Plus de 6 Français sur 10 ont déjà renoncé à des soins

63 % des Français ont déjà renoncé à des soins, principalement pour des raisons économiques ou de délais d’attente trop importants, c’est ce que révèle une enquête en ligne, réalisée par l’institut d’études et de conseil BVA pour le compte de France Assos Santé, et publiée ce dimanche 17 novembre.
Les jeunes, les ruraux, les personnes en situation de handicap et celles percevant des revenus modestes semblent les plus touchées par ce phénomène.
Renoncement aux soins : des raisons multiples
Globalement, 63 % des Français ont déjà renoncé ou reporté des soins. Les raisons de ce renoncement aux soins sont multiples :
- Délais d’attente trop longs : 44 %
- Reste à charge trop important : 41 %
- Impossibilité d’avancer les frais : 30 %
- Manque de médecins à proximité du domicile : 25 %
Les populations précaires, plus touchées par le renoncement aux soins
Le taux global de renoncement aux soins est plus important au sein de certaines catégories de la population :
- Personnes en situation de handicap : 77 %
- Jeunes âgés de 25 à 34 ans : 74 %
- Revenu mensuel net inférieur à 1 500 €/mois : 72 %
- Employés et ouvriers : 68 %
Un renoncement aux soins qui n’est pas sans impact
Globalement, 64 % des sondés, ont déclaré que le renoncement ou le report de soins a entraîné des conséquences négatives :
- De l’anxiété, de l’angoisse : 43 %
- Une augmentation des symptômes : 32 %
- Une hospitalisation : 7%
- Des complication médicales nécessitant une prise en charge d’urgence : 6 %
Ce taux grimpe à 79 % pour les personnes en situation de handicap et 71 % pour celles atteintes d’une maladie chronique.
Des disparités territoriales et géographiques dans l’accès aux soins
5 % des interrogés affirment ne pas avoir déclaré de médecin traitant, ce taux grimpe à 18 % chez les jeunes de moins de 25 ans.
Si 32 % expliquent ne pas avoir trouvé de médecin traitant acceptant de les suivre, ce taux grimpe à 51 % dans les agglomérations de moins de 100 000 habitants, ce qui prouve bien une difficulté plus importante dans l’accès aux soins au sein des zones moins habitées.
Un recours aux urgences pour pallier le manque de médecins
D’ailleurs, par manque de médecin disponible près de 1 Français sur 5 et 1 personne souffrant de maladie chronique sur 4 ont dû se rendre aux urgences au cours des 2 dernières années. Quant aux personnes en situation de handicap, elles sont près du tiers (31 %) à s’y être rendues.
Les maisons médicales de garde, toujours méconnues
Les maisons médicales de garde, alternatives aux services d’urgences hospitalières demeurent encore peu connues du grand public ; ainsi la moitié seulement des Français (49 %) ont connaissent l’existence. Pourtant, elles pourraient permettre une prise en charge rapide des situations médicales urgentes.
Spécialistes : des délais d’obtention de rendez-vous toujours très importants
Les délais d’attente pour un rendez-vous chez les médecins spécialistes restent relativement longs, ce qui peut favoriser le renoncement aux soins :
- Ophtalmologue : 2 mois et 25 jours
- Dermatologue : 2 mois et 2 jours
- Gynécologue : 1 mois et 26 jours
- ORL : 1 mois et 8 jours
En outre, le temps de trajet pour se rendre chez un spécialiste est allongé chez les ruraux, ce qui ne facilite pas l’accès aux soins :
- Ophtalmologue : 27 min en moyenne (39 min chez les ruraux)
- Dermatologue : 27 min en moyenne (39 min chez les ruraux)
- Gynécologue : 27 min en moyenne (35 min chez les ruraux)
- ORL : 26 min en moyenne (34 min chez les ruraux)