PLFSS 2026 : tout savoir sur le nouveau congé de naissance de 2 mois maximum, qui s’ajouterait au congé maternité et paternité

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 a été dévoilé. Il prévoit, dans son article 42, la création d’un nouveau congé de naissance, indemnisé par la Sécurité sociale, qui viendrait s’ajouter aux congés maternité, paternité et d’adoption actuellement en vigueur.
D’une durée maximale de deux mois, ce congé pourrait être pris par chacun des deux parents, simultanément ou en alternance.
On fait le point sur cette mesure qui, si elle est adoptée, pourrait entrer en vigueur dès juillet 2027.
Le congé de naissance : une idée pas si nouvelle
L’idée de réformer les congés parentaux n’est pas nouvelle. Dès 2023, Aurore Bergé, alors ministre des Solidarités, avait annoncé son intention de revoir le congé parental, en évoquant un dispositif plus court mais mieux rémunéré.
Le 16 janvier 2024, lors d’une conférence de presse, le président de la République avait lui-même annoncé la mise en place d’un congé de naissance de six mois, destiné à remplacer l’actuel congé parental. Dans les grandes lignes, ce congé aurait été indemnisé à hauteur de 50 % du salaire antérieur, dans la limite du plafond de la Sécurité sociale (environ 1 900 € par mois). Prévu pour 2025, le projet n’a finalement pas abouti à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale en 2024.
Les contours du nouveau “congé de naissance” restent toutefois sensiblement différents de ceux alors envisagés : contrairement aux intentions affichées ces dernières années, il ne remplacerait pas l’actuel congé parental pour des raisons techniques. Sa suppression est jugée difficilement envisageable à court terme, au regard des tensions persistantes sur les modes de garde des jeunes enfants.
Un congé d’un mois ou deux, au choix du parent
Actuellement, chaque nouveau parent bénéficie d’un congé dédié : maternité ou paternité. En règle générale, la mère dispose d’un congé postnatal de 10 semaines. Quant au père, ou au co-parent, il bénéficie d’un congé de 28 jours.
Le congé de naissance, s’il voyait le jour, prendrait la suite des congés de maternité, de paternité et d’adoption, pour un ou deux mois non fractionnables, au choix du parent. Chaque parent pourrait en bénéficier : chacun serait donc libre de prendre jusqu’à deux mois au titre de ce nouveau congé.
Le projet de loi précise que les parents pourront le prendre simultanément ou en alternance. En clair, ce dispositif ouvre la possibilité d’ajouter jusqu’à quatre mois de garde parentale cumulée.
Les objectifs affichés :
- Répondre aux enjeux démographiques, dans un contexte de baisse marquée des naissances ;
- Favoriser l’égalité femmes-hommes.
Le nouveau congé de naissance pourrait être applicable aux enfants nés ou adoptés à compter du 1er juillet 2027, ainsi qu’aux enfants nés avant cette date dont la naissance était supposée intervenir après juillet 2027.
Congé supplémentaire de naissance : quelle indemnisation ?
Côté rémunération, le PLFSS 2026 crée une indemnité journalière de naissance, versée par la Sécurité sociale à condition d’interrompre toute activité professionnelle pendant le congé.
Pour les salariés, le montant serait égal à une fraction du revenu antérieur, plafonnée. L’allocation pourrait être dégressive entre le 1er et le 2ᵉ mois. Les autres paramètres seront fixés par décret si la mesure est adoptée.
Dans la fonction publique, le congé s’accompagne d’un maintien partiel du traitement, au moins égal à 50 %, avec une dégressivité possible.
Le texte adapte également ce congé pour les exploitants agricoles. Ces derniers pourront bénéficier d’une allocation de remplacement (s’ils se font remplacer par un salarié pendant le congé) ou, si le remplacement est impossible, d’une indemnité journalière forfaitaire.
À NOTER
l’indemnité « congé de naissance » ne serait pas cumulable avec d’autres prestations, notamment l’assurance chômage, les indemnités journalières (IJ) maternité/paternité/adoption, les IJ pour accident du travail ou maladie professionnelle, etc.
Zoom sur le congé de naissance des salariés
Les salariés pourraient bénéficier de ce congé sous réserve de respecter un préavis compris entre 15 jours et un mois (délai précis fixé par décret).
Pendant toute la durée du congé, le contrat de travail est suspendu et l’employeur ne peut pas le rompre (sauf faute grave ou impossibilité de maintien pour un motif étranger à la naissance ou à l’arrivée de l’enfant).
À l’issue du congé, le salarié retrouve son emploi ou un poste similaire avec rémunération équivalente. La durée du congé supplémentaire de naissance est assimilée à une période de travail effectif pour la détermination des droits liés à l’ancienneté.
Bientôt une réforme du congé parental ?
L’exposé des motifs de la mesure instaurant le congé supplémentaire de naissance explique que des travaux seront prochainement menés pour refondre plus globalement les congés parentaux.
La PREPARE – à savoir la prestation versée à un parent en congé parental - pourrait être réformée, car elle « ne répond pas à ses objectifs en matière d’égalité femmes-femmes, et peut favoriser l’éloignement du travail ». Par ailleurs, elle est de moins en moins utilisée par les parents.
Toutefois, une telle réforme ne semble envisageable qu’à moyen terme : « une évolution vers une durée plus faible ou une suppression de la Prépare reste cependant difficilement envisageable à court terme au vu des tensions qui pèsent aujourd’hui sur les modes de garde formels ».