Réforme des retraites : quel est l’impact financier de la revalorisation des petites retraites ?

Dans le cadre de la réforme des retraite, le directeur général de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV), Renaud Villard, s’est exprimé devant la commission des Affaires sociales du Sénat. Il a notamment expliqué l’impact financier de la revalorisation des petites retraites, tant pour le flux (nouveaux retraités) que pour le stock (actuels retraités).
Le texte prévoit en effet la revalorisation du minimum contributif de 100 € pour les nouveaux retraités, ainsi que pour les retraités actuels. L’objectif est de porter la pension minimale pour une carrière complète à 1 200 € brut, soit 85 % du SMIC.
Cette mesure était dans l’esprit des politiques dès la loi du 21 août 2003 portant réforme des retraites, qui avait d’ores et déjà posé l’objectif « politique, et non normatif » d’un taux de remplacement de 85 % du SMIC net pour un assuré ayant accompli une carrière complète, cotisée au SMIC et à taux plein. La sous indexation des pensions de retraite de base et complémentaire avaient finalement produit un décrochage « de quasiment 100 € » que la réforme actuelle vise à corriger. « Le projet de loi ajoute 100 € pour le stock et le flux pour retrouver cette intention politique de 2003, et fait pour l’avenir de cet objectif un impératif normatif puisque le minimum contributif sera dorénavant arrimé sur le SMIC ».
S’agissant du flux, 200 000 retraités devraient être concernés chaque année, sur un total de 800 000 nouveaux retraités. Les femmes sont majoritairement bénéficiaires, avec 130 000 femmes pour 70 000 hommes. Le coût de la mesure est estimée à 500 millions d’euros en 2030, « et continuerait ensuite sa montée en charge ».
S’agissant du stock, la réforme bénéficierait à 1,8 million de retraités actuels du régime général, majoritairement des femmes (61 %), pour une revalorisation annuelle moyenne de 680 € par an. Les travailleurs modestes devraient voir leur pension augmenter de 7 % en moyenne, explique Renaud Villard. En incluant ce stock, le coût de la mesure devrait s’élever à 1,3 milliard d’euro à horizon 2030.