Remboursement des montures plafonné : les lunetiers français s’inquiètent

La réforme sur le reste à charge zéro, dite « 100 % santé », qui comprendra des paniers de soins pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale et les complémentaires santé, inquiète le réseau de soins Carte Blanche Partenaires qui tire la sonnette d’alarme dans un communiqué publié vendredi.
En cause, l’abaissement du plafond de remboursement des montures de lunettes par les contrats responsables à 100 € dès 2020, contre 150 € actuellement.
Reçus le 5 juillet à Bercy, Carte Blanche ainsi que 2 des 4 industriels lunetiers français produisant des montures sur le territoire, ont ainsi pu exprimer leurs craintes quant aux effets néfastes de cette réforme, tant sur la filière lunetière française que sur l’économie locale.
La filière optique française en péril
Selon le réseau Carte Blanche, le prix de fabrication de montures Made In France (MIF) et Origine France Garantie (OFG) se situe actuellement entre 150 et 180 € pour les MIF et entre 250 et 300 € pour les OFG.
Les coûts incompressibles de fabrication, de logistique et de transport porteront les équipements optiques estampillés France à un montant supérieur au plafond de remboursement de 100 €, appliqué dans les contrats responsables dès 2020.
Conséquence, ce cercle vicieux économique asphyxierait la filière optique française, qui représente 130 entreprises sur le territoire et 2,5 millions de montures produites chaque année : les assurés se détournant de ces montures, préférant choisir des montures d’un montant maximum de 100 € prises en charge intégralement par leur contrat santé, cela induira forcément une baisse des commandes et donc une irréversible suppression de postes. Rappelons que la filière lunetière emploie 3 500 personnes en France.
Effet d’aubaine pour la filière asiatique
Dans un contexte de forte délocalisation au niveau de la filière, la réforme sur le reste à charge zéro en optique devrait profiter, selon le réseau Carte Blanche Partenaires, aux importations asiatiques « dont la fabrication repose sur des conditions de travail sans commune mesure avec le droit social français et sur des normes environnementales et des process de fabrication moins exigeants ».