Prévention et accès aux soins font partie de la stratégie en santé mentale et psychiatrie

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 1 Européen sur 4 est touché par des troubles psychiques au cours de sa vie. En 2015, en France, 8 948 décès par suicide ont été enregistrés et on observe environ 200 000 passages aux urgences pour tentatives de suicide par an.
Par ailleurs, les troubles mentaux représentent le premier poste de dépenses du régime général de l’assurance maladie par pathologie, avant les cancers et les maladies cardio-vasculaires, soit 19,3 milliards d’euros.
Pour lutter contre ces maladies, un pan de la stratégie nationale de santé du gouvernement, dédié à la santé mentale et aux troubles psychiques, a été dévoilé jeudi 28 juin 2018.
Des mesures pour la prévention et l’accessibilité aux soins
Sont notamment prévues des mesures pour la prévention par le renforcement des compétences psychosociales (comme la gestion du stress, la régulation des émotions, la gestion des conflits…), pour l’information du grand public sur les maladies mentales et à la prévention des conduites suicidaires.
Le gouvernement souhaite également mettre, à disposition des agences régionales de santé, des outils pour prévenir le suicide tels que des dispositifs de recontact des personnes ayant déjà fait une tentative de suicide, des formations à la prise en charge de la dépression pour les médecins généralistes ou encore des interventions sur les réseaux sociaux pour prévenir la contagion suicidaire.
Pour permettre une meilleure prise en charge des personnes souffrant de troubles psychiques, l’Exécutif souhaite améliorer leur accès aux soins par le biais de la télémédecine, de l’ambulatoire et la mise en place de parcours de soins coordonnées spécifiques.
La feuille de route du gouvernement prévoit trois axes de travail.
Promouvoir le bien être mental, prévenir et repérer précocement la souffrance psychique et prévenir le suicide
Les actions à mener en prévention de la souffrance psychique seront les suivantes :
- Renforcer les compétences psychosociales
- Développer des actions de prévention de la souffrance psychique au travail en ciblant notamment les personnels de santé et médico-sociaux souvent victimes d’épuisement professionnel : mise en place un Observatoire de la qualité de vie au travail, identifier les facteurs de risques tout au long du cursus des étudiants en santé, déployer une stratégie de qualité de vie au travail dans les EHPAD et les établissements accueillant des personnes handicapées
- Informer le grand public sur la santé mentale : programme YAM (Youth aware of mental health) de promotion de la santé mentale et de prévention des conduites suicidaires pour les adolescents
- Former les étudiants aux premiers secours en santé mentale
- Mettre en place l’expérimentation « Ecout' émoi» de l'organisation de repérage et prise en charge de la souffrance psychique chez les jeunes de 11 à 21 ans afin de repérer les souffrances psychiques des jeunes
- Mettre à dispositions des agences régionales de santé, un ensemble d’actions intégrées de prévention du suicide
- Promouvoir la santé mentale 3.0
Garantir des parcours de soins coordonnées et soutenus par une offre en psychiatrie accessible, diversifiée et de qualité
Le gouvernement souhaite :
- Mettre en place des parcours de soins en santé mentale
- Développer des prises en charges ambulatoires
- Mobiliser les ressources de la télémédecine
- Mieux prendre en charge da santé somatique des personnes vivant avec des troubles psychiques
- Mettre en place des parcours de soins coordonnés pour les personnes souffrant d’une pathologie mentale grave
- Élaborer des propositions pour le développement de la pédopsychiatrie de ville
- Organiser au niveau régional une fonction de ressource et d'appui aux professionnels de proximité, pour améliorer les compétences des professionnels sur l’ensemble des territoires, et faciliter la continuité des parcours
- Poursuivre l’amélioration des connaissances et des pratiques professionnelles
- Développer une offre de réhabilitation psychosociale sur les territoires
- Mettre en place une offre de soins spécialisée dans la prise en charge du psychotraumatisme et développer une formation spécifique
- Améliorer la prise en charge des personnes détenues en détention par le lancement de la deuxième tranche des unités d’hospitalisation spécialement aménagées
- Réduire le recours aux soins sans consentement, à l’isolement et à la contention
- Accroître le nombre de professionnels formés et favoriser l’évolution des professions sanitaires pour une meilleure complémentarité et continuité des parcours de soins
- Développer la recherche en psychiatrie
- Adapter les ressources et faire évoluer le modèle de financement de la psychiatrie
Améliorer les conditions de vie et d’inclusion sociale et la citoyenneté des personnes en situation de handicap psychique
Enfin, pour améliorer la vie des personnes souffrant de troubles psychiques, les actions proposées sont les suivantes :
- Améliorer les dispositifs, actions et interventions par les pairs visant à l’inclusion des personnes dans la cité
- Améliorer l’accompagnement des personnes vers et dans l’emploi
- Améliorer l’accès et le maintien des personnes dans un logement autonome ou accompagné
- Améliorer l’accompagnement médico-social des personnes ayant des troubles psychiques sévères et persistants, en situation de ruptures de parcours ou de non-recours