Près de 2,5 millions de Français ne seraient pas couverts par une complémentaire santé (étude IRDES)

L’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) a publié, fin mai, une étude relative à l’absence de couverture par une complémentaire santé en 2019. Ce document présente les premiers résultats de l’Enquête santé européenne (EHIS), menée tous les 6 ans par l’ensemble des pays de l’Union européenne.
En 2019, 2,5 millions de Français n’étaient pas couverts par une complémentaire santé. Si la non-couverture est à son niveau le plus bas (14 % en 1996, contre 3,6 % en 2019 pour les 15 ans et plus), l’étude relève toutefois que « l'organisation actuelle du système d'assurance complémentaire et les réformes de généralisation visant des personnes en emploi laissent de côté une partie de la population. ».
Pour cette partie de la population laissée de côté, divers facteurs peuvent expliquer l’absence de couverture par une complémentaire santé : coût trop élevé des contrats individuels, non-recours à la complémentaire santé solidaire (CSS), ou encore choix.
Indépendants, chômeurs, inactifs et retraités sont les plus touchés par l’absence de couverture. L’IRDES révèle que ce sont les retraités les plus modestes qui sont les plus exposés à ce risque. En effet, le montant des primes d’assurances, bien souvent élevés au regard de leurs ressources financières, les incitent ou les contraignent à ne pas s’assurer.
La non-couverture peut également s’expliquer par un phénomène de non-recours. En effet, un dispositif d’aide au paiement des dépenses de santé existe pour les personnes les plus modestes – la complémentaire santé solidaire (CSS) – toutefois les démarches administratives à effectuer pour y accéder est source de découragement pour bon nombre d’entre elles.
La non-couverture par choix concernerait quant à elle essentiellement les étudiants.
D’une manière générale, ce sont donc les personnes qui sont dans les situations économiques (ou sociales : familles monoparentales, situation de regroupement familial etc.) les plus précaires qui sont les plus concernées par l’absence de complémentaire santé.
La généralisation de la complémentaire santé d’entreprise a donc, certes, contribué à réduire les inégalités de couverture parmi les salariés du secteur privés, toutefois, elle ne concerne pas les populations les plus souvent non couvertes (chômeurs de longue durée, inactifs, étudiants, indépendants et retraités). D’importants écarts de couverture subsistent encore selon le milieu social et selon que les personnes ont accès ou non à une complémentaire santé collective.