Réforme « 100 % Santé » : vers une incitation financière pour les opticiens qui développent leur offre ?

Le 6 juin dernier, le gouvernement a publié au Journal officiel le projet d’avis qui instaure une incitation financière pour que les opticiens développent des offres « 100% santé ».
Alors que l’ensemble des conditions pour en bénéficier sont dévoilées, le montant de cette prime n’est pas encore relevé. Focus.
Faible recours du 100 % Santé en optique : la solution envisagée par les pouvoirs publics
Pour rappel, la réforme « 100% santé » vise à garantir le remboursement intégral d’un ensemble des soins et d’équipements par une combinaison entre l’assurance maladie obligatoire (AMO) et l’assurance maladie complémentaire (AMC). Trois domaines principaux sont visés :
- Optique
- Audiologie
- Dentaire
Toutefois, dans le domaine optique, les statistiques montrent que le taux de recours aux offres « 100 santé » est très faible.
Ainsi, l’avis de projet transmis aux organisations professionnelles vise à encourager les opticiens à s’investir dans la réforme du « 100% santé ». Pour cela, les pouvoirs publics envisagent de les autoriser à facturer un « supplément » en cas de vente d’un équipement optique de classe A composé d’une monture de classe A, et de deux verres de cette même classe.
Le montant de ce « supplément facturable », comme il est appelé dans l’avis, n’est pas encore dévoilé. Il devrait être intégralement pris en charge par l’Assurance maladie obligatoire
Les conditions « irréalistes » pour bénéficier de la prime
Selon le projet, les opticiens qui souhaitent bénéficier de la prime doivent :
- Réaliser un chiffre d’affaires largement concentré sur le « 100% santé » : c’est-à-dire avoir réalisé plus de 65% de ses ventes en 100% santé ;
- Favoriser la vente d’un équipement complet (verres et montures) en panier A dans les 6 mois précédents l’entrée en vigueur de la mesure.
Hugues Verdier-Davioud, le président de la Fédération Nationale des Opticiens de France (Fnof) qualifie le projet d’avis « d’extravagant », en précisant que les conditions pour bénéficier de l’incitation financière sont irréalistes : « le seuil de 65% ne concerne personne, sauf peut-être, les sociétés qui se sont implantées sur un marché de niche et ne font que du 100% santé. Je n’en connais qu’une ».
La loi octroie 20 jours aux parties pour déposer officiellement leurs observations sur le projet d’avis, une réunion syndicale est attendue prochainement.
Affaire à suivre.