Protection sociale : la France championne d’Europe, avec 31,5 % de son PIB consacré aux prestations sociales

Dans une étude publiée le 29 janvier 2025, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) réalise une comparaison internationale des dépenses de protection sociale (maladie, invalidité, vieillesse, famille, emploi, logement, pauvreté, exclusion sociale) en Europe en 2023.
Le point sur les apports de cette étude.
La France consacre 31,5 % de son PIB aux prestations de protection sociale
En 2023, les prestations sociales représentent en moyenne 26,6 % du PIB des pays de l’Union Européenne, soit 10 540 € par habitant en parité de pouvoir d’achat (PPA). Il existe toutefois d’importantes variations entre les régions. Les pays d’Europe du Nord et de l’Ouest sont ceux qui, en moyenne, dépensent le plus en la matière. À titre d’exemple :
- La France consacre 31,5 % de son PIB aux prestations sociales, la part de PIB la plus importante d’Europe. Mais elle occupe « seulement » la 5ème place en dépense par habitant, avec 12 960 € PPA ;
- Le Luxembourg se place premier en dépense par habitant, avec 20 840 € PPA, ce qui représente une part assez faible de son PIB (22,9 %) ;
- L’Autriche se classe 2ème en dépenses par habitant (13 840 € PPA), et troisième en part de PIB (29,7 %).
S’agissant des pays du Sud se trouvent à des niveaux intermédiaires en matière de parts de PIB (13,2 % à Malte, 28,1 % en Italie), mais se rapprochent des pays d’Europe de l’Est en dépense par habitant (5 970 € à Malte, 10 630 € en Italie).
Les pays de l’Est allouent des sommes bien inférieures à celles du reste de l’Europe, tant en pourcentage du PIB qu’en euros PPA par habitant. Les dépenses varient de 15,3 % du PIB en Estonie à 22,7 % en Slovénie et de 4 870 euros PPA en Lettonie à 8 150 euros PPA par habitant en Tchéquie.
À NOTER
En 2022, les dépenses de protection sociale en euros constants avaient diminué de 3,3 % en moyenne dans l’UE des 27, malgré une forte augmentation en euros courants. En 2023, la tendance s’inverse : les dépenses repartent souvent à la hausse en euros constants, avec une augmentation moyenne de 0,1 %, bien que bien souvent en deçà des niveaux observés sur la période 2012- 2022 (1,7 %).
Les risques vieillesse et maladie pèsent lourd sur la balance
En 2023, le risque vieillesse-survie – qui comprend essentiellement le versement des pensions de retraite – reste le premier poste de dépenses de protection sociale dans la quasi-totalité des pays européens. Ainsi, en moyenne, le risque vieillesse représente 47 % de l’ensemble des prestations sociales. La France se situe légèrement en dessous de cette moyenne, avec 45 % de ses prestations totales allouées à la vieillesse.
Seule exception, l’Irlande, seul pays pour lequel les dépenses pour le risque maladie-soins de santé sont plus élevées que celles pour le risque vieillesse-survie (respectivement 45 % et 30 %). Les raisons ? Une population jeune (23,4 % de sa population a moins de 18 ans, soit le niveau le plus élevé d’Europe), et le fait que la moitié des salariés sont couverts par des régimes professionnels facultatifs.
Le risque maladie-soins de santé constitue le second poste de dépenses, avec en moyenne 30 % du total des prestations dans les pays de l’UE (31 % en France) : cette part varie de 22 % en Italie et au Danemark, à 45 % en Irlande.
Côté versement, les prestations sont majoritairement versées en espèces.
Quel est le financement de la protection sociale en Europe ?
« Le financement de la protection sociale repose principalement sur les cotisations sociales assises sur les salaires, et sur les contributions publiques financées par l’impôt » relève la DREES. La répartition entre ces deux sources reflète l’histoire et l’évolution de chaque système de protection sociale.
Du côté de la retraite, premier poste de dépense, les prestations sont souvent liées aux revenus d’activité passés et financées par des cotisations sociales, de même que les prestations du risque emploi. Quant aux prestations logement et lutte contre l’exclusion sociale, qui relèvent davantage de la solidarité nationale, elles sont davantage alimentées par des contributions publiques.