PLFSS 2025 : la prise en charge Sécu des consultations chez le médecin passera de 70 % à 60 % en 2025, quel impact pour les assurés ?

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 prévoit de relever le ticket modérateur de 30 % à 40 % pour les consultations des médecins et des sages-femmes.
Cette mesure, qui vise à réduire le déficit abyssal de l’Assurance maladie, suscite l’ire de la Fédération nationale de la mutualité Française qui attire l’attention sur le fait que les « mutuelles ne doivent pas devenir les variables d’ajustement des déséquilibres budgétaires de l’Assurance maladie ».
C’est quoi le ticket modérateur ?
Le ticket modérateur est la part de la base de remboursement qui reste à votre charge après le remboursement Sécu. Le ticket modérateur s’applique sur l’ensemble des frais de santé remboursables :
- Consultation ;
- Acte de biologie ;
- Examen de radiologie ;
- Achat de médicaments prescrits ;
- Etc.
Le montant du ticket modérateur varie selon :
- Votre situation (bénéficiaire de la Complémentaire santé solidaire - CSS, patient en ALD, etc.) ;
- Le motif de la consultation (maladie, maternité, invalidité, etc.) ;
- Le respect ou non du parcours de soins coordonnés ;
- L'acte réalisé ;
- Le traitement prescrit.
Dans certains cas, vous pouvez bénéficier d’une exonération du ticket modérateur (soins dans le cadre d’une ALD exonérante, frais médicaux de la femme enceinte du 1er jour du 6e mois de grossesse au 12e jour après l’accouchement au titre de l’assurance maternité, etc.).
Hausse du ticket modérateur sur les consultations des médecins et des sages-femmes : 1,1 milliard d’euros d’économies attendues
Avec l'augmentation du reste à charge sur les consultations des médecins et sages-femmes, le Gouvernement envisage de réaliser 1,1 milliard d’euros d’économies.
Cette hausse du ticket modérateur se matérialisera par un transfert de charges de la Sécu vers les complémentaires santé, à l’instar de l’augmentation du reste à charge de 30 % à 40 % sur les soins dentaires effectif depuis le 15 octobre 2023 et qui représente un coût de 500 millions d’euros par année pleine aux complémentaires santé.
Face à ce qui apparaît comme un nouveau désengagement de la Sécu et alors que la consultation chez le médecin généraliste devrait passer à 30 € le 1er décembre 2024, les complémentaires santé devraient pallier ces frais supplémentaires en augmentant fortement le montant de leurs cotisations en 2025.
« Les mutuelles ne doivent pas devenir les variables d’ajustement des déséquilibres budgétaires de l’Assurance maladie », prévient la Mutualité française.
Réduire le déficit de la Sécurité sociale « en agissant sur l’efficience et une refonte globale »
Selon la Mutualité française, les transferts de charges de l’Assurance maladie vers les complémentaires santé ne règlent pas le problème de fond qui nécessite une « réforme structurelle […] et à long terme, avec une construction budgétaire pluriannuelle, pour donner de la visibilité à l’ensemble des acteurs et agir concrètement au bénéfice des assurés sociaux ».
Pour maîtriser les dépenses de santé qui augmentent deux fois plus vite que la richesse nationale, il est essentiel que les futurs débats au Parlement se concentrent sur « des mesures visant à améliorer l'efficience de notre système de santé. Parallèlement, il est crucial d'investir massivement dans la prévention afin de réduire le nombre de personnes atteintes de maladies chroniques », conclut la Mutualité.