Vous êtes fumeur ? Tous ces changements qui vont vous impacter dès 2024 : hausse des prix, interdiction des Puffs, remboursements sécu du sevrage tabagique, prévention…

Le 28 novembre dernier, Aurélien Rousseau, ministre de la Santé et de la Prévention, a présenté le nouveau Programme national de lutte contre le tabagisme 2023, co-porté par les ministères chargés de la santé et des comptes publics.
L’objectif : bâtir la première génération sans tabac à l’horizon 2032, comme souhaitée par le président de la République. Le point dans cet article.
Qu'est-ce que le tabagisme ?
Le tabagisme se caractérise par une consommation de produits contenant du tabac. Fumer entraîne une dépendance, notamment à cause des effets la nicotine qu’il contient.
Consommer du tabac impacte négativement la qualité de vie. Ainsi, la cigarette peut causer des maladies mortelles telles que le cancer du poumon ou le cancer des voies aérodigestives supérieures (bouche, pharynx, etc.).
On distingue 2 types de tabagisme :
- Le tabagisme actif : consommation volontaire de tabac ;
- Le tabagisme passif : inhalation involontaire de fumée de tabac.
Le tabagisme en France en quelques chiffres
Pour rappel, le tabagisme en France c’est :
- 12 millions de fumeurs quotidiens ;
- 75 000 décès par an, soit 1 décès sur 8 ;
- 156 milliards d’euros en 2019 de coût social annuel du tabac ;
- 1,9 millions de fumeurs en moins en 2018 chez les 18-75 ans grâce aux mesures du Programme national de lutte contre le tabagisme 2018-2022.
Aujourd’hui, le tabac reste, en France :
- La 1ère cause de mortalité évitable ;
- La 1ère cause de mortalité précoce ;
- Et la 1ère cause de mortalité par cancer et par maladies cardiovasculaires.
Pour toutes ces raisons, le Gouvernement souhaite faire de la lutte contre ce fléau sanitaire une priorité de santé publique.
Le Programme national de lutte contre le tabagisme (PNLT) pour 2023-2027 : une nouvelle étape dans la politique de lutte contre le tabac
Le Programme national de lutte contre le tabagisme (PNLT) pour 2023-2027, présenté il y a quelques jours, s’articule autour de 5 axes principaux, parmi eux :
- Protéger les jeunes du tabagisme ;
- Et accompagner les fumeurs, en particulier les plus vulnérables.
Prévenir l'entrée dans le tabagisme, en particulier chez les jeunes
Pour parvenir à protéger les jeunes du tabagisme, le Gouvernement entend finalement poursuivre et amplifier les travaux menés ces 10 dernières années. En substance, il s’agit de rendre le tabac moins attractif et moins abordable. Pour ce faire, il est prévu notamment de :
- Augmenter le prix du tabac avec un paquet à 13 euros en 2027 ;
- Renforcer le contrôle de l’interdiction de vente des produits du tabac et du vapotage pour protéger les mineurs ;
- Interdire la vente des produits du vapotage (puffs) ;
- Instaurer le paquet neutre pour tous les produits du tabac et du vapotage.
Accompagner les fumeurs, en particulier les plus vulnérables, vers l’arrêt du tabac
Pour accompagner les fumeurs, en particulier les plus vulnérables, il est prévu de : :
- Systématiser le repérage du tabagisme dans le dispositif « Mon bilan prévention » et orienter les personnes concernées vers une prise en charge adéquate ;
- Renforcer l’accessibilité des traitements de substitution nicotinique (TSN) en expérimentant leur accès sur demande directe auprès du pharmacien ou en ouvrant leur prescription à distance par les professionnels de santé du dispositif « Tabac Info Service » ;
- Renforcer le dispositif d’accompagnement « Tabac Info Service » pour que chaque fumeur entrant dans une démarche d’arrêt se voit proposer d’être rappelé pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé vers l’arrêt ;
- Renforcer les efforts de prévention et d’accompagnement à l’arrêt du tabac pour les publics à forte prévalence du tabagisme (personnes en situation de précarité, présentant des maladies chroniques, exerçant dans les secteurs professionnels fortement touchés par le tabagisme, personnes sous-main de justice, etc.).
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter l’ensemble du Programme national de lutte contre le tabagisme (PNLT) pour 2023-2027, disponible en téléchargement.
Arrêt du tabac : quel remboursement de l'Assurance maladie ?
Pour encourager le sevrage tabagique, la Sécurité sociale assure une prise en charge des traitements par substituts nicotiniques sur prescription médicale.
Dans le détail, les substituts nicotiniques sont remboursés à 65 % par l'Assurance maladie. Le ticket modérateur peut être pris en charge par une complémentaire santé. Et, les pharmacies peuvent pratiquer la dispense d'avance de frais pour ces produits.
Sachez que la prise en charge des substituts nicotiniques se fait sous conditions : vous devez disposer d’une prescription médicale consacrée exclusivement à ces produits.
En outre, ils doivent figurer sur la liste des substituts nicotiniques pris en charge à l’Assurance maladie.
Pour rappel, peuvent prescrire des substituts nicotiniques :
- Le médecin traitant ;
- La sage-femme (prescription possible à l’entourage de la femme enceinte) ;
- Le médecin du travail ;
- Le chirurgien-dentiste ;
- L’infirmier ;
- Le masseur-kinésithérapeute.