoir ce débat pour ne pas pénaliser les plus fragiles des retraités.
Retraite : la revalorisation des petites pensions en janvier, au lieu de juillet, aurait un coût limité

Afin de réduire le déficit, le gouvernement avait intégré au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 une mesure visant à décaler la revalorisation des retraites de base au 1er juillet de chaque année, contre janvier actuellement. Face aux critiques, le ministre du Budget et des Comptes publics avait annoncé le 21 octobre être prêt à protéger les petites retraites de cette revalorisation tardive.
C’est au tour du directeur général de la CNAV, Renaud Villard, de donner de l’espoir. Selon lui, la protection des « toutes petites retraites » (moins de 1 200 € par mois) aurait un impact « pas extrêmement élevé », d’environ 500 millions d’euros.
On fait le point.
Le décalage de la revalorisation des retraites en juillet, une mesure décriée
Chaque année au 1er janvier, les pensions de retraite augmentent à hauteur de l’inflation. Le PLFSS pour 2025 prévoyait de différer cette revalorisation au 1er juillet de chaque année. Le gel des pensions de retraite de 6 mois devrait permettre d’économiser 4 milliards d’euros en 2025.
Cette mesure était fortement décriée, de tous les côtés de l’échiquier politique et par les syndicats. Afin de tempérer la situation, le ministre du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, avait annoncé être prêt à faire un geste pour les petites retraites.
Notez que les retraités touchant l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) et le minimum vieillesse (ASV) ne sont pas concernés. Ces allocations resteront revalorisées au 1er janvier de chaque année.
Le directeur de la CNAV semble favorable à protéger les « toutes petites pensions »
Auditionné par la Commission des Affaires sociales dans le cadre de l’examen du PLFSS pour 2025, Renaud Villard a indiqué mercredi 6 novembre que la protection des « toutes petites retraites » (moins de 1 200 € / mois) du gel de 6 mois des pensions coûterait 500 millions. Cette tolérance aurait donc un impact « pas extrêmement élevé ».
Si le législateur décide d’épargner les « toutes petites retraites », « la perte (serait) de l’ordre de 10 à 15 % » des 4 milliards d’économies souhaitées par le gouvernement, soit un montant « pas extrêmement élevé » a-t-il poursuivi.
Selon lui, l’impact « dépend du seuil » qui sera choisi pour déterminer ce qu’est une « petite retraite ». Selon les estimations réalisées par la CNAV, la protection des retraites de base (tous régimes inclus), coûterait :
- 300 millions d’euros pour protéger les retraites inférieures ou égales à 1 050 € ;
- 500 millions d’euros pour protéger celles de moins de 1 200 €.
À noter que le directeur général de la CNAV a donné une information importante : le fait de revaloriser uniquement les petites pensions de retraite au 1er janvier n’est pas possible techniquement, car cela nécessiterait des calculs complexes.
Le coup de pouce, s’il est adopté, ne pourra être réalisé que rétroactivement : les retraités touchant une faible pension bénéficieront, au 1er juillet, d’un « rappel », à savoir un rattrapage de la somme que l’Assurance retraite n’a pas été en capacité technique de verser dès janvier.