Réforme du RAC 0 : économie potentielle de 350 M€ pour les OCAM sur l’optique

D’après une étude réalisée par le cabinet Xerfi, la réforme du reste à charge zéro (RAC 0) pourrait représenter une économie financière potentielle de près de 354 M€ pour les complémentaires santé. A l’inverse, les opticiens devraient supporter son coût.
Le rassemblement des opticiens de France (ROF), signataire de l’accord sur le 100 % Santé et regroupant 80 % de la profession, a présenté jeudi 14 février cette étude sur les conséquences de la réforme du RAC 0 sur le marché de l’optique. Elle se base sur un échantillon représentatif de 55 000 factures anonymisées, couvrant tout types de magasins (enseignes, indépendants, mutualistes), ainsi que sur des données publiques et différentes enquêtes, notamment sur la renonciation aux soins.
De nouveaux postes d’économies pour les OCAM
La forte économie que représenterait la réforme pour les organismes d’assurance maladie complémentaire (OCAM) proviendrait essentiellement du plafonnement des montures. En passant de 150 € à 100 €, le plafonnement pourrait représenter une économie de 289 M€.
Autre poste important d’économies, la baisse du ticket modérateur à rembourser pour les OCAM (77,4 M€/an).
Diminution de la renonciation aux soins
L’étude met en avant l’impact que pourrait avoir la réforme du 100 % Santé sur la renonciation aux soins, ce qui représenterait un succès politique. Le cabinet estime en effet qu’en l’espace de deux ans, près de 1 082 000 personnes pourraient s’équiper pour la première fois.
Xerfi a également établi trois hypothèses de report des porteurs de lunettes déjà assurés vers les nouvelles offres du 100 % Santé, qui pourraient représenter entre 13,2 et 14,8 % du marché global de l’optique.
Impact négatif pour les opticiens
Malgré le fait que de nouveaux français pourraient s’équiper en optique, le chiffre d’affaire des opticiens devrait être impacté négativement par la réforme. Les nouvelles normes et plafonds de prise en charge, notamment sur les montures, devraient faire baisser en moyenne de 6,2 % le chiffre d’affaire par assuré et 11 % des magasins d’optique pourraient être fragilisés.
Le ROF estime donc que « cette réforme est clairement supportée et financée par les opticiens », d’autant plus que le gain potentiel pour les OCAM sur le marché de l’optique excéderait le coût global de leurs prises en charge supplémentaires sur les secteurs dentaire et aides auditives. Le syndicat demande aussi la suppression des remboursements différenciés pratiqués par les réseaux de soins, afin de permettre aux 85 % d’assurés sur le marché à tarif libre de choisir sans contrainte leur opticien.