Réforme des retraites : qu’en pensent les syndicats ?
PUBLIÉ LE : par Amélie Martinen

Jeudi 18 juillet, Jean-Paul Delevoye, Haut-commissaire à la réforme des retraites, a remis son rapport à Édouard Philippe sur le futur système universel de retraite. Système à points, taux plein à 64 ans … les syndicats sont assez partagés sur le futur régime universel. Tour d’horizon.
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Les réformistes : syndicats patronaux, CFDT, CFTC, Unsa
La plupart des syndicats, qu’ils soient patronaux ou non, reconnaissent des avancées sociales dans le système présenté hier par le Haut-commissaire. Cependant, certains d’entre eux mettent en garde sur l’âge de départ à taux plein, fixé 64 ans.
- CFDT: Laurent Berger, leader de la CFDT, ne cache pas son inquiétude sur certains points du rapport, et refuse « qu’un âge unique de 64 ans soit imposé à tous ». Cependant, il reconnait un travail « fourni et conséquent », en faveur des « carrières hachées, des femmes, des jeunes » : le rapport « prouve que la mise en place d’un système des retraites plus juste, plus lisible, est possible ». Un bilan plutôt positif, donc.
- CFTC: même constat pour la CFTC, qui fait part de son appréhension sur la décote appliquée en cas de départ avant 64 ans, mais reconnaît des « avancées sociales » : « les droits familiaux, ou la revalorisation des retraites pour les femmes sont positifs ».
- Unsa: Dans un communiqué, l’Union nationale des syndicats autonome affirme son « opposition à la mise en place d’un âge pivot à 64 ans », mais salue la transition longue présentée par le rapport et la « méthode d’écoute » de Delevoye.
- FNSEA: le syndicat affirme son soutien au rapport présenté hier. Dans un tweet, il se réjouit « des annonces faites (…) par Delevoye. De nombreuses propositions correspondent aux revendications que nous portions ». Dans leur communiqué, la Fédération nationale des Syndicats d’Exploitants agricoles explique son ardeur pour le rapport « la mise en œuvre d’un système par points et d’un minimum de pension à 85 % du Smic net, commun à l’ensemble des français, était une revendication de longue date ».
- MEDEF: Geoffroy Roux de Bézieux affirme que « globalement, le MEDEF soutiendra les grands principes de cette réforme ». Il restera toutefois « vigilant et attentif dans les concertations qui vont s’engager dans les jours qui viennent » car des interrogations subsistent, notamment sur le fonds de réserve universel, « il ne faudrait pas que les régimes qui ont été précautionneux, comme le régime Agirc-Arrco (…) ou ceux des indépendants, soient ponctionnés pour financer les régimes qui l’ont moins été ».
Les antis-réforme : la CGT, et Force ouvrière
Le ton est moins enjoué du côté de la CGT et de FO.
- Force Ouvrière: Yves Veyrier exprime son total « désaccord » avec le rapport Delevoye. L’âge minimum d’ouverture des droits, 62 ans, ne permettra pas selon lui d’assurer un niveau de retraite convenable. « Il y a aujourd’hui 42 régimes qui assurent un bon niveau de retraite. Pourquoi les remettre en cause ? ».
- CGT : les mots sont forts pour Philippe Martinez, qui dénonce un « enfumage déguisé sous des mots pompeux ». Il reproche au système présenté hier de ne pas régler un certain nombre de problèmes actuels, liés au nombre d’emplois et à la précarité. Pour lui, le futur système est d’ailleurs le contraire du système « solidaire » De plus, il s’inquiète sur l’avenir des points : « quand Bruxelles nous tirera les oreilles et que Bercy cherchera des économies faciles, il suffira de réduire le point », mettant à mal le niveau de pension des futurs retraités.