Réforme des retraites : la revalorisation du minimum de pension à 1 200 € concernera-t-elle seulement les nouveaux retraités ?

A une semaine de la présentation des arbitrages finaux autour de la réforme des retraites, la Première ministre, Elisabeth Borne, a rappelé ce mardi 3 janvier plusieurs points.
Elle a notamment évoqué la mesure la plus explosive, largement contestée par les organisations syndicales, le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 65 ans, en rappelant que l’âge de 65 ans ne constituait pas « un totem » et qu’elle était ouverte à la négociation, « d'autres solutions permett[ant] d’atteindre [cet] objectif », a-t-elle précisé.
Elle a également indiqué concernant l’allongement de la durée des cotisations pour percevoir une retraite à taux plein, que « les 43 années de cotisations prévues dans la réforme Touraine pour avoir une retraite à taux plein » resteraient la règle. Quant à « l'âge qui permet à quelqu'un qui n'a pas eu une carrière complète de partir sans décote », il « ne bougera pas » et « restera à 67 ans » (source : France Info).
Elisabeth Borne a par ailleurs évoqué la pension de retraite minimum fixée 85 % du SMIC, soit 1 200 euros par mois (part complémentaire incluse) pour une carrière complète. Sur le sujet, elle a ainsi déclaré : « ma priorité, c’est que ce sont les actifs qui vont devoir travailler un peu plus longtemps qui bénéficient de cette revalorisation ». Faut-il comprendre à travers cette affirmation que les retraités actuels seraient exclus du dispositif ?
Il semblerait que ce soit le cas, et pour cause, le 15 décembre dernier, lors d’un point d’étape sur la réforme des retraites, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, indiquait que « l’engagement que le Président de la République a pris pendant la campagne est un engagement pour les nouveaux retraités ». Sur ce point, la Première ministre a assuré ce 3 janvier qu'il y aurait un débat à l'Assemblée nationale et au Sénat sur l'éventuel élargissement de la disposition aux retraités actuels.
Pour rappel, la réforme des retraites donnera lieu à examen en Conseil des ministres le 23 janvier 2023 avant d’être débattue à l’Assemblée nationale début février. L’objectif gouvernemental est que le texte soit voté avant la fin de l’hiver, pour une entrée en vigueur à la fin de l’été 2023.